Social business : pourquoi veulent-ils tuer l’email ?

Côté social business, l’email est à nouveau dans le viseur de certains éditeurs.

ATOS, à qui on ne peux pas reprocher un manque d’audace (peut être de lucidité), annonce la mise sur le marché de son application qui va tuer l’email (BlueKiwi Zen) et en faire voir de toutes les couleurs à Yammer !

Rien de moins que celà !

Il est vrai que le courrier électronique est une solution pratique mais souvent insatisfaisante, mais de là à affirmer qu’il est aujourd’hui possible d’en supprimer l’usage !

Début 2011, j’avais, avec d’autres, lancé une discussion ouverte au sujet du courrier électronique et des espaces collaboratifs et sociaux et en relisant les nombreuses contributions, je constate qu’on n’a pas beaucoup avancé.

Le déni de la valeur d’usage

N’ayant pas eu accès à la plateforme lancée par Atos (uniquement quelques copies d’écran), il est difficile de juger – au delà du pitch – de la pertinence de l’offre fonctionnelle proposée.
Mais et si le débat n’est pas nouveau (voir les déclarations de l’époque de Zuckerberg ou l’analyse de Gartner), il est certain que les réponses ou les tentatives apportées jusqu’à maintenant n’ont pas eu d’effet quant à l’utilisation de ce média !

Selon le site Email Marketing Reports :

According to the Pew Internet and American Life Project data from May 2011, 92% of adult US Internet users send or read email. The same source suggests that 66% of those email users do so as part of a typical day.

An April 2012 report by technology market research firmThe Radicati Group estimates that there are 3.3 billion email accounts in 2012, expected to rise to over 4.3 billion by the end of 2016.

Oui, mais vous me direz que l’objectif est de « tuer l’usage en entreprise » et vous avez raison.
Pourtant, il est aujourd’hui bien difficile de faire la différence entre l’usage privé et l’usage professionnel pour ce type d’outils.
C’est, à mon avis, d’autant plus vrai que le succès des plateformes sociales et collaboratives en entreprises est largement dépendant de la familiarisation avec les outils 2.0, outils disponibles sur les réseaux sociaux publics, par les employés.

Evaluer la pluralité des usages

Si certains font le choix de la mise en oeuvre progressive d’une stratégie de suppression totale de l’email dans les échanges internes (ou tous les échanges) et sans juger de la pertinence de leur choix, je préfère pour ma part une démarche plus souple !

En effet, le défaut majeur du courrier électronique réside pour beaucoup dans sa capacité à provoquer quasi automatiquement une  » surdose d’information » en étant le terreau fertile de l’infobésité dans les organisations.
Ainsi l’email devient l’ennemi de la productivité car il est chronophage (argument également utilisé pour dénigrer les plateforme sociales!) et il faut proposer d’autres moyens de communication pour plus d’efficacité.

A ce stade, je m’en voudrais de ne pas vous avoir signaler ce billet de Luis Suarez, billet dans lequel il raconte et décrypte sa propre expérience par rapport à l’utilisation de la messagerie électronique.

Gageons que les fournisseurs de solution entendent cette expérience et sachent en tirez les enseignements notamment en terme de valeur d’usage pour nous proposer des systèmes de notifications, d’alerte et de « push d’information » efficaces.

Charge à chacun d’adapter (ou pas) ses usages et ses habitudes pour utiliser le courrier électronique pour ce qu’il a été initialement pensé et de savoir partager nos contenus (textes, images, contributions, etc.) dans des espaces mieux adaptés pour plus de confort, plus de sécurité et une collaboration bénéfique.

L’email n’est pas un enjeu de positionnement marketing, ni de guerre commerciale, c’est un outil qui à défaut de solutions réellement plus pertinentes (facilité d’utilisation, disponibilité, simplicité, universalité) nous rend quotidiennement service !

A votre avis ?

11 réflexions sur “Social business : pourquoi veulent-ils tuer l’email ?

