[Due Diligence]Retour sur mes intuitions pour 2014


duediligenceExercice obligé du début décembre de chaque année, jetez un oeil critique dans la liste de billets publiés il y un an et prendre le temps et le recul pour une analyse sans concession de mes intuitions pour l’année qui se termine !

Je dois avouer que cette année l’exercice est relativement facile !

Intitulé Mes intuitions pour 2014 : Le portable est mort, vive la mobilité ! mon billet précisait :

L’observation rapide de nos comportements individuels et collectifs et notamment la prépondérance des supports mobiles dans notre quotidien ajoutée à la maturité de beaucoup d’applications disponibles sur appareil mobile sont là pour montrer que 2014 sera l’année de la consécration de la mobilité dans nos quotidiens privés et professionnels.

De ce point de vue, pas de surprise et il en reste encore beaucoup à faire!
N’en dérange les septiques, nous n’avons encore rien vu ou presque mais nous allons en reparler bientôt !

Parmi les intuitions que j’avais partagé avec vous, il y avait également, en accompagnement de la mobilité :

  • la mise en oeuvre de cadre de gouvernance opérationnelle,

On ne peut pas dire que ce fut cette année une tendance lourde bien que les analyses et autres enquêtes attestent de l’importance prise par la gouvernance des réseaux sociaux notamment privés.
On notera aussi l’échec ou le faible succès d’audience de plateformes collaboratives tel que présentés dans un billet de l’Observatoire des RSE qui précise :

Schéma d’urbanisation, de gouvernance mais tout simplement mise en place d’un digital board impliquant les lignes de production de l’entreprise et les services supports peuvent constituer un premier niveau de réponse.

Ou encore le CIGREF qui dans son document à propos des RSE spécifie

La mise en place d’un RSe implique d’associer à une partie informationnelle existante, une fonction sociale et collaborative. Elle commence souvent par une évolution de la gouvernance stratégique de l’entreprise afin de favoriser une culture numérique et collaborative commune et impliquer tous les acteurs.

  • mais aussi la généralisation d’outils (et de pratiques) telles que
    • les notifications (pas l’email !),

Une tendance lourde sur les outils mobiles, mais pas que ….

  • l’enrichissement des contenus (taxonomie et folksonomie) et,

Une pratique difficile à généraliser même si des progrès existent mais si l’intérêt est bien compris pour trouver les documents et autres contenus, le réflexe n’y est pas encore au niveau des contributeurs, pas même pour ce qui est des profils !

  • le déploiement des stratégies d’analyse (big data et real time).

On est en plein dedans et si j’en croit les billets et autres présentations ayant trait au Big Data publiées en 2014 et quand bien même il reste beaucoup à faire selon un étude de EY reprise par le Figaro :

La collecte et l’analyse de données à très grande échelle sont encore des activités peu pratiquées par les entreprises françaises, qui les jugent trop complexes

nul doute que ce sujet est plus que jamais au coeur des processus décisionnels et marketing, donc au service de la performance économique et sociale de l’entreprise de demain !

Selon vous ?

Social business, collaboration : la dangereuse illusion de la facilité !


On a pour habitude de dire qu’au royaume des aveugles, les borgnes sont rois !
En matière de management et de mise en oeuvre de nouvelles pratiques au sein des entreprises, on ne dérogera pas au dicton !
Mais on reste au niveau des « seconds couteaux » alors que les projets ont besoin de fines lames !

faciliteEn fait, beaucoup dans l’entreprise, à défaut de comprendre la réalité des projets et les enjeux, pensent que c’est facile de faire de la collaboration une pratique reconnue pour ses résultats.
Les autres, peu ou pas concernés, s’en remettent avec fatalisme aux fréquentes et souvent incompréhensibles « nouvelles orientations stratégiques » portées par des managers dont – trop souvent – la principale préoccupation est l’avancement !
Et pendant ce temps là, il reste ceux qui font « tourner la boutique » avec plus ou moins de talent et d’engagement, mais dont on sait qu’on peut compter sur leur auto discipline, auto modération et assiduité, ce qui fut un temps nommé « la conscience professionnelle ».
Ceux-là sont la plupart du temps « sous l’eau » et il est difficile de les enrôler au service de nouvelles initiatives sans alléger leur cahier des charges existant.

Dans ce contexte ou par « principe de précaution » on ne prend plus de risque si ce n’est dans le « passer de la patate chaude » à son meilleur ennemi, il n’est pas étonnant que les projets collaboratifs, ou de communication interne, plus ouverts, souffrent trop souvent d’un maigre succès.

Pas d’objectifs, pas de méthode = pas de succès !

L’équation est simple, sans grandes inconnues, sauf que personne jusque là n’a été préparé à la résoudre en employant des paramètres aussi volatiles que des données contextuelles et d’environnement : une nouvelle dimension !

Alors on (vous, moi, nous tous) crée des nouveaux mots, on multiplie les conférences et autres colloques, on se réjouit de retours d’expériences timidement positifs et surtout on anticipe les prochaines étapes sans avoir pris le temps de réussir les premières.

Certains ont « jeté le bébé avec l’eau du bain », d’autres n’ont pas pris le temps de s’engager qu’ils sont déjà partis ailleurs et les projets entreprise 2.0. social business, ou quelle que soit l’appellation que vous préférez, mis en oeuvre chez les grands comptes en France déçoivent !

Il y a certainement de nombreuses explications à ce constat et notamment dans la structure démographique des entreprises (1 seule entreprise de moIns de 30 ans parmi les 100 premières en France contre 9 en Europe et  63 aux USA ! selon le rapport Lemoine page 64), mais l’illusion de la facilité en est certainement la principale.

Ces projets, non reconnus comme stratégiques par le management de l’entreprise et dont le succès et l’audience ne participent pas des critères d’évaluations des initiateurs et des participants, sont laissés à l’initiative le plus souvent des équipes de communication interne et des ressources humaines.
Comme l’écrit justement Vincent Berthelot : « Ni les RH, ni la Com ne réussiront la tranformation digitale« , ce sont des « fonctions de support » dépendantes des urgences des métiers et soumis très fortement aux aléas budgétaires !
Si on ajoute la relative indifférence des équipes informatiques récemment snobées par les approches « cloud » de certaines équipes internes et bien évidemment l’approche « techno à fond » des éditeurs dont le business modèle de certains laisse planer de sérieux doutes quant à leur pérennité, on comprend aisément que ce n’est pas gagné !

Avant qu’il ne soit encore plus difficile pour vous, dans l’entreprise, de mettre en oeuvre des initiatives qui font sens en servant les métiers et donc les objectifs de performance économique et sociale de votre organisation, prenez le temps de discuter, d’échanger pour mieux dessiner le paysage fonctionnel et la stratégie éditoriale dont vous avez besoin !

La collaboration commence par décider ensemble de la stratégie qui va servir votre vision et sur ce point, personne n’a jamais dit que c’était facile !