Les différentes enquêtes et études publiées régulièrement sur le sujet du « numérique » abordent souvent – à juste titre – la question du niveau de maturité !
C’est une question importante et que ce soit l’auto évaluation ou l’emploi de critères plus ou moins objectifs qui la mesure, je suis surpris par le niveau atteint par les entreprises, notamment en Europe occidentale.
La dernière étude du Lab des Usages affichait des résultats presque inattendus si je me réfère à mon expérience quotidienne avec les entreprises :
tandis que les collaborateurs annonçaient une maturité encore plus « éclatante » :
Ces indications sont largement corroborées par les résultats publiés par IDC et Syntec Numérique (voir le document ci-après), résultats obtenus par une méthode et un vrai modèle, donc une pratique plus « rigoureuse » que l’autoévalutaion (voir la matrice en page 6) :
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Pendant ce temps là, ou du moins quelques semaines plus tôt, Altimeter publiait ces chiffres pour 2013 et on pouvait y lire des chiffres plus « raisonnables » donc probablement plus proches de la réalité (en réponse à une question quelque peu différente, je vous l’accorde !)
En discutant avec les employés, les cadres dirigeants et bien sur les hommes de l’IT, on a une appréciation souvent un peu moins flatteuse du niveau de maturité des collaborateurs et des organisations.
En effet, la fracture numérique est une réelle menace pour l’entreprise.
Elle est bien réelle et échappe aux clichés (générations, rôles, fonctions, responsabilités, par exemple).
En caricaturant, il y a ceux qui s’y intéressent, comprennent et voient dans cette évolution, non seulement des technologies différentes, mais surtout une opportunité de transformation de l’entreprise dans son modèle d’affaires et son organisation, et ..
… il y a les autres …..
….. de tous âges, à tous les niveaux ou tous les échelons, dans tous les services, secteurs ou départements qui vivent l’évolution des outils comme une contrainte, une menace voire une malédiction !
Dans une enquête, ces craintes ne sont jamais « avouées », c’est un peu comme pour bon nombre d’enquêtes, on a tendance à déclarer plus (fort, haut, fréquent et que sais-je encore) et à dessiner une réalité bien plus belle qu’elle ne l’est !
Considérer l’utilisation d’outils informatiques, la mise à disposition de matériels et de logiciels, la dématérialisation, la virtualisation ou encore le lancement de projets d’optimisation des processus comme seuls (ou presque) signes de maturité numérique est une grossière erreur.
Ils y contribuent, mais les enjeux (donc les critères d’évaluation) sont ailleurs.
La surévaluation de la maturité numérique des entreprises est dangereuse car elle écarte de facto la mise en perspective de nouvelles opportunités pour une meilleure performance économique et sociale de l’entreprise.
Le futur appartiendra aux entreprises actuelles qui auront su réussir leur transformation numérique et à celles qui sont en train d’éclore sous nos yeux.
Le numérique accélére la réduction de l’espérance de vie des grandes entreprises car il porte en lui – aujourd’hui – tous les germes de l’innovation de rupture et du succès.
L’entreprise de demain – numérique – se construit autour d’un modèle différent de ceux que nous avons vu évoluer depuis la révolution industrielle.
Il s’agit d’anticiper sur notre capacité à interagir différemment, à créer des relais de croissance, à réinventer le cadre du travail, à mettre en oeuvre des pratiques différentes.
L’entreprise numérique c’est en premier lieu une stratégie de survie et non un caprice de CIO ou de CMO !
Aujourd’hui, les entreprises traditionnelles se retranchent derrière la crise pour justifier de leur attentisme et du maintien de lignes directrices très conservatrices.
Elles prennent le risque de leur disparition à moyen terme et ce ne sont pas les exemples de secteurs économiques qui manquent pour illustrer les besoins d’une nouvelle pertinence dans l’offre de produits et de services.
Taxis, musique, voyages, distribution (alimentaire et non alimentaire), banque et finances, loisirs et communication sont tout autant de secteurs ou les entreprises tentent de s’adapter aux exigences issues du numérique, telles qu’on les perçoit aujourd’hui, parmi lesquelles on peut citer : connexion, disponibilité, temps réel, virtualisation mais présence, multiplication et individualisation,.
La concurrence des entreprises « digital natives » point son nez.
Elle est motivée, agile et forte d’une pertinence et d’un ton résolument « moderne » et c’est suffisant pour faire vaciller bien des positions jusque là jugées trop difficiles à prendre !
Et c’est tant mieux !
Très bon article. Un outil intéressant pour mesurer la maturité collaborative est ATOM (http://atom.atelya.com/) développé conjointement avec des centres de recherches et utilisé dans plusieurs grandes organisations canadiennes et françaises. Les premiers résultats montrent que la maturité collaborative (ou numérique) doit reposer sur une approche holistique et prendre en compte un ensemble de facteurs, bien au-delà des outils (voire même des usages). Je rejoins ton commentaire, les organisations ne sont pas aussi matures que certaines études laissent à penser. Mais la voie est pavée et, depuis peu, nous avons accès à des exemples d’organisations qui ont démontré des approches innovantes.
Merci Patrice
Claude, je confirme ton point de vue. J’ai été sollicité récemment pour développer des formations au risque que représente le manque de maturité : les entreprises s’exposent sans le savoir à des risques de toute part. Il y a bien évidemment le risque externe que l’on connaît. Je travaille sur le risque interne, la cybercriminalité, la détection des failles humaines. La formation d’initiation des directions est disponible chez EUROSAE, fournisseur de l’armement et de l’avionique. Certains modules d’approfondissement sont déjà développés par ailleurs. Ton article vient fort à propos. Bon timing !
amicalement, René
Merci René
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