Tranformation digitale, social business, un consternant manque d’ambition !


« Le numérique déshumanise de plus en plus le client tandis qu’il transforme le vendeur en robot » tel est le triste constat que nous sommes de plus en plus nombreux à faire au quotidien de notre expérience client !

Pourtant, la technologie permet de réinventer cette expérience en la rendant encore plus riche, plus intense voire pleine de  sens.

Faire naître une relation à partir d’une rencontre est plus que jamais au coeur du business model des entreprises qui seront demain au rendez-vous du succès qu’elles méritent.

Et de ce côté, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’assister à une quelconque transcendance du mur numérique !

Globalement, les entreprises du monde francophone (pas seulement) font montre d’un consternant manque d’ambition dans leur stratégie digitale et l’étude publiée ces derniers jours (reprise plus bas dans ce billet) par Kiebaum France à propos de la C-suite et des challenges du numérique est très intéressante à cet égard !

Les 110 dirigeants (dont 20% de femmes) d’une moyenne d’âge de 42 ans ont accepté de préciser leur vision des enjeux du numérique.
Pour eux les principaux enjeux sont l’innovation, la relation client et la transformation numérique de l’organisation !

Pas de doute, on est bien au coeur du sujet !

subjets at a stakeEt il nous précisent que cette transformation digitale est principalement concentrée autour de quatre axes qui regroupent des thèmes allant de la « modélisation de leur environnement » à l’usage massive de supports connectés en passant par le « big data » et le « social business« .
Rien de très original à ce stade, tout juste de quoi avoir la moyenne à un oral d’examen d’une école de commerce !

digital urgency according to c suite

Mais au delà de ces premiers enseignements, il est intéressant de s’arrêter, enter autres points que vous pouvez découvrir en parcourant le document ci-après, la vision que ces dirigeants ont du profil, d la personnalité et des qualités qu’il faut aux membres de la C suite pour conduire à bien cette évolution.

Et là pas de doute, un GUIDE est nécessaire

c LEVELS SKILLS Et dans le détail, on est presque dans « le monde des bisounours » comme dirait Anthony Poncier !

20 kills 4 a CEO

Rien ou si peu à voir avec la réalité !

C’est un peu comme dans les tests des magazines masculins ou féminins sauf qu’ici personne ne prétend avoir ses qualités, mais tous (ou presque) sont d’accord sur au moins quatre dont le charisme, l’humilité, l’audace, le courage et la qualité de visionnaire !

Je vous passe les 10 profils les plus « attendus » pour challenger l’évolution digitale de l’entreprise pour partager avec vous des citations extraites de discussions à propos du digital et de l’entreprise avec certains participants, citations reprises dans le document en respectant la volonté d’anonymat des pénalités :

citations 2

encore un peu :

cittaions 1

Et celle-ci que j’aime beaucoup :

Le type d’organisation et de leadership nécessaires dépendent du moment 

La bonne excuse pour ne rien faire ?

Malheureusement, cette étude n’est guère rassurante et ne propose, à défaut d’une mise en perspective intéressante, que des poncifs de la gestion du changement émis par des membres d’une C suite qui ne comprend pas bien le contexte dans lequel ils doivent conduire une entreprise et les conséquences qu’ils doivent être en charge  d’anticiper, à moins qu’ils ne s’en moquent ou qu’ils en aient peur !

Et fort heureusement, il y a des exceptions et la dernière interview de Jean-Dominique Sénard (Président Michelin) est très intéressante de ce point de vue notamment quant à la question  – Quand avez-vous pris conscience de l’enjeu majeur que représentait le numérique ? – il répond entre autre :

…… Ils nous ont tous expliqué qu’ils vivaient et conduisaient leur entreprise avec l’idée que celle-ci pouvait changer de métier dans les dix-huit mois. J’ai alors compris ce que nous devions faire pour être dans la vague qui porte le monde.

Ce n’est pas la seule mais on se réjouit de voir des grandes, des moyennes et des plus petites entreprises se remettre en cause pour continuer à faire la course en tête et combattre, avec les atouts qui sont les leurs, les armées barbares des startups prêtes à découdre avec l’organisation traditionnelle de production, de mise à disposition et de promotion de leur proposition de valeur vis à vis des clients !

Selon vous ?

[Entreprise 2.0]Transformation digitale, deux pas en avant, …….


Le rendez-vous annuel que nous propose début février Björn Negelmann et son équipe de Kongress Media se penchera cette année sur les étapes de la transformation digitale.

Enterprise 2.0 SUMMIT 2015 sera l’occasion d’entendre les retours d’expérience de La Poste, Lippi, Technip ou encore AXA, Schneider-Electric, Firmenich ou Continental AG pour n’en citer que quelques-uns.

La diversité des profils, des cultures, des objectifs et des stratégies de ces entreprises augure d’un bon cru pour cette édition 2015.

cbc227bd10Au delà des présentations et discussions en pleinière, trois « master class » sont organisées autour de

  • Dion Hinchcliffe (Understanding the Premise for the Future of Work),
  • Lee Bryant (Essentials for the Social Adoption & Community Management Strategy)
  • et Arnaud Rayrole (Identification of the Drivers for Collaborative Value Creation).
    Le programme est ambitieux et vous devriez trouver de quoi nourrir vos réflexions quant au rythme et au contenu de vos projets de transformation.

Cette année, la conférence se déroulera dans le XV° arrondissement et il reste quelques places disponibles les 3 pour les master class et les 4 et 5 février 2015 pour la conférence.

Pour une fois, sachez consommer ces « insights » sans aucune modération !

