Il est toujours intéressant de s’arrêter quelques instants sur des expériences et des projets qui « fonctionnent bien » et celui qui nous intéresse dans cette note en fait indiscutablement partie !
Le projet notrehistoire.ch est une bonne illustration des atouts d’un réseau social (on ne parle plus ici de réseau social grand public ou de réseau social d’entreprise) mis en oeuvre en tant que projet (culturel en l’occurence).
La plateforme, basée sur la solution Hyperweek, a été officiellement lancée le 29 octobre 2009 sous l’initiative de la Fondation pour la Sauvegarde du Patrimoine audiovisuel de la TSR dans le but de “créer une fresque en images et en sons de l’histoire de la Suisse romande au XXe siècle« .
Cette expérience a été bâtie autour d’un projet éditorial et en indépendance, notamment technique (site indépendant), par rapport aux médias (TSR, RSR et L’Illustré) qui le soutiennent et en assurent la promotion.
La découverte et la mise en valeur du patrimoine historique commun
Depuis fin 2009, ce sont plus de 1’300 suisses romands qui se sont inscrits sur notrehistoire.ch pour mettre en ligne, donc partager leurs archives : plus de 17’900 photos, 525 vidéos, plus de 100 interviews audios et près de 300 notes ou articles documentés.
Aujourd’hui, un « noyau » de contributeurs très actifs s’est crée autour d’une petite centaine de participants tandis que la plateforme affiche une moyenne de 500 à 700 visites par jour. Naturellement les fonds personnels ne sont pas extensibles et une fois le tri fait et les décisions de publication prises, les contributions se limitent souvent à l’ajout d’informations complémentaires ainsi qu’à des commentaires à propos de documents mis en ligne par d’autres contributeurs.
Mais l’intérêt pour la plateforme ne se dément pas et, jour après jour, de nouveaux contributeurs rejoignent l’espace social pour participer à la constitution de ce panorama de l’histoire de la Suisse romande.
Claude Zurcher, responsable éditorial de notrehistoire.ch, nous confie que le versement de nouveaux documents est très régulier. Il est également fier de la qualité des contenus accessibles à tout à chacun.
L’existence d’une charte éditoriale claire et précise permet aux contributeurs de décider des contenus qu’ils souhaitent mettre en ligne au regard de leur intérêt pour la communauté tandis que l’existence d’une politique de métadonnées liées à ces contenus en facilite le classement ainsi que l’indexation.
Il est également intéressant de noter que les contributeurs sont tout autant urbains que ruraux et que les cantons dans lesquels les institutions, telle la Médiathèque du Valais, ont une activité soutenue, sont largement plus représentés que les autres.
Et aujourd’hui, les interactions avec ces institutions sont un des vecteurs de consolidation de la plateforme actuelle et des fonds de contenus qu’elle héberge.
Ainsi, le projet est essentiel à la vie du réseau social d’entreprise ou public et qu’au delà des discours incantatoires qui pullulent sur le web, il est important de savoir rester concret.
Renforcer les liens sociaux
Au delà du projet qui sert de fondation à la communauté, il y a la dimension sociale, la création et/ou la réactivation de liens au sein de cette communauté.
Ainsi de nouvelles « communautés » se créent autour de centre d’intérêts communs : régions, villages, famille, profession, etc. Pour Claude Zurcher la qualité de l’interface (utilisabilité)à été déterminante dans le développement de cette activité sociale qui est, sans aucun doute, un de meilleurs critères pour qualifier la réussite de ce projet.
Les contributeurs aiment à apporter leurs documents en tant qu’illustrations de la réalité sociale, politique et culturelle de la Suisse romande et il est important de mentionner que la question, légitime, de la sphère privée, ne se pose pas car l’enjeu est le témoignage et le partage au service de la communauté, bien loin de l’exhibitionnisme et de la futilité de certaines plateformes dites sociales !
La richesse du lien social et sa vigueur tiennent également au fait que dans cet espace ce sont les protagonistes, les acteurs, qui publient, commentent, annotent, partagent, bref, qui donnent un éclairage sur notre histoire commune !
Une des leçons de cette expérience tient également au fait que le lien social est transversal, qu’il n’est pas exclusivement lié aux organisations qu’il peut transcender et que seuls des espaces ouverts, mis en oeuvre en toute clarté (charte, autorégulation) avec des objectifs réalistes et fédérateurs peuvent créer les conditions favorables à son épanouissement.
Ouvrir de nouvelles perspectives en associant numérique et fonds historiques
Enfin et sans vouloir aller trop vite, notrehistoire.ch a les capacités et la légitimité à concilier institutions et patrimoine social.
Une application Iphone est en cours de publication et pourquoi pas demain, des guides, des expositions thématiques avec les musées et autres institutions culturelles, des projets d’édition, un déploiement en Suisse (au niveau national) ou des projets similaires en Europe ou ailleurs.
Les idées ne manquent pas, mais il faut rester simples et pragmatiques et avancer au rythme qui est le sien.
Ces enseignements valent également pour les projets d’entreprises dans lesquels la patience et la capacité à mettre en perspective ces initiatives, au regard des objectifs globaux, sont essentiels.
Au fait, vous n’avez pas encore visité notrehistoire.ch ? l’accès y est libre !
Bon voyage en Romandie.
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