Il faut avoir moins peur de l’intelligence artificielle que de la stupidité naturelle


Si j’ai choisi d’utiliser une citation de Joel de Rosnay en titre de ce billet, c’est d’abord parce qu’il résume probablement bien l’état d’esprit d’une population inquiète par les bouleversements provoqués par le numérique, mais aussi parce qu’il induit une série de questions – essentielles – quant à la gouvernance, au pouvoir, à l’équilibre de nos relations interpersonnelles et avec les institutions dans un monde qui change très vite.

Le débat quant à la neutralité de l’internet, mais également à l’usage que pourraient en faire les élites rejoint les nombreuses réflexions sur l’appropriation de l’économie numérique par quelques géants, les fameux GAFA !

C’est un sujet clé, mais pour en comprendre les tenants, mieux vaut-il probablement être à l’aise avec ce qui se cache et se dessine – pour demain – derrière la réalité du monde virtuel qu’est le numérique.

Avec Constance Rivier (Life Dynamic), nous vous proposons d’en parler ensemble à l’occasion d’un Master Class – Atelier autour de « Je suis Digital » , le 22 avril à Morges (CH).

jesuisdigital
Le choix de cette formule hybride tient à la fois aux objectifs de la formation que nous proposons et aux caractéristiques du digital qui permet la co découverte, la co création pour un apprentissage décomplexé et plus efficace !

Nous avons organisé cette première journée – réservée à 6 participants – en deux temps :

spaceexplorationLe matin sera le moment de l’Exploration du monde numérique (Master Class) pour répondre, notamment, aux questions suivantes :

  • En quoi le monde numérique est-il différent ?
  • Quels sont les sites et les applications incontournables ?
  • Faut-il absolument y paraître ?
  • Quels sont les risques ?
  • Quelles sont les bonnes attitudes ?

exploitationL’après-midi sera le moment de réfléchir à l’Exploitation (atelier) et d’aborder les thèmes suivants :

  • Comment le numérique donne-t-il du pouvoir aux consommateurs ?
  • Quelle stratégie pour valoriser ma personne et/ou mes produits et services ?
  • Comment gérer cette exposition dans le temps ?
  • Comment je deviens digital demain !

Si ce programme vous parle et si vous souhaitez trouver un accompagnement dans la découverte de ce que le numérique peut représenter en termes d’opportunité pour vous, n’hésitez pas à adresser un message à info@lifedynamic.ch ou sur ce blog !

 

 

 

Transformation digitale de l’entreprise, si on parlait stratégie d’influence ?


Au coeur de la réussite des étapes constitutives de la transformation numérique il y a la communication autour des objectifs et de la mise en oeuvre des moyens qui la supportent.

Dans le « monde analogique » des entreprises, le quotidien était animé de nouvelles applications dont la mise en production consacrait la réussite.
Focalisée sur les outils, plus que sur la manière dont ils produisaient (ou pas) des résultats réellement pertinents, l’entreprise imposait son cadre de travail, ses applications et ses procédures !
A chaque changement de management, on pouvait constater les mêmes remises en cause de procédures et de logiciels, les mêmes querelles de chapelles, pour asseoir son autorité sans pour autant le plus souvent influer ni sur la stratégie, ni sur les résultats.

L’entreprise d’hier était en réalité un « champ de bataille » dans lequel certains arrivaient à se dégager de ces sempiternelles luttes intestines pour s’engager dans un autre combat, au service de la survie économique de l’organisation.

L’entreprise de demain se construit autour des réseaux, en continuité temporelle et pour cela elle a besoin de consensus quant aux objectifs et à la stratégie  !
value-proposition-signQuand j’écris consensus, je ne me réfère pas à un accord à minima, mais bien à une réelle convergence autour d’une proposition de valeur !

S’il n’y a pas de divergences importantes quant à la nécessité de ce consensus, ce n’est pas pour autant que la transformation de l’entreprise se fasse au meilleur rythme.

En effet, derrière les bonnes intentions et les premières étapes de projets structurants de l’entreprise de demain que sont notamment les « digital workplace » – mais aussi les espaces collaboratifs ou encore le support à l’innovation ou la réflexion sur le modèle d’affaires et notamment la relation client – se cachent trop souvent des hésitations et des incohérences décisionnelles qui créent les conditions de leurs échecs.

