[Evolution numérique]allons-nous laisser se développer un nouveau « Lumpenproletariat » ?


Quelle idée, un Lumpenproletariat  et puis quoi encore ?

Chaque évolution économique (ou révolution) est caractérisée par la « production » d’une population de « laissé pour compte » composée de tous ceux qui n’ont pas su, ou pas pu (voire les deux) s’adapter et s’intégrer au mieux pour eux dans leur nouvel environnement.

Jadis, les révolutions économiques étaient tout d’abord au bénéfice d’un petit groupe d’acteurs qui, par la connaissance et  l’instruction, s’attachait à mettre en oeuvre les nouveaux outils, les nouvelles organisations, pour en tirer le meilleur profit.

Aujourd’hui, le niveau d’instruction a globalement évolué et dans l’évolution numérique les outils ont été largement distribué.
En fait, une des particularités de cette nouvelle étape tient dans les conditions de sa mise en oeuvre : elle est le fait de nos actions quotidiennes et de notre – apparemment insatiable – appétit technologique.

Au delà de la schizophrénie qui nous guette – être au coeur d’une évolution que nous ne maîtrisons pas ou peu – se posent les questions quant à la préparation des générations futures.

Pour ma part et si cela a pu être vrai un jour, il y a longtemps que je ne regarde plus le monde numérique avec la candeur ou la naïveté de certains sans pour autant penser que l’absence de programme de formation tient du complot des puissants alors qu’il est probablement la conséquence de l’incurie de nos « élites ».

transformation_digitale_morganimation_fotoliaLe numérique est une évolution irrémédiable qui porte en elle des opportunités incroyables mais également des risques.

La compétition est globale et nos économies occidentales ne sont pas à l’abri de sérieuses déconvenues dans les prochaines décennies, alors que au-il encore attendre pour travailler à la mise en oeuvre de formations sérieuses et pertinentes pour préparer les cyber-citoyens de demain ?

Il y a un an la chaire d’économie numérique de l’Université-Paris Dauphine et Médiamétrie publiaient les résultats d’une enquête portant notamment sur le sujet :

« La révolution numérique touche tous les aspects de la vie sociale, et en particulier l’enseignement, tant dans ses formes que dans ses contenus. Elle conduit à repenser notre système éducatif pour le rendre plus performant et mieux adapté aux attentes des Français »,

commentait Dominique Roux, Responsable scientifique de la chaire Économie numérique.

On peut également y découvrir que les français sont favorables à un enseignement numérique via un outil numérique (tablette, ordinateur, Internet, etc.) très tôt dans la scolarité des enfants. Près de huit personnes sur dix pensent que l’enseignement via un outil numérique peut débuter entre la maternelle et le collège. Le niveau scolaire privilégié pour débuter est le primaire pour 37 % des personnes interrogées. Viennent ensuite le collège (23 %) et la maternelle (19 %). Seuls 17 % des interrogés considèrent que l’enseignement numérique doit débuter après le collège (lycée, université, formation professionnelle).
S’agissant de l’enseignement numérique à distance (vidéo, visioconférence, autoapprentissage), les personnes interrogées le recommandent à des niveaux de scolarité plus avancés : 38 % préconisent de le débuter entre la maternelle et le collège, alors que plus de la moitié (56 %) le recommandent plutôt entre le lycée et la formation universitaire ou professionnelle.
En ce qui concerne l’intensité de l’emploi des outils d’enseignement numérique ou l’intensité d’utilisation de l’enseignement à distance, les Français suggèrent de les « doser » en fonction de l’avancée dans les études.


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Repenser le système éducatif pour répondre aux besoins des citoyens doit être une préoccupation hors il semble qu’il n’en est rien (ou presque).

Que des officines de formation animée par des « digital natives » proposent qui « comment se faire des amis sur Facebook », qui « maîtriser Twitter », ou encore « lancer une campagne sur Snapchat » est une bonne chose !
Que des établissements et/ou des filières reconnues inscrivent à leur programme des formations techniques ne peut que qu’aller dans le bon sens.

Mais, et seulement, si ces enseignements et ceux qui les portent sont capables de contextualiser cette évolution et d’en présenter les atouts comme les risques tout en aidant les citoyens à l’apprivoiser.

A défaut, tout le monde saura « cliquer et liker », mais peu seront capables de « jouer »  avec aisance de cette évolution digitale et le plus grand nombre viendra rejoindre le « lumpenproletariat », sous-classe victime de la fracture numérique et de l’incapacité de nos dirigeants à anticiper ce futur si proche qu’il se dérobe déjà sous les pieds de certains !

A bon entendeur.

[Economie numérique 2008-2013] Panorama des économies les plus avancées


Récemment, HBR publiait les éléments d’une étude réalisée dans le cadre de « the Fletcher School at Tufts University » et portant sur l’évolution de 50 pays vers l’économie numérique.

