Tous les jours, nous échangeons, partageons, discutons et j’apprécie particulièrement ces moments de débat et de confrontation d’idées, voire de polémique.
Il y a quelques jours, une « discussion » lancée par Thierry de Baillon, Vincent Berthelot, Axyome et votre serviteur autour du thème du 2.0 mérite qu’on s’y arrête quelques instants !!
Les innovations technologiques en général et avec elle les outils issus du Web 2.0 ont permis d’élargir le champ de nos interactions, de nos échanges, de nos débats, bref de notre vie.
Si vous en doutez, voyez ce qu’en dit Michel Serres (vidéo ci-après)
Outils versus Culture ?
Il n’est pas rare de lire des billets ou même des retours d’expérience nous présentant avec une certaine, pour ne pas dire une CONFUSION certaine le web 2.0 et l’Entreprise 2.0 !
Cette confusion est souvent le fait des éditeurs ou fournisseurs de solutions, plus rarement celui de conseils en organisation !
En effet, vendre la technologie ou les « solutions techniques » est une chose, et personne (surtout pas moi) nie l’apport des innovations technologiques (connues sous l’appellation 2.0), ni les évolutions qu’elles permettent.
Pour autant, il ne faut pas confondre la fin et les moyens !
L’entreprise 2.0 différe des outils qui la servent.
L’entreprise 2.0 est un nouveau paradigme, elle « casse » les codes généralement admis et les méthodes enseignées.Elle s’émancipe des outils et des fonctionnalités. Elle invente un autre modèle !
Je rejoins Thierry de Baillon qui, dans ses billets, nous illustre l’approche holitisque qui est LA caractéristique de l’entreprise 2.0 !
L’entreprise 2.0 c’est avant tout une vision issue d’une capacité à se projeter dans l’avenir avec différentes perspectives et de la conviction de l’importance de la PERSONNE (individu, humain) dans le fonctionnement et le développement des organisations.
L’entreprise 2.0 est un GRAND projet qui implique de savoir CONDUIRE LE CHANGEMENT, changement qui rappelons-le ne se résume pas à la mise en oeuvre d’un réseau social d’entreprise ou d’une plateforme collaborative.
Alors, le WEB 2.0, un alibi pour des managers timorés et (trop) conventionnels ?
Nous en débattrons à l’initiative de l‘Institut Boostzone lors’un petit déjeuner sur le thème : « Comment convaincre les dirigeants de l’importance des réseaux sociaux d’entreprise » en compagnie de Bertrand Duperrin et Anthony Poncier. Vous pourrez écouter aussi Nicolas Rolland de Danone, Pascale Leclercq de MMA et Georges Edouard Dias de l’Oreal.
Salut Claude,
Pour une fois, je vais prendre un peu le contre-pied de ton billet, même si j’adhère évidemment sur le distinguo nécessaire à faire entre « web 2.0 » (ou outil de plus) et « Entreprise 2.0 » (un mode de fonctionnement collaboratif auquel on a accolé une dénomination issue des nouvelles technologies)
Pour moi, l’Entreprise 2.0 n’est certainement pas une Vision. Au mieux ça peut être en effet, et là je te rejoins, un Grand Projet, si tant est que cela puisse répondre justement… à la Vision de l’Entreprise.
Pour moi, la Vision va bien au delà le fait de se dire, de décréter, (fameuse injonction paradoxale) qu’il faut (ou faudrait) désormais travailler en collaboratif (entre autre grâce aux outils 2.0) C’est d’ailleurs presque une ineptie… car même avant les technologies 2.0, je ne vois pas comment pourrait fonctionner une organisation sans collaborer… (même pour ce qui concerne une organisation militaire)
Paradoxalement, en tant que Dirigeant d’entreprise, si je considère que la Vision doit être (pour un temps) celle par exemple de croître et d’Innover par la croissance externe avec une OPA bien hostile, je pense que je ne vais pas demander l’avis et faire collaborer sur le projet l’ensemble des salariés des différentes filiales concernées. Ils n’en auraient de toute façon pas la capacité, la vision et les compétences.
Pour moi l’Entreprise 2.0 est quelque chose de sans doute intéressant (cf exemple extrême de Semco http://www.duperrin.com/2007/05/24/il-ny-a-pas-que-la-pensee-unique-qui-permet-de-reussir/ ) en ce sens que c’est un moyen de fonctionnement qui peut être efficace, mais vraiment pas le seul, et vraiment pas pour tout, et pas dans n’importe quel contexte.
A l’image du Management Humain, le mode participatif n’est qu’une des facettes du Management (via la délégation, les réunions, le brainstorming) Il en est de même à mon avis pour le mode collaboratif en entreprise.
Etre une Entreprise 100% 2.0 ne serait-il pas réducteur ? voire non souhaitable…
D’ailleurs, en dehors de Semco, quelle entreprise dans le monde peut être qualifiée d’Entreprise 2.0 ?…..
S’il y en avait autant que ça on n’aurait sans doute pas besoin de faire autant de billets autour du sujet. Ce serait d’ores et déjà une évidence.
Tout ça pour dire qu’il n’y a pas de confusion possible, car il n’y a que des briques 2.0 (outils) et des moments de fonctionnements 2.0 (mode collaboratif)
Ceux qui font trop souvent l’amalgame, mais on aura compris pourquoi sont forcément des éditeurs (et certains consultants)
Salut Frédéric,
Je crois qu’on est, une fois de plus, sur la même longeur d’onde. Etonnant, non 😉
En fait, ce que j’ai essayé d’exprimer en parlant de vision, c’est que sans Leadership (pour moi la vision est une des qualités du leader), il ne peut pas y avoir d’Entreprise 2.0 !
Je partage également le point de vue de Bertrand Duperrin que tu cites et je suis convaincu que dans le « collaboratif » il y a beaucoup de « modes » possibles et qu’au niveau de l’entreprise, les plus pertinents seront ceux qui concourrent le plus, le mieux, à la réalisation des objectifs (quels qu’ils soient).
La diversité des expériences et la « personnalisation » des mises en oeuvre est une richesse inhérente à l’entreprise ouverte et collaborative, 2. combien ?
Même si mon expression prête à confusion, je te rejoins totalement dans ton commentaire ci-dessus et je me réjouis de lire d’autres réactions !
Merci et à bientôt
Bonsoir Claude,
Oui, la confusion est régulière et depuis longtemps!
J’ai écrit ceci il y a 3 ans http://barthox.wordpress.com/2008/11/04/using-the-web-20-in-the-enterprise-vs-enterprise-20/ ;o)
Le problème vient du fameux « 2.0 » qui est quand même utilisé à toutes les sauces …
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