On sait que la plupart des managers n’ont pas ou peu de maturité numérique et que la plupart des projets sont toujours à l’initiative d’équipes de communication (interne) avec le support des équipes informatiques.
En 2013, selon une étude réalisée et publiée par Cap Gemini Consulting et MIT Sloan Management Review :

  • Mobiliser l’ensemble des collaborateurs est un facteur clé de réussite. La concurrence avec les autres priorités au sein de l’entreprise et le manque de compétences dans le domaine du digital sont cités comme les deux principaux obstacles à l’exécution d’un programme de transformation digitale.
  • L’implication des dirigeants dans les projets de transformation digitale est une nécessité. Le premier obstacle à la transformation de l’entreprise que citent les sondés est l’absence de « situations d’urgence ». En outre, seulement 36 % des dirigeants ont présenté une stratégie de transformation digitale à leurs employés ; mais lorsqu’ils l’ont fait, 93 % des collaborateurs se sont mobilisés à leurs côtés.
  • Il est nécessaire de prouver la nécessité de la transformation digitale, or seulement la moitié des entreprises effectuent des analyses de rentabilité des investissements numériques.
  • La mise en place d’une gouvernance appropriée est indispensable pour piloter les initiatives. Cependant, 40 % des entreprises sondées ne disposent pas de processus de gouvernance adéquats en matière de transformation digitale et 26 % seulement s’appuient sur des indicateurs de performance pour suivre l’avancement de cette transformation.

notdigital En 2015, la situation a peu évolué et les obstacles sont très probablement les mêmes.

Hormis le ridicule et stupide « pas le temps » (comment ne peux t-on pas avoir le temps de travailler à la pérennité de l’entreprise qu’on dirige ?), le manque de familiarité avec ce qui se cache derrière la réalité du monde virtuel est une réelle source de blocage et d’échec des initiatives !

Les points de blocage peuvent être nombreux et les porteurs de projets ont tout intérêt à considérer avec soin le travail de marketing et de communication qu’ils auront à mettre en oeuvre pour espérer arriver à leurs fins.

La principale raison de la lenteur de la transformation tient, selon une étude relayée ici, à l’incapacité à prendre une décision lorsqu’il faut vraiment se lancer [80% des échecs].
Et le plus souvent, c’est l’absence de budget qui renvoie les projets aux « oubliettes » des idées vertueuses !

Pour assurer les budgets et les ressources dont vous avez besoin, vous devez convaincre de la valeur de vos projets !
C level, métiers et autre sponsors sont derrière vous à condition que vous puissiez mettre en exergue les atouts et l’indéniable valeur (je ne parle pas de ROI) que votre initiative (intranet 2.0, digital workplace, espaces collaboratifs par exemple) peut apporter au niveau des pratiques donc in fine d’une meilleure agilité et performance de l’entreprise.

Comment faire ? Quelle stratégie mettre en oeuvre ? Quels moyens sont-ils nécessaires ?

amplify-content-3Le recrutement de « sponsors » côté métiers est la première étape indispensable d’une stratégie d’influence pour ce type de projet, car c’est souvent de ce côté que l’expression de la valeur est la plus explicite et parfois la plus facilement mesurable.
N’oubliez pas les fonctions « transverses » qui peuvent représenter des appuis utiles et pour qui la valeur de ces initiatives est réelle même si parfois le manque de maturité numérique de certaines équipes les cantonnent dans une approche « trop classique » de leur mission au service de l’entreprise.

C’est avec ce noyau restaient que vous allez discuter, partager, collaborer et agir en tant que REVELATEUR pour pouvoir formuler les propositions de valeur que vous scénariserez ensuite pour mieux les communiquer.

En effet, il vous faudra communiquer en interne auprès de vos sponsors (en premier lieu) et au delà pour profiter au mieux de la viralité au sein de différentes sphères d’influence et pouvoir espérer asseoir les premières étapes de déploiement de votre projet.

Quel leadership êtes-vous en mesure de favoriser pour vous aider dans cette démarche ?

Quel « communicant » êtes-vous pour prétendre recevoir les budgets dont vous avez besoin ?  Quelle est la dimension « marketing » de votre équipe ? Avez-vous besoin d’aide ?

[Lecture]e-management (comment la révolution numérique transforme le management)


IMG_4779La semaine dernière, je recevais l’ouvrage rédigé par Isabelle Reyre et Marc Lippa : « e-management » et je les en remercie ainsi que leur éditeur.
Préfacé par Joël de Rosnay en totale « zone de confort », ce travail propose un éclairage sur « comment la révolution numérique transforme le management », thème très intéressant et qui a déjà fait l’objet ici et ailleurs de nombreuses publications.
Et je me réjouis de pouvoir trouver un « condensé » de toutes ces réflexions agrémentées de celles des auteurs.

