En décembre, j’ai eu l’occasion de commenter rapidement les résultats de l’enquête conduite par le Lab des Usages à propos des projets de RSE et je souhaite, à l’occasion de ce billet de rentrée, revenir sur quelques chiffres.
Le premier qui n’a pas manqué de me laisser perplexe concerne la participation :
En effet, avec l’obligation d’usage n’est-on pas dans une approche contraire à certains objectifs fixés à un réseau social d’entreprise ?
Pourquoi les réseaux publics se sont-il autant développés sans « obligation » d’adhésion ou d’usage ?
Où est la réelle valeur d’un réseau pour les membres donc pour ses initiateurs ?
L’obligation de participation à un espace ou d’utilisation d’un outil peut s’entendre dans le sens où il n’existe pas d’autres alternatives pour le bon fonctionnement de l’entreprise et qu’ils contribuent fortement à la réalisation d’un objectif concret et précis.
Pourtant, le réseau social d’entreprise est riche de nombreux espaces d’échanges et de discussions qui – sans répondre à un objectif à court terme – apportent beaucoup à l’entreprise en terme d’agilité, de fluidité, de transmission et de convivialité, tout autant d’atouts pour plus d’harmonie et certainement plus de performance.
Si on entend obligation d’usage en tant que membre du RSE du simple fait que l’on figure dans les annuaires (LDAP par exemple de l’entreprise), il est consternant de se rendre compte que l’approche de la plateforme est encore très 1.0 !
Adhérer une communauté est un acte d’engagement qui peut être consécutif à l’action de « suivre » une communauté et/ou des contributeurs.
L’engagement ne se décrète pas, le collaborateur le décide tandis que l’animateur de communauté et les contributeurs, donc l’entreprise, le reçoivent !
Il n’y pas d’automatisme et la participation à une communauté ne peut être réduite au nombre des membres mais bien plutôt au niveau (rythme et fréquence) d’activité.
A quoi et à qui servent des dizaines de membres muets, sourds et aveugles ?
Rien n’est perdu car les projets de réseau sociaux d’entreprise font l’objet d’accompagnement et de promotion auprès des collaborateurs afin qu’ils en comprennent l’intérêt de l’usage au travers de la valeur ajoutée qu’il peuvent en retirer.
Et les usages collaboratifs au travers des communautés crées sont porteurs d’une réelle et tangible valeur pour les tous collaborateurs des entreprises où et quels qu’ils soient !
La conduite du changement et la mise en oeuvre de pratiques nouvelles et leur propagation par l’exemple et la viralité sont des bons moyens de valoriser les réseaux sociaux d’entreprise dans une logique d’engagement personnel dont on perçoit qu’il ne répond pas – lui non plus – à une seule logique de rétribution financière !
Selon vous ?
Bonus pour les étrennes 😉
Il y a une différence entre présence obligatoire et participation obligatoire.
La question n’est pas de forcer tout le monde à participer mais de rendre tout le monde identifiable et accessible. Quand on y regarde de près, on voit bien qu’au départ le simple annuaire riche fourni par les profils est vu comme un progrès significatif par la grande majorité des utilisateurs. Maintenant si tu as 75% de chances que la personne ne soit pas là… A mon souvenir on n’a jamais demandé aux gens s’ils voulaient ou non figurer dans le LDAP.
Ensuite vient la question de la participation qu’on peut voir sous deux angles : activités « in the flow » et « over the flow ». Dans le second cas on met tout ce qui relève du volontariat, hors de la mission du salarié (communautés de pratiques etc…) même si cela peut aider à la mission (apprentissage…). Dans le premier ce qui relève de la mission (communautés projet vu qu’on s’entête à appeler communauté – avec ce que cela implique en termes de management ce qui relève du groupe de travail). L’un est facultatif, l’autre est obligatoire dans la mesure où un manager décide que tel outil sera utilisé pour se coordonner, partager l’évolution d’une mission, centraliser le documents et la gestion – collaborative of course – des tâches. Ou alors on admet qu’un salarié refuse d’utiliser l’email, que les HR refusent de centraliser la paie dans une solution unique etc.
Merci Bertrand,
En ce qui concerne l’annuaire d’entreprise sous sa forme « logicielle », on ne demande pas aux collaborateurs s’il veulent y figurer ou pas, par contre, et tu le sais aussi bien que moi, certains collaborateurs (cols bleus, employés « externes », tous ceux qui ne sont pas concernés par un accès sécurisé au réseau informatique de l’entreprise) y échappent dans la plupart des entreprises et notamment celles chez qui la gestion des annuaires est à la charge de l’IT et non des RH.
Pour les activités « in the flow » le RSE n’est qu’une plateforme qui permet et facilite le collaboratif autour de projets et de dossiers, rien ne très nouveau de ce côté, si ?
Par contre, la valeur ajoutée de la relation sociale (discussion, partages, contribution, identification, profils, personnes, etc.) ne peut faire l’objet d’une « réquisition » des contributeurs et je te rejoins sur ce point.
D’ou mon regret de constater que dans bon nombre d’entreprises, les projets de RSE sont conduits et gérés comme des projets IT et fonctionnels classiques alors qu’ils requièrent une approche fine, humaine, plus proche de la communication que de l’application de procédures.
Merci Bertrand et Bonne Année
Au plaisir 😉
Claude
Je suis un newcomer sur ce blog et je découvre une troisième utilisation de l’acronyme « RSE » ! Je travaille essentiellement sur la RSE signifiant Responsabilité Sociale (ou Sociétale) des Entreprises dans une optique de développement durable regroupant les sphères environnementale, économique et sociale de l’entreprise. Il y a quelques années, j’ai suivi une formation intéressante sur les Représentations Systémiques d’Entreprises qui sont, pour le moment, pas encore très répandues dans la résolution des conflits et des résistances au changement dans les entreprises.
Il n’en reste pas moins que je reste convaincu de l’utilité des Réseaux Sociaux d’Entreprises et que je suivrai dorénavant les commentaires s’y référant.
Merci
Oui c’est vrai que l’acronyme RSE est riche de sens et merci de m’avoir fait découvrir les « Représentations Systémiques d’Entreprises ».
Cordialement
Claude
Il est vrai que la connexion au réseau ne peut que reposer sur le volontariat.
De fait, les administrateurs fonctionnels, les animateurs de communautés et la hiérarchie (le positionnement en 3ème est volontaire) doivent faire en sorte que s’y connecter apporte un bénéfice plus grand que ne pas le faire…
Pour cela, pour amorcer la pompe, il me semble que la prospection en amont des thèmes, susceptibles d’être portés sur le RSE, est vitale.
Ensuite, tout doit être réalisé pour que le thème porté rencontre son public ; que les animateurs puissent y consacrer le temps nécessaire à sa bonne tenue (plan de charge adapté, objectifs annuels à l’avenant).
Pour moi, avant tout, un RSE est une affaire de marketing (pour vendre le concept dans la durée) et d’investissement (pour que la coquille ne soit pas vide).
Merci Daniel,
Pour moi, le RSE est plus une affaire de communication et comme on le sait tous pour tenir et gagner en audience donc en adhésion et participation, il faut une stratégie éditoriale et de la pertinence, sans compter l’empathie et parfois l’humilité, pas facile !
c’est probablement là que réside l’investissement dont vous parlez et il est à envisager sur le court, moyen et long terme !
Corrdialement
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