Il semble que la question mérite qu’on s’y arrête un peu.
Il y a les dernières annonces des « marchands », IBM à Lotusphere 2012 [voir les billets publiés par Bertrand Duperrin], mais également Alfresco et la mutation de son CMS en plateforme » collaborative sociale » [HTML5, intégration bureautique MS Office, GoogleDocs, SaaS] et il y a surtout les questions liées au système d’information qui soutien l’entreprise de demain.
La semaine dernière, Lecko partageait sa vision de l’urbanisation du SI social et dessinait les 4 types d’approche (ou chemins de transformation) pour une « entreprise sociale » : stratégique, par l’outillage, métier ou individuelle.
Il y a quelques semaines, sur ce blog, on parlait déjà maturité et interopérabilité en ce qui les solutions de gestion de contenus et je pense qu’il devrait en être de même pour les solutions dites « sociales ».
Une cohérence nécessaire
Tout le bruit qui est fait autour de l’entreprise de demain (blogs, conférences, livres, interviews, etc.) contribue à mettre en exergue le besoin de cohérence : managériale, éditoriale, architecturale et système.
En effet, comment convaincre de l’intérêt, de la valeur ajoutée en pratique de la collaboration, si les solutions mises à disposition ne sont, elles, pas capables d’échanger en toute facilité et transparence les informations et les données nécessaires à la pertinence ou plus simplement à l’activité d’un espace social ?
Bien sur, il n’est pas facile d’identifier la solution idéale mais à regarder de près ce qu’on possède et utilise, il y a déjà quelques pistes qui peuvent se dessiner.
En dehors des questions fonctionnelles et des besoins des utilisateurs/contributeurs des espaces sociaux, il est une autre question préalable : ont-ils besoin d’informations référencées dans les systèmes en production.
La réponse est bien évidemment dépendante des projets et des organisations, mais il y a fort à parier qu’un jour ou l’autre, ce sera fatalement OUI !
Alors, il faut s’y préparer et identifier le niveau de maturité des applications existantes au regard de la question de l’interopérabilité et plus largement des standards (CMIS, JSR, Dublin Core, etc. ).
Si l’exigence « sociale » est portée par les utilisateurs (clients, partenaires, employés), elle doit pour réussir rapidement « faire corps » avec le reste de l’organisation et notamment les outils en place (ERP, CRM, applications métiers).
L’informatique de contribution ne remplace pas l’informatique de gestion, elle est là pour la « sublimer » en quelque sorte et permettre à l’entreprise d’exploiter des gisements de valeur ajoutée encore vierge !
C’est pourquoi, la cohérence, mais également le bon sens veut que les équipes informatiques, au même titre que les autres membres de l’écosystème, soient appelées à la fois à titre de contributeur mais également à titre de « constructeur » d’un système d’information au service de la valorisation de la « dimension sociale ».
Faire exploser les silos
Il est une autre dimension qui ne peut exister sans interopérabilité : la dimension transverse !
Passe encore d’expliquer aux collaborateurs que pour des raisons de sécurité, de système, d’accessibilité, d’organisation (non surtout pas d’organisation), certaines applications ne communiquent pas avec les outils, espaces ou médias sociaux, mais de là à prétendre qu’elles ne doivent pas le faire !
L’entreprise de demain, telle qu’imaginée et vantée par les nombreux « évangélistes » anglo-saxons ou francophones est une « émancipation » par rapport au modèle matriciel et néo tayloriste : elle s’épanouit dans des relations transverses et dans la valorisation du rôle, bien au-delà des fonctions et des métiers.
Au niveau SI, l’interopérabilité est le seul « pack fonctionnel« qui permet, :
- d’éviter la schizophrénie et le burn-out
- d’assurer la continuité dans la production (indispensable à l’entreprise)
- de favoriser l’utilisation des espaces sociaux
- de créer de la richesse
- d’harmoniser les ressources
- de mettre en oeuvre une stratégie de gouvernance
- d’économiser sur les coûts d’infrastructure (moindre duplication des données) et de faire face à Big data
- de déployer le modèle 2.0
Il s’agit donc bien de faire exploser les silos, pas les référentiels, ni les applications métiers : l’entreprise de demain passe par une meilleure utilisation/exploitation des informations dans TOUS les espaces et applications disponibles pour les membres de l’écosystème !
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Merci Claude pour ce billet, cela fait plus de 10 ans que je me bats pour réduire les cloisons.
Elles sont d’abord dans la tête des hommes qui construisent les organisations et c’est là aussi et surtout là qu’il faut les combattre.
Elles sont dans la manière dont nous concevons et gérons (souvent sous la contrainte de normes et de systèmes) les informations et c’est aussi à ce niveau qu’il faut attaquer des décennies de concepts de gestion cloisonnants, institutionnalisés en best practice qui plus est.
Un nouvel espoir arrivent avec les outils 2.0 et la philosophie d’ouverture et d’échange qui les accompagnent, permettant d’ouvrir de nouvelles pistes. Espérons que les stratégies propriétaires des éditeurs arrivant dans ce nouvel Eldorado ne seront pas le fossoyeur de ce nouvel espoir… et si jamais, il restera l’Open source 😉
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