Et du point de vue de la forme, les auteurs et l’éditeur ont fait un travail important pour nous offrir, en face de contenus formels, des illustrations riches, pertinentes et souvent très explicites, bravo !

Mais, en fin de compte, je reste « sur ma faim », non pas que le contenu ne soit pas à la hauteur des attentes, bien au contraire et le plan de l’ouvrage doit – au delà de la forme dont je parlais ci-dessus – vous rassurer si besoin était :

  1. La e-transformation
  2. Impacts de la e-transformation sur le management
  3. Structure d’un intranet 2.0
  4. Les articles
  5. Le blog
  6. Le wiki
  7. Les Forums
  8. Le micro blog
  9. Les emails, les agendas, les bibliothèques et la messagerie instantanée
  10. Fiches pratiques

Tous ces chapitres sont particulièrement bien documentés et chacun pourra y trouver un niveau d’expertise largement suffisamment pour combler ses lacunes.

Le souci pour moi, c’est que là ou Joël de Rosnay voit une logique d’illustration de « l’équilibre participatif » au travers d’outils, je n’ai trouvé de la page 49 à 225 que l’équivalent d’un support de cours de marketing digital ou de formation en communication interne (y compris les wireframes et conseils ergonomiques et d’ « usability »).

Pour moi le management dans le monde numérique ce n’est plus une compétence à maîtriser les outils mais bien à savoir POUR QUOI les utiliser !
On ne demande pas à un manager d’être un expert en utilisation d’un CRM ou de SAP alors pourquoi devrait-il maîtriser la construction des pages d’un blog ?

Cet ouvrage ne propose aucune perspective un tant soi peu originale ou plus simplement « illustrée » au travers de retours d’expérience !
Comme souvent du côté de mes amis français, on oublie vite le SENS, la STRATEGIE pour en revenir aux OUTILS et au COMMENT !

Le e-management, à mon humble avis, c’est du management dans un monde numérique qui représente beaucoup de perturbations car ce sont les flux qui y sont valorisés et donc le SENS et la proposition de valeur intrinsèque qu’ils propagent.

Cet ouvrage est riche (trop?) et en ce qui me concerne, j’ai eu du mal à passer d’un pas aisé et naturel de la première partie (50 premières pages) à la suite.
Peut-être ne suis-je pas représentatif du public cible, peut-être le titre reflète t-il pour moi une ambition différente de celle des auteurs ?
Peu importe, sachez que vous y trouverez de bons conseils « techniques » et que la valeur de ce livre est plus dans cette proposition que dans l’éclairage « managérial » qui est factuel, donc un peu superficiel, quoique bien documenté !

A vous de  voir !

Yammer, Office 365, SharePoint, Oh yOS!


Le 13 avril, Genève accueillera la première étape du yOS Tour 2015 !yos-tour-N

Le yOS Tour veut, à partir d’un format innovant et très spécifique, accueillir sur un même évènement :

  • Des sessions techniques yOS (Yammer, Office 365, SharePoint)
  •  Une FeedbackSession : le but est d’avoir des retours d’expériences variés venant de clients locaux, nationaux et internationaux qui apporteront leurs propres visions et problématiques.
  •  L’échange autour d’une table ronde permettant à tous de s’exprimer dans un cadre convivial afin d’exposer leurs différentes expériences.

L’yOS-Tour est né de la rencontre entre deux idées.
Tout d’abord, celle de partager une passion commune aux participants (MVPs et utilisateurs) pour la plateforme yOS (Yammer – Office 365 – SharePoint).
L’ambition est de faire le point de l’état d’évolution d’une technologie qui prend ses racines dans le produit SharePoint, outil de portail puis de collaboration destiné à toutes les entreprises de la plus petite à la plus grande.
Ce produit qui fut l’un des plus gros succès de Microsoft a été complété en 2012 par l’achat du service de réseau social Yammer.
La plateforme avait déjà entamée sa marche vers le Nuage, celui d’Office 365 où elle s’est fondue avec d’autres produits de références (Exchange et Lync).
Office 365 ce sont, aujourd’hui, plusieurs millions d’utilisateurs, des Po de données au service des entreprises et avec Azure, le lieu où se déploient toutes les innovations que Microsoft propose aux entreprises.

Mais l’yOS-Tour c’est avant tout un rendez-vous avec les utilisateurs quotidiens de ces outils.

La participation est gratuite mais l’inscription est obligatoire pour mieux vous accueillir et gérer la logistique (salle et repas).

Le programme de cette première étape promet des échanges riches et pertinents !

