On a pour habitude de dire qu’au royaume des aveugles, les borgnes sont rois !
En matière de management et de mise en oeuvre de nouvelles pratiques au sein des entreprises, on ne dérogera pas au dicton !
Mais on reste au niveau des « seconds couteaux » alors que les projets ont besoin de fines lames !
En fait, beaucoup dans l’entreprise, à défaut de comprendre la réalité des projets et les enjeux, pensent que c’est facile de faire de la collaboration une pratique reconnue pour ses résultats.
Les autres, peu ou pas concernés, s’en remettent avec fatalisme aux fréquentes et souvent incompréhensibles « nouvelles orientations stratégiques » portées par des managers dont – trop souvent – la principale préoccupation est l’avancement !
Et pendant ce temps là, il reste ceux qui font « tourner la boutique » avec plus ou moins de talent et d’engagement, mais dont on sait qu’on peut compter sur leur auto discipline, auto modération et assiduité, ce qui fut un temps nommé « la conscience professionnelle ».
Ceux-là sont la plupart du temps « sous l’eau » et il est difficile de les enrôler au service de nouvelles initiatives sans alléger leur cahier des charges existant.
Dans ce contexte ou par « principe de précaution » on ne prend plus de risque si ce n’est dans le « passer de la patate chaude » à son meilleur ennemi, il n’est pas étonnant que les projets collaboratifs, ou de communication interne, plus ouverts, souffrent trop souvent d’un maigre succès.
Pas d’objectifs, pas de méthode = pas de succès !
L’équation est simple, sans grandes inconnues, sauf que personne jusque là n’a été préparé à la résoudre en employant des paramètres aussi volatiles que des données contextuelles et d’environnement : une nouvelle dimension !
Alors on (vous, moi, nous tous) crée des nouveaux mots, on multiplie les conférences et autres colloques, on se réjouit de retours d’expériences timidement positifs et surtout on anticipe les prochaines étapes sans avoir pris le temps de réussir les premières.
Certains ont « jeté le bébé avec l’eau du bain », d’autres n’ont pas pris le temps de s’engager qu’ils sont déjà partis ailleurs et les projets entreprise 2.0. social business, ou quelle que soit l’appellation que vous préférez, mis en oeuvre chez les grands comptes en France déçoivent !
Il y a certainement de nombreuses explications à ce constat et notamment dans la structure démographique des entreprises (1 seule entreprise de moIns de 30 ans parmi les 100 premières en France contre 9 en Europe et 63 aux USA ! selon le rapport Lemoine page 64), mais l’illusion de la facilité en est certainement la principale.
Ces projets, non reconnus comme stratégiques par le management de l’entreprise et dont le succès et l’audience ne participent pas des critères d’évaluations des initiateurs et des participants, sont laissés à l’initiative le plus souvent des équipes de communication interne et des ressources humaines.
Comme l’écrit justement Vincent Berthelot : « Ni les RH, ni la Com ne réussiront la tranformation digitale« , ce sont des « fonctions de support » dépendantes des urgences des métiers et soumis très fortement aux aléas budgétaires !
Si on ajoute la relative indifférence des équipes informatiques récemment snobées par les approches « cloud » de certaines équipes internes et bien évidemment l’approche « techno à fond » des éditeurs dont le business modèle de certains laisse planer de sérieux doutes quant à leur pérennité, on comprend aisément que ce n’est pas gagné !
Avant qu’il ne soit encore plus difficile pour vous, dans l’entreprise, de mettre en oeuvre des initiatives qui font sens en servant les métiers et donc les objectifs de performance économique et sociale de votre organisation, prenez le temps de discuter, d’échanger pour mieux dessiner le paysage fonctionnel et la stratégie éditoriale dont vous avez besoin !
La collaboration commence par décider ensemble de la stratégie qui va servir votre vision et sur ce point, personne n’a jamais dit que c’était facile !
No Measurement, No Management!
la stratégie c’est bien, l’objectif chiffré c’est mieux
puis un bon vieux PDCA: Plan, Do, Check, Act
Vincent et Claude yesss « Ni les RH, ni la Com ne réussiront la transformation digitale« ni aucune autre transfo d’ailleurs
pour faire le tour complet des fonctions supports, si on pouvait rajouter la DSI et Les Achats ce serait complet
A reblogué ceci sur Transformation Numérique Blog JM. Touzardet a ajouté:
Si la DRH ou la Comm ne pourront pas porter la Transformation Numérique (en général, il y a des exceptions), elles lui seront néanmoins d’une grande aide.
Il semblerait bien que commencer par la DG et les instances de pilotage de l’entreprise seraient les premières marches à franchir…
« Beaucoup d’entreprises (…) pensent que c’est facile de faire de la collaboration une pratique reconnue pour ses résultats. » >> Personnellement, je n’ai constaté ce sentiment nulle part. La collaboration est un mécanisme complexe, les entreprises le savent et souvent elles en ont peur car la transversalité remet en cause le triptyque « Secret, Pouvoir, Sécurité ».
La collaboration, ne peut provenir de l’outil mis à disposition des collaborateurs. Elles suppose une véritable rénovation managériale.
D’une façon plus générale, l’erreur commise par les entreprise est d’envisager la transformation digitale par l’outil. Celles qui franchissent le pas veulent faire de la transformation pour le digital, alors que l’enjeu est de faire évoluer son métier et son business model AVEC le digital.
On ne partage pas les mêmes expériences et pourtant les espaces collaboratifs en support aux projets sont nombreux dans les entreprises de toute taille et reconnus pour leurs résultats et la relative facilité de mise en oeuvre et de gestion.
Pour le reste, tout le monde est d’accord sur le besoin d’innovation managériale et le fait que la transformation vers l’entreprise numérique ne peut pas être que « tech driven », mais le répéter à l’envie ne sert pas à grand chose, le moteur est le pragmatisme au service du business et c’est tout l’enjeu !
Merci
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