19ème puissance mondiale (classement selon PIB 2011), mais 4ème si on s’en tient au PIB par habitant, la Suisse est indéniablement un pays qui compte sur la scène économique.
La Suisse est égalemement un pays « vertueux » en terme de finances publiques, un pays qui sait compter et où on sait compter !
Pourtant, les entreprises suisses sont confrontées elles-aussi à la concurrence internationale, à la course à l’innovation, aux risques de perte de marchés ; elles vivent une réalité de sociétés – pour la plupart – exportatrices et sont très dépendantes de la « santé économique » du monde.
Dans ce contexte, on pourrait penser que le « social business » est devenu rapidement une dimension que la plupart des entreprises ont tenté d’approcher !
Eh bien, non !
La réalité du « social business » en Suisse est surprenante : il n’existe quasiment pas et rares sont les projets innovants en la matière qui voient le jour !
Une culture de consensus et d’ouverture
La Suisse est, pourrait-on le penser, le pays « tout désigné » pour le « social business ».
En effet, la confédération helvétique a consacré la participation et la contribution citoyenne en mode de gouvernement tant au niveau fédéral que dans les instances locales (Landsgemeinde).
Les suisses sont très attachés à la « démocratie directe » au niveau politique, même si les taux de participation aux « votations » ne sont que rarement élevés (généralement inférieurs à 50% selon l’OFS).
Les suisses sont également des adeptes des médias sociaux : selon le site socialbakers, il y a plus de 2’750’000 utilisateurs de Facebook en Suisse, ce qui représente 38% de la population totale et 48% des internautes.
Par ailleurs, et tout à chacun peut le constater tous les jours, les suisses sont accueillants, curieux et ouverts et il est facile d’échanger avec eux à l’occasion d’une rencontre inopinée au détour d’un chemin de randonnée, à la terrasse d’une cantine (sur les pistes de ski) ou simplement » à l’apéro » !
Mais, rien n’y fait, peu d’entreprises en Suisse commence à déployer des stratégies de déploiement dans et avec les médias sociaux.
Aujourd’hui, l’approche reste encore classique (présence de certaines marques et/ou entreprises globales sur Facebook et Twitter) et le réflexe des générations 30-50 ans est le plus souvent de considérer ces stratégies comme intéressantes, inéluctables mais « chronophages« , donc sans en percevoir réellement les bénéfices!
Une pratique d’observation et de prudence
On a coutûme de dire des suisses que c’est un peuple d’ingénieurs !
C’est peut-être l’explication de cet attentisme général qui caractérise l’économie suisse, que ce soit les petites et moyennes entreprises ou les instances « consulaires » Economie Suisse, les diverses Chambres de Commerce et autres associations « faîtières » qui continuent leur « bonhomme de chemin » et leurs pratiques lobbyistes sans trop regarder du côté des média sociaux et de leurs apports potentiels à ces stratégies !
Trop d’enthousiasme nuit à l’objectivité et je reconnais qu’une certaine prudence est certainement nécessaire en la matière !
Mais, dans une économie fortement concurrentielle du point de vue des débouchés mais également des ressources (talents), il devient urgent de décider d’une stratégie « social business » à court et moyen terme.
Et de ce point de vue, il me plaît de rappeler l’initiative « notre histoire.ch« , initiative qui illustre bien la pertinence et la valeur ajoutée des contributions de chacun au service d’un projet commun!
Il est une autre opération rédactionnelle et fortement tientée de « social » lancée récemment par la RSR qui mérite, d’abord, un grand « coup de chapeau » !
Audacieuse, intelligente et nullement prétentieuse, cette initiative baptisée « En Ligne directe » conjugue les outils traditionnels de ce média (RSR La Première), les médias sociaux (Twitter) et des applications qui permettent à tout à chacun d’apporter sa contribution au débat à partir de son smartphone.
Cette initiative (unique à ma connaissance dans le monde des médias francophones) permet à la rédaction de la RSR de valoriser aux yeux du public mais également des « pourvoyeurs de fonds », le média pour lequel elle travaille par une approche innovante, singulière et riche de sens dans un contexte de recherche permanente de légitimité !
Les entreprises suisses ont tout à gagner à observer cette « innovation » mise en oeuvre par les équipes de la RTS, innovation dont on peut déjà constater qu’elle trouve un public, donc un succès !
Les apports d’une statégie « social business » vont au delà des attentes traditionnelles et des contenus des tableaux de bord opérationnels.
Quelle est la légimité de votre offre, de votre marque vis à vis de votre public cible, quelle est la qualité de votre « marque employeur », que connaissez-vous de vos clients, quelle est la place des membres de votre écosystème (employés, clients, fournisseurs, dans vos démarches de recherche d’innovation, quel leadership avez-vous sur vos marchés, etc., tout autant de questions légitimes pour lesquelles l’approche « social business » peut vous aider é trouver des réponses pertinentes et à la hauteur de vos ambitions et de vos moyens.
Venez en discuter avec nous le 20 avril à Genève à l’occasion de la seconde matinée de l’entreprise 2.0.
Ensemble, dessinons l’entreprise de demain !
Mais le Social Business n’est pas ce que vous décrivez du tout… Le Social Business est un modèle économique inventé et défini par Muhammad Yunus, prix Nobel de la paix. Aucun lien avec les médias sociaux ! non? Je ne saisi pas l’analyse faite ici ! Pouvez vous m’éclairer?
Merci Sebastien,
Puis-je me permettre de vous poposer de lire ce billet : Social Business : pas du tout social, mais très (trop?) business !
Vous avez raison, nous ne parlons pas ici d’entrepreneuriat social ni de responsablite sociale des entreprises, ni de micro-credit, du moins directement!
Notre propos est de mettre en perspective ce que les entreprises et les organisations peuvent trouver en terme de valeur et d’innovation dans les « medias sociaux ».
Merci
Un article en anglais sur le « social business » tel que vu sur ce blog
http://socialenterprisetoday.com/blog/posts/Enterprise-20-or-Social-Business–Why-I-Chose-Social-Business/
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