Jugez-en par vous-mêmes :

YOS Tour GVA matin 1

yOS Tour GVA matin 2

yOS Tour GVA après-midi

Cette première en 2015 est organisée au IATA Conférence Center et n’oubliez pas de vous inscrire pour cette étape ou une prochaine en France ou ailleurs !

Tranformation digitale, social business, un consternant manque d’ambition !


« Le numérique déshumanise de plus en plus le client tandis qu’il transforme le vendeur en robot » tel est le triste constat que nous sommes de plus en plus nombreux à faire au quotidien de notre expérience client !

Pourtant, la technologie permet de réinventer cette expérience en la rendant encore plus riche, plus intense voire pleine de  sens.

Faire naître une relation à partir d’une rencontre est plus que jamais au coeur du business model des entreprises qui seront demain au rendez-vous du succès qu’elles méritent.

Et de ce côté, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’assister à une quelconque transcendance du mur numérique !

Globalement, les entreprises du monde francophone (pas seulement) font montre d’un consternant manque d’ambition dans leur stratégie digitale et l’étude publiée ces derniers jours (reprise plus bas dans ce billet) par Kiebaum France à propos de la C-suite et des challenges du numérique est très intéressante à cet égard !

Les 110 dirigeants (dont 20% de femmes) d’une moyenne d’âge de 42 ans ont accepté de préciser leur vision des enjeux du numérique.
Pour eux les principaux enjeux sont l’innovation, la relation client et la transformation numérique de l’organisation !

Pas de doute, on est bien au coeur du sujet !

subjets at a stakeEt il nous précisent que cette transformation digitale est principalement concentrée autour de quatre axes qui regroupent des thèmes allant de la « modélisation de leur environnement » à l’usage massive de supports connectés en passant par le « big data » et le « social business« .
Rien de très original à ce stade, tout juste de quoi avoir la moyenne à un oral d’examen d’une école de commerce !

digital urgency according to c suite

Mais au delà de ces premiers enseignements, il est intéressant de s’arrêter, enter autres points que vous pouvez découvrir en parcourant le document ci-après, la vision que ces dirigeants ont du profil, d la personnalité et des qualités qu’il faut aux membres de la C suite pour conduire à bien cette évolution.

Et là pas de doute, un GUIDE est nécessaire

c LEVELS SKILLS Et dans le détail, on est presque dans « le monde des bisounours » comme dirait Anthony Poncier !

20 kills 4 a CEO

Rien ou si peu à voir avec la réalité !

C’est un peu comme dans les tests des magazines masculins ou féminins sauf qu’ici personne ne prétend avoir ses qualités, mais tous (ou presque) sont d’accord sur au moins quatre dont le charisme, l’humilité, l’audace, le courage et la qualité de visionnaire !

Je vous passe les 10 profils les plus « attendus » pour challenger l’évolution digitale de l’entreprise pour partager avec vous des citations extraites de discussions à propos du digital et de l’entreprise avec certains participants, citations reprises dans le document en respectant la volonté d’anonymat des pénalités :

citations 2

encore un peu :

cittaions 1

Et celle-ci que j’aime beaucoup :

Le type d’organisation et de leadership nécessaires dépendent du moment 

La bonne excuse pour ne rien faire ?

Malheureusement, cette étude n’est guère rassurante et ne propose, à défaut d’une mise en perspective intéressante, que des poncifs de la gestion du changement émis par des membres d’une C suite qui ne comprend pas bien le contexte dans lequel ils doivent conduire une entreprise et les conséquences qu’ils doivent être en charge  d’anticiper, à moins qu’ils ne s’en moquent ou qu’ils en aient peur !

Et fort heureusement, il y a des exceptions et la dernière interview de Jean-Dominique Sénard (Président Michelin) est très intéressante de ce point de vue notamment quant à la question  – Quand avez-vous pris conscience de l’enjeu majeur que représentait le numérique ? – il répond entre autre :

…… Ils nous ont tous expliqué qu’ils vivaient et conduisaient leur entreprise avec l’idée que celle-ci pouvait changer de métier dans les dix-huit mois. J’ai alors compris ce que nous devions faire pour être dans la vague qui porte le monde.

Ce n’est pas la seule mais on se réjouit de voir des grandes, des moyennes et des plus petites entreprises se remettre en cause pour continuer à faire la course en tête et combattre, avec les atouts qui sont les leurs, les armées barbares des startups prêtes à découdre avec l’organisation traditionnelle de production, de mise à disposition et de promotion de leur proposition de valeur vis à vis des clients !

Selon vous ?