#E20: Casser les silos, ils reviennent au galop !

Les entreprises déploient des efforts importants pour évoluer et développer un « capital social » plus riche au travers d’un engagement plus pertinent de leurs employés et, au-delà, de tout leur éco système.

Il est convenu que la conduite du changement passe notamment par l’ouverture d’espaces de dialogues et de partage à des niveaux « transverses », c’est à dire au-delà des hiérarchies établies et même des « frontières » communément admises.

Il faut « casser les silos », car ils peuvent être des freins à l’enrichissement du capital social !

Un héritage lourd !

Les organisations actuelles ont évolué dans une logique qui a conduit à un certain « raffinement » dans la mise en oeuvre de barrières, de frontières, autour du savoir et des dicastères, réels enjeux de pouvoir !
Il est presque paradoxal de constater que l’économie moderne s’est construite avec le « libre échange » par des entreprises qui ont, en ce qui concerne leur propre organisation opérationnelle, privilégier un certaine « protectionnisme ».

Protectionnisme des savoirs, des connaissances et des relations qui sont devenus LE système de management des moyennes et grandes entreprises à travers le monde.

C’est un modèle unique, probablement suffisamment efficace pour avoir pu résister lors des derniers chocs économiques, construit et soutenu par tant de générations issues des « business schools » à travers le monde occidental.

Une évolution difficile, mais salutaire

Aujourd’hui, le besoin d’adaptation, donc de connaissance, aux évolutions des marchés, des envies, de besoins, fait que les entreprises doivent trouver en interne, et au moyen notamment d’un marketing opérationnel fort, des sources d’informations et d’innovations qui lui permettront de satisfaire son besoin vital de performance économique.

Cette adaptation est bien comprise et nombreux sont les projets et les tentatives qui en témoignent.
Aujourd’hui, les solutions techniques viennent servir avec efficacité cette évolution, mais elles ne peuvent se substituer à une absence de vision, une mauvaise stratégie ou à un manque de vigilance.

Comme c’est souvent le cas, les entreprises vont évoluer à leur propre rythme, selon leur propre culture et en fonction du leadership de leur(s) dirigeant(s) et ici comme ailleurs, rien n’est définitivement acquis !

Le silo est mort, vive le silo !

silosL’habitude, le conformisme, la facilité sont avec les rivalités internes et les luttes pour le pouvoir tout autant de bonnes raisons de défendre son pré carré et de dessiner à l’envie les contours de nouveaux silos.

La mise en oeuvre de pratiques et d’outils collaboratifs et transverses doit se faire au delà des pratiques « protectionnistes », c’est à dire qu’elle implique une conduite du changement qui soit :

  • explicite
  • transparente
  • comprise
  • accompagnée

au service d’objectifs réalistes à court et moyen terme.

A défaut,

  • les communautés institutionnelles ne seront que des espaces de communication top-down,
  • les communautés de projets resteront réservées à la contribution des seuls initiés et des experts, tandis que
  • les communautés privées et ou secrètes deviendront le refuge des conservatismes de tout poil et les sanctuaires des pratiques qu’on avait voulu voir évoluer !

Le community manager voit ainsi son rôle largement réévalué au service de la conduite du changement et au service de la mise en oeuvre de l’entreprise de demain.

Véritable acteur au coeur des stratégies opérationnelles d’évolution des organisations, le responsable de communauté est le premier symbole de l’entreprise 2.0, charge à tous ceux qui partagent ce rôle de tout mettre en oeuvre avec méthode et courage pour rejeter définitivement la « tentation silo » !

12 réflexions sur “#E20: Casser les silos, ils reviennent au galop !

  1. Bon il faut aussi avoir une attitude raisonnée face aux silos. Ils sont de deux types : les silos de pouvoir ou purement organiques et ceux là sont néfastes. Ensuite il y a quand même des murs porteurs qu’il convient de maintenir pour des raisons évidentes. Dans ce cas plutôt que casser les silos je suis plutôt d’avis d’aménager des passe-plats.

    • Merci Bertrand,
      L’idée des passe-plats est intéressante parce que structurante et en même temps suffisamment souple (ou peu rigide) dans sa mise en oeuvre.
      Et le « passeur de plats » serait le CM dans un rôle enrichi par rapport à l’image qui est véhiculée, reste à trouver le(s) bon(s) profil(s) !
      Cordialement
      Claude

      • Pas nécessairement un CM. Ca dépend de la nature de l’activité. Si tu es dans le networking et le partage « over the flow » pourquoi pas, sinon dans une logique opérationnelle c’est le rôle du management voire, selon le niveau d’autonomie, celui des collaborateurs qui peuvent se débrouiller seuls.

      • je ne partage pas ton avis à propos de la mise en oeuvre : si les managers imaginent et décident des passerelles, je ne pense pas, au vu de mon expérience, qu’ils prendront en charge le suivi opérationnel et quand tu parles de collaborateurs qui se débrouillent seuls, tu sais mieux que moi que dans toutes les communautés opérationnelles (ou projets) le leadership est essentiel.
        Quelle que soit la fonction de ceux ou celles qui « organiseront » la réalité de ces passerelles, il me semble qu’ils (elles) rempliront, à ce titre, un rôle de Community Manager.

      • Et bien là justement j’ai des doutes. On peut dire qu’un manager peut développer une approche CM en parallèle et là je suis d’accord. Mais ensuite ça dépend des activités. Si tu es sur du « vrai » travail transverse (pas de simples espaces d’échange mais des espaces de travail avec deadlines, objectifs et livrables) et que tu utilises ce type de dispositif pour une meilleure coordination / transparence de l’info / moins de reporting etc…c’est un rôle de management. J’ai vu des entreprises mettre des CM dans ce type de dispositif, ça a explosé en vol en moins de 10 jours.
        Ca dépend bien sur de la nature de l’activité mais il faut arrêter de mettre le 2.0/social de manière exclusive dans la case du « si je veux parce que de toute manière c’est déconnecté de mon travail ».

      • Oui tu as raison, je crois que notre « différent » tient surtout à ce que l’on met sous le rôle de CM mais aussi à la proximité et la « connivence » entre les rôles et les profils de CM et Manager. Les deux rôles sont nécessaires, quant à savoir s’ils peuvent être tenus par la même personne, cela dépend des cas, des ressources humaines et de la culture de l’organisation sans compter sur l’opportunité.
        Merci

  2. C’est peut être que les Silos ne sont pas aussi « monstrueux » abominables que ça…
    Comme je l’avais expliqué sur Collaboratif Info (http://www.collaboratif-info.fr/chronique/les-reseaux-sociaux-ne-casseront-pas-les-silos) les RSE et outils collaboratifs n’ont pas vocation à casser les Silos mais à ouvrir des fenêtres!
    Car sans (aucune) structure pas de métier qui puisse répondre de ces actes.
    Là ou je vous rejoins, c’est que c’est au manager de doser cette ouverture. Et que ce n’est pas simple. Mais surtout pas simpliste : tout ouvrir ou rien ouvrir.

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