Organisation : la faillite du système pyramidal

rivalitésOn lui a prêté tant de vertu qu’aujourd’hui certains ont encore du mal à en voir les limites.

En fait, il n’y a qu’un domaine dans lequel la hiérarchie a montré une certaine efficacité : l’organisation militaire !
Et ce n’est pas un hasard, le système pyramidal est construit sur un rapport de force dont les ressorts ont été tantôt le pouvoir, tantôt l’argent, tantôt l’opportunisme et souvent le tout à la fois.

La hiérarchie, telle qu’on la connaît, est essentiellement concentrée sur le contrôle des subordonnées et la « répression » des tentatives d’autonomie.
Elle ne supporte pas les écarts quand bien même ils seraient pertinents ; elle a pour objet sa propre permanence au détriment du reste.

Au niveau politique, rien ne va plus !
Crise économique, crise de régime, crise de légitimité, crise humanitaire, c’est selon le pays et ses représentants.
Et ainsi les équipes se remplacent, se succèdent et parfois se mélangent au gré des élections sans toutefois porter de véritables et salutaires changements depuis au moins deux décennies.

Il est un pays qui échappe pour le moment à cette désillusion collective, c’est la Suisse !
Non pas que la hiérarchie y soit absente au niveau politique, mais peut-être parce qu’elle est confrontée à un vrai « contre pouvoir », celui du peuple appelé à s’exprimer régulièrement sur des sujets et/ou des propositions portés par les partis politiques, les lobbys et autres « activistes ».

Pour ce qui est des entreprises et plus généralement des organisations, le constat d’échec est probablement encore plus préoccupant.

Les « élites » économiques sont rompues aux rapports de force et aux alliances de connivence, elles « roulent » pour elles.

L’absence de « contre pouvoir » n’est pas un problème, si tant est que les règles sont claires et que la transparence est de mise.

Mais, il ne faut pas rêver  !

Le pouvoir économique et bien entendu les dirigeants d’entreprise sont au coeur d’un paradoxe : trouver des relais de croissance pour conserver les rênes du pouvoir.
Hors, ces fameux relais de croissance tant espérés, convoités, idéalisés, sont inimaginables (ou presque) du simple fait des structures de pouvoir qu’ils perpétuent.

Alors que l’innovation est souvent dans la rupture et dans l’anticipation (notamment des usages), les tenants de l’organisation pyramidale oeuvrent en permanence à museler les initiatives et à contrôler l’expression.

Le monde du management vit en vase clos, fort de certitudes qu’il ne partage plus avec grand monde !
C’est parfois une « grande gueule » qui répète à l’envie son crédo volontariste et ses promesses (chiffrées) rarement tenues.
Il est conservateur pour lui même et amateur de risques pour les autres.

Avec les réseaux, cette organisation montre à quel point elle n’est plus adaptée !

competition-cartoonRigide quand on a besoin d’agilité, obtuse quand on valorise l’écoute, péremptoire quand l’échange est clef ou encore trop conservatrice, la pyramide organisationnelle chère à beaucoup de dirigeants doit se transformer.

Les réseaux (pas de complices ou de connivence) imposent de la transparence pour une vraie légitimité et de la pertinence pour une reconnaissance objective.
Mais, ils sont également des lieux de pouvoir et d’influence !

L’entreprise devrait valoriser des structures opérationnelles plus hybrides, dans lesquelles une part beaucoup plus importante est donnée à l’initiative personnelle, tout en restant une instance d’arbitrage et de décisions.

L’instruction et la concertation dans la prise de décision font partie des bonnes pratiques mais elles ne doivent pas être confondues avec la « mutualisation » des responsabilités.

L’entreprise doit se doter de manager responsable qui savent décider et qui pour ce faire savent se donner les ressources en termes de talents et les moyens en termes de communication.

Et ainsi selon Darwin dans la théorie de l’évolution par la sélection naturelle qui ne parle de la loi du plus fort, mais de la survie des mieux adaptés, le concept de «survival of the fittest».

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15 réflexions sur “Organisation : la faillite du système pyramidal

  1. Bien d’accord avec une remarque quand même : en fréquentant un peu le milieu des anciens officiers supérieurs reconvertis dans le civil, on s’aperçoit que leur organisation n’est pas si pyramidale qu’on ne l’imagine. On parle beaucoup de remontées d’information, de délégation (contrôlée), d’amélioration continue, d’adaptation au terrain. Les mécanismes de décision sont bien plus travaillés que dans la plupart des entreprises.
    Et d’accord aussi sur la Suisse, j’aurais dû y rester après mes missions…

    • Merci de ces précisions utiles quant à l’armée dont je reconnais l’efficacité des systèmes d’instruction des décisions.
      Au plaisir de continuer à échanger!
      Claude

      • L’armée a effectivement évolué ces dernières années au point de rendre ringardes certaines organisations économiques. Une anecdote cependant : mon père (et ça remonte à quelques années …), ancien officier, a dirigé une banque de manière très iconoclaste et avec succès au point de faire grincer quelques dents. Un de ses crédos hérités de ses années de Légion : ne pas donner d’objectifs trop précis, chiffrés, cadrés, car ils brident les initiatives et le dépassement de soi.

      • Merci de ce partage intéressant.
        Au delà du ton volontairement provocateur de mon billet, je sais qu’il y a beaucoup de managers, de cadres qui sur le terrain mettent en oeuvre des pratiques respectueuses, transparentes et bien plus efficaces que les crédos rabâchés depuis 50 ans par les « vieux ténors » du management.
        Merci
        Claude

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  8. Je développe le principe du servant leadership. On se rend compte que même l’armée développe cet état d’esprit dans certains corps comme les commandos. Donner de l’autonomie aux militaires sur le terrain afin de s’adapter et d’être réactif face aux éléments.

    Autre exemple outre atlantique, vous trouverez sur mon site (www.servantleader.fr), l’histoire de David Marquet prenant le commandement du sous marin nucléaire USS Santa Fe de la NAVY.

  9. « survival of the fittest » par un autre exemple:
    Plus il y a de renards, moins il y a de lapins, moins il y a de renards, plus il y a de lapins…
    Dans des conditions normales de marché, plus les entreprises croissent, moins elles sont agiles. Et c’est heureux car autrement il n’y en aurait plus que 2 ou 3 qui dirigeraient le Monde et seraient en guerre perpétuelle pour la première place.
    Votre analyse illustre en fait une fin de cycle particulièrement flagrante pour la France où la majorité des entreprises du CAC40 est centenaire. Google qui a moins de 15 ans, est l’une des première capitalisation de la planète!

  10. les structures pyramidales permettent à quelques privilégiés de garder le pouvoir. Au dessus de chaque pyramide il y a un fanatique…ils. nous faut réinventer une société nouvelle dans laquelle les citoyens participeront davantage. Quelques privilégiés mènent le monde, décident entre eux et saignent le peuple sans arrière pensée. Tout le monde le sait aujourd’hui alors il faut cesser d’obéir et réinventer un monde plus proche de la nature pour nos enfants…

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