L’intérêt de ce travail tient notamment à la définition en 2008 d’un index, le DEI (Digital Evolution Index) construit à partir de données objectives tenant à 4 critères :

  • la maturité de l’offre (y compris l’accès, la réalisation et l’infrastructure des opérations);
  • la maturité de la demande (y compris les comportements des consommateurs et les tendances, compréhension des enjeux financiers de l’Internet et des médias sociaux) ;
  • le niveau d’innovation (y compris les écosystèmes de support à l’entrepreneurship , les innovations technologiques et le financement ; la présence et l’importance des forces perturbatrices ainsi que l’existence d’une culture et/ou mentalité « start-up » ) ;
  • la préparation des institutions (y compris l’efficacité du gouvernement et son rôle dans les affaires, les lois et règlements et la promotion de l’écosystème numérique )

A partir des données récoltées, l’étude propose de classer les pays dans quatre grands groupes :

  • Stall Out réunit les économies qui ont perdu l’élan initial que leurs économies avaient pu connaître dans leur maîtrise du numérique et de ses conséquences.
  • Dans Stand Out figurent les pays qui « continuent » à faire évoluer leurs économies dans une transformation digitale maîtrisée et déjà de très bon niveau.
  • Watch Out est le groupe des économies qui, malgré des opportunités et parfois des réalisations intéressantes, ont encore à faire face à des blocages ou des conservatismes très forts.
  • Enfin Break Out recense les pays qui ont le potentiel mais qui doivent travailler à améliorer le niveau global  de maturité pour faire basculer leurs économies dans le groupe des « stand out »

Trajectory Chart Explainer

 

Et en 2013, le positionnement de 50 pays suivis est le suivant au regard des groupes définis ci-dessus :

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Généralement si les constats sont intéressants, il est souvent plus pertinent de s’attacher, quand cela est possible, aux évolutions et de s’attacher ainsi à comprendre les tendances et leurs significations.

C’est ainsi que cette étude publie également l’évolution des classements des pays depuis 2008 :

Maturité numérique 2008-2013

Il est clair que l’Europe en pleine crise économique est un peu à la traîne après avoir été leader sur ce sujet et qu’elle code du terrain notamment par rapport aux USA.

L’émergence dans le haut du classement des économies de « pays nouveaux » est réjouissante même si elle constitue une perturbation pour la plupart des occidentaux et qu’elles nous obligent à aller encore plus loin et vite vers l’innovation et la compréhension de l’économie de demain.

Pour en savoir plus et connaître le détail des chiffres, les données sont en libre accès au format MS-Excel.

 

[Etude]Quelles perspectives pour la « digital workplace » en 2015?


Pas terribles, si on en juge par le document récemment publié par Jane McConnell et présenté à l’occasion de l’Entreprise 2.0 Summit de Paris !

Chaque année, Jane partage avec nous les principaux enseignements de l’étude qu’elle mène en collaboration avec plus de 250 entreprises à travers le monde sur le sujet de l’évolution de la « digital workplace« .

Sans entrer dans le détail des chiffres et des analyses, je souhaiterais mettre en exergue certaines données qui laissent à penser que le chantier de la transformation n’est pas au coeur des préoccupations de la plupart des organisations malgré les indéniables atouts qu’il représente.

Le premier point mis en évidence est qu’au niveau de « l’état d’esprit » et des volontés ou stratégies de transformation, rien ou presque n’a bougé ces dernières années !
Besoin d’accompagnement, absence de stratégie ou faible maturité numérique ?

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Pourtant, il semblerait que les pratiques de partage et de collaboration font petit à petit leur bonhomme de chemin et que de ce point de vue l’entreprise et les collaborateurs évoluent.

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Et les nouvelles encourageantes viennent des métiers impliqués dans la relation client, ce qui n’est pas étonnant en soi mais qui, par contre, met largement en doute la capacité de toute l’entreprise à évoluer à court terme vers un modèle numérique !

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A vous de découvrir les nombreux enseignements de ce travail dont je tiens à souligner l’exigence en termes de rigueur et la grande qualité des données et des supports.
Merci.

[organisation]Les indéniables atouts de l’approche « wirearchique »


Quand Jon Husband a commencé à parler « wirearchy » :

a dynamic two-way flow of  power and authority, based on knowledge, trust, credibility and a focus on results, enabled by interconnected people and technology.

Il n’était probablement pas question d’imaginer un nouveau modèle d’organisation, mais bien plus de constater que la vitalité des réseaux et des technologies, qui les supportent, constitue des opportunités d’évolution des structures organisationnelles classiques.

wirearchy

L’approche « wirearchique » est une formidable occasion pour l’entreprise de dessiner un avenir plus pérenne en facilitant la performance économique et sociale.