La conférence est sponsorisée par quelques éditeurs (SAP, Microsoft. BlueKiwi [Atos] et Jalios) et consultants (Next Modernity, Adjuvi, Publicis et Lecko).

Business, travail : pourquoi faut-il changer de modèle ?


Peut-être parce qu’il est tout simplement mauvais !

Mauvais, car il ne répond plus aux attentes d’un monde et d’individus qui ont beaucoup changé depuis la fin des « 30 glorieuses » !

Aujourd’hui, plusieurs générations en occident n’ont connu que la crise économique avec ses hauts et ses bas, ses espoirs et ses désillusions, bref une période compliquée pour beaucoup d’entre nous!

Le modèle de développement économique – colonne vertébrale de la construction du monde dans lequel nous vivons – est de plus en plus remis en cause, voire considéré comme illégitime, contre productif ou plus simplement inefficace.

Ce modèle a été construit pour tenter d’étancher une soif d’argent (et de pouvoir) dans une période  où tout manquait et où la promesse d’un mieux technologique ou pratique suffisait à créer de la légitimité : le règne des ingénieurs !

Crise pétrolière, OPEP, tout autant de termes qui ont pris le devant de l’actualité et contribué petit à petit à « discréditer » la technologie en tant que facteur de bien être pour les individus (qui subissent les conséquences de ces crises) donc de rentabilité et de profits pour les actionnaires.

Pour pallier à ce contexte néfaste pour les affaires, on a vu poindre le nez dans le début des années 80, les outils d’ingénierie financière (Matif) et tous ses « dérivés » (sans mauvais jeux de mots) qui nous ont conduit aux fameux « sub primes« , etc… , le règne des financiers !

Recherche de dividendes, productivisme à tout prix (qui se rappelle encore du remembrement en France?) pour aboutir à …. pas grand chose selon les différents points de vues exprimés en grand nombre sur le web !

J’avais déjà fait allusion aux travaux du Club de Rome (années 70), mais aujourd’hui les réflexions sont plus précises, elles ont plus d’audience et gagnent en popularité, signe que notre modèle est au bout !

Alors, quelles pistes privilégier ?

Sans arbitrage, ni volonté d’exhaustivité, je vous laisse parcourir ces liens qui pointent sur des billets mettant en scène différents besoins de changement :

Sur le thème du travail, je vous conseille l’excellent billet de Rawn Shah : Work Is Broken; Let’s Hack It

Companies are certainly running faster, but not getting further with all that speed. In fact, companies are dying faster and organizational performance has been deteriorating for decades, regardless of economic or cyclic conditions.

ou encore l’avenir homocentrique du travail par Esko Kilpi

Tandis qu’en matière de comportement et d’attentes des nouvelles générations, je vous propose :

Sur le thème du recrutement : C’est le candidat qui choisit le recruteur à lire sur le Journal Du Net:

Nous pourrions penser que la conjoncture donne l’avantage à l’employeur plutôt qu’au candidat, sur un marché de l’emploi où la demande domine sévèrement l’offre. Il n’en est rien. Le contexte ne fait qu’amplifier une tendance de fond bien réelle : le candidat a le choix de son employeur !

Sur les attentes des nouvelles générations : Pourquoi la Génération Y est insatisfaite et malheureuse ?

La Génération X voulait vivre le rêve américain – la Génération Y veut vivre ses propres rêves.

Sur l’organisation économique et de nos ambitions collectives (partagées ou pas) :  les deux papiers proposés par Stéphane Garelli sur bilan.ch

«Suréduqués»?

Dans les pays où le système d’apprentissage est développé, le chômage des jeunes est au plus bas: 6,1% en Suisse et 8,1% en Allemagne.
A l’université, on acquiert des connaissances, dans le système d’apprentissage, on apprend un métier. Il est plus fascinant pour des jeunes universitaires de maîtriser la stratégie à la Steve Jobs ou la finance à la Warren Buffett que la plomberie à la super Mario.

et Productifs: mais à quel prix?

Est-il mieux d’avoir des économies de plus en plus productives (comme celles de l’Europe en crise et mentionnées plus haut) avec des taux de chômage hallucinants ou des économies moins productives mais qui emploient presque tout le monde?

Plus tous ceux que vous trouverez dans vos fils Twitter, Facebook, Google + et ailleurs.

Et le social business dans tout cela, me direz-vous ?

Il y a aujourd’hui deux grandes « écoles », ne parlons pas de courants, s’il vous plaît !

La première qui a cru voir derrière cette appellation une formidable opportunité de changement pour plus d’écoute, de partage, de justice, voire de fraternité !

La seconde très pratique qui a vu dans les outils disponibles des opportunités pour redonner du souffle et de la rentabilité à un modèle agonisant et rejeté par beaucoup!

Aujourd’hui, nous sommes au milieu d’un gué et il va falloir choisir un chemin pour construire l’économie et la vie sociale de demain.

Si le débat est lancé tant du côté des fournisseurs de solution (cf- la dernière proposition de Sales Force notamment) que de celui des entreprises, c’est probablement parce que beaucoup comprennent qu’il est difficile – voire contre productif – d’essayer de comprendre et d’appliquer de nouveaux usages sans changer (ou à minima mener une réflexion) le modèle et la vision économique et sociale qui les supportent !

Et de ce côté, il y a également des pistes intéressantes, dont celles de la « thrivability » (dérivé du verbe to thrive : prospérer) qui recoupe parfois les notions de « lean » !

Vous en découvrirez plus en suivant ce lien qui pointe sur les pages web d’un groupe de réflexion basé à Montréal.

Thrivewordle

A suivre ….