  1. Mais les mentalités évoluent sur ce point. Il y a quelques années, lorsque je disais que l’email était le pire outil que l’on aie implanté en entreprise (un peu par provocation), je prenais une volée de bois vert. Aujourd’hui, les gens sont globalement d’accord avec moi mais ne savent pas comment en sortir et par quoi le remplacer.
    Lorsque j’en parle avec mon ado, c’est pour lui un outil du passé (le truc de ses parents), comme le sont les forums et autres outils primitif de partage.
    Qibud est née de ce constat et beaucoup d’autres initiatives également.
    Rappelez-vous, il y a encore quelques années, avoir une adresse email était un privilège, aujourd’hui, c’est indispensable et c’est un dû, demain cela sera obsolète. Comme l’a été le fax, et le telex avant.

  2. J’admire ce qu’a fait Suarez et que je suis depuis de nombreuses années. Et d’une certaine manière j’ai réussi à diminuer mon niveau de mail de façon spectaculaire. Ceci étant, force est de constater que quand on évoque cette pratique, c’est toujours de la même personne qu’on entend parler, et en ceci, la tentative d’Atos et de Bluekiwi est non seulement audacieuse, elle est salutaire et utile.

    • Merci Yann,
      C’est vrai, Luis est celui qui en parle le plus et le mieux et son expérience est très intéressante !
      De plus, il est payé pour la faire, ce qui n’enlève rien à son « audace », ni à sa vision, bien au contraire.
      Atos et BlueKiwi pourraient s’inspirer de son exemple et choisir de communiquer par l’exemple et la pratique plutôt que par la démo technique, ce serait peut-être plus productif pour eux et nous.
      Beaucoup d’entre nous essayons de palier aux défauts de l’email en travaillant au maximum à parti des espaces collaboratifs, mais il manque encore une certaine interopérabilité (sans parler de la pratique) entre ces solutions pour se sentir complétement supporté dans sa recherche de productivité personnelle et communautaire.
      A suivre …
      Merci encore de la participation au débat,
      Cordialement
      Claude

  3. Du point de vue « utilisateur d’email », il faut admettre que « l’étiquette » est rarement respectée, ce qui conduit aux trop grands nombres d’email, sans parler du spam qui est une calamité.
    Mais il y a aussi la vue « infrastructure email », qui a atteint un niveau remarquable de performance, de fiabilité, d’ubiquité, aussi bien dans l’entreprise, qu’entre les entreprises, que dans le monde du particulier (consommateur ou autre).
    Les notifications sont un sujet en soi; de même qu’on a imaginé un standard pour la gestion des calendriers et des invitations, il faudrait imaginer un standard des « notifications », et équiper chaque utilisateur d’un « centre de notification », multi applications (y compris pour les BPM et les espaces collaboratifs d’entreprise). On pourrait d’ailleurs s’inspirer du centre de notifications des smartphones pour leur gestion.
    Quant à remplacer l’email entièrement, je n’y crois pas encore. Le sujet était déjà à l’ordre du jour avec Lotus Notes en 1995… Il faudrait trouver un espace personnel capable de fédérer/agréger tous les espaces collaboratifs auxquels un individu participerait, et en connaitre l’adresse (qui remplacerait ou complèterait l’adresse email). Or cette convergence est probablement antinomique de la créativité et des nouveaux usages qui sont en invention permanente. Cet agrégateur/fédérateur aurait toujours un temps de retard sur ce qui se fait de mieux. Et on se demande pourquoi il serait chez un offreur particulier de service cloud parmi d’autres. En outre une majorité de gens préfèrent un outil éventuellement médiocre qu’ils connaissent bien à un nouvel outil en évolution permanente. Par rapport à cette réalité qui a prévalu pendant les décennies passées, sait on si la propension des plus jeunes à changer est plus grande. Je lirai volontiers des arguments contradictoires.

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