C’est une approche – pas un modèle selon moi – dont l’indéniable atout est qu’elle est OPPORTUNISTE donc agile, pragmatique, focalisée sur des objectifs et centrée autour des talents !

Pour l’entreprise, cette approche qui vient, d’une manière hybride, se conjuguer avec l’organisation traditionnelle, représente des atouts certains :

  • Elle permet de rassembler les talents et les compétences utiles et nécessaires selon le projet, l’objet, le sujet ou le lieu dans un seul souci d’efficacité !
  • Elle est ainsi source d’économie de temps, mais elle permet aussi d’avancer plus vite avec les « meilleures options » issues des échanges plus ou moins formels mais toujours contextualisés entre les collaborateurs.

Des résultats plus rapides, plus pertinents car issus d’une pratique collaborative plus consensuelle, et des collaborateurs réellement plus engagés sont issus de ce type d’approche si fréquente dans les petites entreprises et dans les startups dont l’essentiel de l’énergie est consacrée à « survivre, croître et performer » plutôt que de s’organiser en se regardant le nombril !

Les talents sont au coeur de la « wirearchie » car les réseaux en sont les révélateurs et tout le monde gagne à cette reconnaissance tant d’un point de vue efficacité que gestion des ressources humaines.

L’engagement est y donc largement valorisé par un leadership qui par l’approche « wirearchique » organise un espace dans lequel sont pris en compte trois besoins fondamentaux des collaborateurs :

  • un traitement égal et juste qui « autorise » les collaborateurs à prendre des initiatives.
    Dans le réseau, l’évaluation se fait entre pairs et dans un contexte, la subjectivité et le copinage y ont peu d’importance. L’approche « wirearchique » est exigeante car opportuniste mais elle est également plus « honnête » et transparente pour tout  le monde.
  • une offre d’apprentissage et de formation (plus ou moins formelle) afin que chacun puisse mener à bien les initiatives qu’il a prises.
    Le réseau permet à chacun de continuer à progresser en suivant, lisant, argumentant ou en posant des questions. La principale caractéristique du réseau est la bienveillance entre les participants ce qui permet un partage, voire une transmission, des savoirs et des compétences plus facile et fluide.
  • une autonomie et le libre arbitre afin que chacun puisse réaliser ses initiatives.
    Dans le réseau, vous êtes autonome avec les autres.
    Le réseau est efficace du fait de la singularité de ces membres et il n’est donc pas question de limiter leur autonomie. La richesse des échanges est au coeur de la pertinence et du succès des espaces partagés et il est indéniable que la diversité des profils et des expériences y est pour beaucoup !

Selon vous ?

Transformation digitale : enquêtes et sondages à profusion !


En ce début d’année, la transformation digitale fait le buzz de la presse spécialisée, des « timeline » sur Twitter et même des médias grand public (rubrique éco).

Deux études, très riches en information,ont été publiées ces dernières semaines par CSC et Lecko, reprises ci-après elles abordent bien évidemment le sujet !

Il y a beaucoup d’informations intéressantes dans ces deux travaux que je trouve assez complémentaires et je tiens à souligner en premier lieu la qualité graphique des documents qui nous proposés.

Bravo pour les efforts en matière d’infographie, de mise en page, de design et de lisibilité !

j’ai choisi de mettre en valeur certains résultats dont je vous laisse faire votre propre analyse et/ou lire celles des consultants de ces sociétés.

Commençons par l’enquête la plus générique : le baromètre 2015 proposé par CSC (à lire au regard de l’étude McKinsey publiée à l’été 2014)

chacun reconnaît que le numérique change tout, y compris ou surtout le business modèle !
rupture_numerique

Mais la transformation fait peur et aujourd’hui les sondés pensent plus en termes de risques que d’opportunités (manque de maturité ?) !

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Il est pourtant étonnant de constater que cette crainte ne se retrouve pas le plus dans les conditions de concurrence mais bien plus dans la nécessité d’une nouvelle expérience client.
Mais qui peut mieux que de nouveaux entrants, ou un nouveau modèle d’affaires, supporter cette exigence côté client ?
Côté management. l’heure ne semble pas être à la remise en cause 🙂

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Côté organisation, le réseau social d’entreprise à les faveurs de la cote !

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Et c’est tant mieux car chez Lecko, on n’hésite pas à affirmer que le réseau social d’entreprise est le socle sur lequel va se faire (ou pas) la transformation !

Et cette transformation se fera au travers du RSE dans lesquels à peine plus de 20% des espaces collaboratifs sont pérennes et porteurs de nouveaux usages !

Pourtant le taux d’adoption et d’engagement évolue dans le bon sens !

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Et le rôle des animateurs et autres gestionnaires de communautés et accompagnateurs est crucial !

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Dans un cadre de gouvernance clair et efficace !

GOUVERNANCE

 

Sans parler des éléments de mesure et d’analyse !