Pour certains, c’est un exercice de style de fin d’année, pour moi il s’agit de prendre le temps d’une pause pour imaginer les nouvelles tendances ou plus simplement ce qui va probablement marquer les entreprises pour l’année qui vient.
Cet exercice ne vaut que dans la mesure où on accepte d’y revenir quelques mois plus tard avec un regard objectif ! A vous de jugez !
Pour les mois qui viennent et dans un contexte écomique européen morose (récession), je pense que la tendance sera à la prudence dans les initiatives et les projets.
2013 pourrait être une « phase » de consolidation autour des projets en cours et de l’amplification des tendances des années précédentes (gamification, mobilité, identité numérique, gouvernance de l’information, digital workplace).
Pour autant, 2013 sera probablement l’année de la consécration de la communauté.
Il n’est pas un projet interne (intranet 2.0 ou réseau social d’entreprise) qui ne soit pas organisé autour du principe de mise en oeuvre de communautés.
Les réseaux « grand public » à l’instar de LinkedIn et plus récemment de Google + essaient également de capitaliser autour de ce type d’organisation dont on ne peut que reconnaître la pertinence à défaut de la nouveauté !
La communauté représente pour nous une structure « naturelle », facile à mettre en oeuvre mais également facile à gérer (contrôler) et souvent très conviviale même quant il s’agit de partager autour de sujets très sérieux.
La communauté est le lieu d’expression idéal de la richesse du lien social et l’un des supports le plus approprié pour les initiatives « transverses ».
Mais la communauté est exigeante du point de vue de :
- la ligne éditoriale
- et de l’animation
C’est pourquoi, j’ai l’intuition que le rôle phare de l’année 2013 sera le « community manager » !
Mettre en oeuvre des communautés sans anticiper sur l’animation est non seulement une erreur, mais révèle une méconnaissance du fonctionnement et des attentes quôn peut espérer.
Le « community management » est responsable du bon fonctionnement des communautés non seulement d’un point de vue de gouvernance, mais surtout au regard des objectifs assignés et de l’évolution des espaces de discussion et de partage.
Les entreprises vont très probablement chercher à promouvoir ce rôle dans une dimension opérationelle non réservée aux domaines du marketing et de la communication, mais au service de métiers, du réseautage, du partage pour une meilleure performance économique.
Quand on parle performance et responsabilité opérationelle, on présuppose une capacité à suivre et comprendre ce qui se passe dans les médias sociaux et les communautés.
Une des qualités de l’animation est indéniablement la capacité à produire des « retours » quantitatifs et qualitatifs utiles pour les initiateurs ou commanditaires d’une stratégie de social business.
Quels que soient les outils, les KPIs, tous les projets sont mis en oeuvre au regard d’une stratégie claire dans laquelle les objectifs dont définis au moins à moyen terme.
Du simple point de vue du management, il est inimaginable de ne pas pouvoir disposer d’informations ou de données pertinentes !
La volumétrie importante et sans cesse croissante des échanges et de la publication de contenus oblige non seulement à considérer l’analyse comme une haute priorité, mais également à metre en oeuvre les solutions techniques les plus appropriées !
Quand on parle outils, plateforme, on entre dans un monde où tout semble simple dans le discours mais parfois terriblement compliqué dans la mise en oeuvre, notamment du fait de l’absence (ou presque) de standardisation et de la faible interopérabilité entre les différentes solutions !
La pression des projets, mais également des besoins en terme de valorisation de l’expérience client, utilisateur ou employé, va probablement favoriser une concentration chez les éditeurs et fournisseurs de solutions.
J’imagine que cette situation peut également être favorable à la discussion autour de standards et/ou à l’émergence de solutions tiers capables de réaliser l’interopérabilité avec pertinence et simplicité.
Et 2013, d’un point de vue social business, pour vous ?
Merci Claude pour ce billet !
Puisque qu’il est question ici de tendances, je compléterais ton propos sur l’importance grandissante du community management dans l’animation par le fait que l’on commence aussi à constater certaines dérives sur ces sujets.
Après 2 années passées à proposer trop souvent une approche très communicationnelle / stagiaires ou jeunes geeks parce qu’on pensait le management « handicapé » dès lors qu’il s’agissait de « comm » ou que l’on considérait ce sujet comme secondaire, on voit se dessiner une tendance qui moi m’inquiète beaucoup plus…
Une sorte de réappropriation par la « hiérarchie » de ces nouveaux espaces, qui sous couvert de « légitimité », tente de « formater » ces usages, contrôler ces échanges et imposer de faire rentrer de vieux flux dans ces briques sociales (genre « on va mettre tous nos CR dans le réseau social hein !??…, ou « si tu as une question, vas-y met là dans le RS si tu veux qu’on y réponde… »).
On place de plus en plus de managers sur ces nouveaux « carrefours » stratégiques comme on y placerait les forces de l’ordre… On ne pense toujours pas influence et légitimité mais contrôle et maitrise. La communication interne joue aussi son rôle en tentant bien souvent de se réapproprier ces espaces, comme pour se consoler de la perte de leur intranet informationnel top-down, que plus personne ne consulte vraiment, refusant souvent de voir ces nouvelles approches comme autant d’opportunités pour transformer leur métier au service de la stratégie de l’entreprise.
Je vois donc cette année plus le début d’une lutte d’influence, de pouvoir, d’égo sur fond d’utopie sociale et collaborative. Parce qu’il faut y aller, même si l’organisation n’est pas prête, allons enfants de la collaboration, le jour de gloire du social est arrivé… Il nous faut coloniser ces nouveaux espaces, pour se prémunir du fait qu’un jour ils puissent « trop transformer » notre organisation…
Pour ce qui est des autres tendances, l’analytics est sans aucun doute l’un des enjeux majeurs de ces prochains mois, s’il se développe et qu’il sait se mettre au service des métiers. J’ajouterais à cela le fait que ces solutions et ces démarches doivent se rapprocher encore plus du métier et de ses concepts afin pouvoir mieux s’encrer au coeur des processus.
Quand à la standardisation, comme toujours viendra par la contrainte hélas car il est encore aujourd’hui difficile de mettre en place un modèle de co-pétition entre les acteurs du marché. Alors qu’il y aurait tant à gagner à mutualiser nos moyens sur ce que l’on fait tous de commun et bien plus de valeur à investir sur ce qui nous rend différent…
Rendez-vous l’année prochaine pour le constat 😉
Excellent commentaire pour un billet qui ouvre le bal sur l’importance « stratégique » des CM, la composition de leur fiche de poste, rôle…
De toute façon un RSE si c’est 80% de Com et 20% de process RH socialiser c’est un ROI mort né, renversez l’échelle !
» Pour les mois qui viennent et dans un contexte écomique européen morose (récession), je pense que la tendance sera à la prudence dans les initiatives et les projets.
2013 pourrait être une « phase » de consolidation autour des projets en cours et de l’amplification des tendances des années précédentes (gamification, mobilité, identité numérique, gouvernance de l’information, digital workplace).
Pour autant, 2013 sera probablement l’année de la consécration de la communauté. »
>> C’est exactement la voie que prend le RSE « métier » dont j’ai la charge (en commençant par la mobilité et la croissance de la communauté pour imposer le réseau comme référence de son domaine.) 🙂
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