En début d’année, The Economist publiait un article sur la gestion de l’information illustré par des exemples qui permettent de mieux comprendre l’ampleur du problème, s’il en est !
Et de citer le cas Wal-Mart, un géant mondial de la grande distribution qui enregistre plus de 1 million de transactions à l’heure générant ainsi plus de 2.5 petabytes de données stockées (soit 167 fois le volume des livres conservés dans la bibliothèque du Congrès!).
Facebook, à lui seul, héberge 40 milliards de photos, l’accélérateur de particules du CERN (LHC) génère quant à lui plus ou moins 40 terabytes de données par seconde qui font l’objet d’analyses et/ou de stockage pour certaines.
Tout ceci montre à quel point il est possible maintenant d’utiliser le capital que constitue l’information pour améliorer ses affaires, planifier, anticiper, prévoir, protéger, etc.
Mais cette réalité n’est pas sans créer de nouveaux challenges.
- Comment et ou stoker ces données ?
- Comment assurer la sécurité, la confidentialité de ces informations ?
Nombreux sont ceux qui s’interrogent.
Alex Szalay, astrophysicien à l’Université Johns Hopkins souligne que la multiplication des données les rend encore plus inaccessibles. Joe Heelerstein (Université de Berkeley) parle de « révolution industrielle de l’information/ou des données » (the industrial revolution of data).
Les effets de cette prolifération se font sentir partout, du monde des affaires à celui des sciences, des milieux politiques aux cercles artistiques, faisant que les scientifiques et les informaticiens se sont accordés pour inventer un nom pour ce phénomène : »big data« .
Ainsi, à côté des responsables informatiques, de nouvelles fonctions émergent pour des profils sachant combiner des compétences informatiques, des connaissances statistiques et des talents d’extraction, d’analyse et de présentation de la « substantifique moelle » de cet incroyable capital d’information.
Nous sommes dans une phase de transition et le passage de la rareté de l’information à sa surabondance est une incroyable source opportunités.
Les données deviennent une nouvelle matière première pour l’entreprise: un apport économique presque sur un pied d’égalité avec le capital et le travail.
Mais « BIG DATA » est source de crises.
Au cours de la récente crise financière, il est devenu clair que les banques et les agences de notation s’étaient appuyés sur des modèles qui, bien que nourris d’une énorme quantité de renseignements et de données, ne permettaient pas d’anticiper totalement le risque financier encouru dans le monde réel.
Il s’agissait de la première crise déclenchée par « BIG DATA » et ce ne sera pas la dernière!
La façon dont l’information est gérée touche tous les domaines de la vie.
Au tournant du 20e siècle de nouveaux flux d’information au travers du télégraphe et du téléphone ont soutenu la production de masse. Aujourd’hui la disponibilité de données en grand nombre permet aux entreprises de répondre à certains segments de marché partout dans le monde. La production économique était habituellement basée dans une usine où les gestionnaires travaillaient à rendre plus efficaces chaque machine et chaque processus. Maintenant, les statisticiens exploitent toutes les informations produites à tous les niveaux de l’entreprise pour trouver de nouvelles idées.
« Une économie basée sur les données est en train de naître », admet M. Mundie de Microsoft. « Vous pouvez en dessiner les contours, mais les implications techniques, d’infrastructure et même les modèles commerciaux ne sont pas encore bien compris ».
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L’original des articles sur The Economist en ligne (payant):
A special report on managing information: Data, data everywhere ///All too much – Monstrous amounts of data