J’aurais pu intituler cette note « retour aux sources » tant le succès des réseaux sociaux d’entreprise nous replonge dans nos « fondamentaux » et ce ne sont pas les débats et conférences du récent Salon de l’Intranet qui vont nous contredire !
Le réseau social d’entreprise n’est pas un projet technique
En effet, les outils mis à disposition des utilisateurs servent avant tout la dimension humaine et c’est bien pour cela que ça marche !
Si les frontières entre « maison et bureau » sont de plus en plus tenus, il semble, à lire l’étude de IDC, que le fossé numérique se creuse entre les entreprises et leurs salariés.
Si « la crainte de perdre le contrôle face à une organisation virtuelle par définition complexe à appréhender » est bien réelle du côté des entreprises, l’adoption des outils web 2.0 par les salariés reste une formidable opportunité pour les entreprises.
Le réseau social d’entreprise supporte des projets ouverts
En valorisant l’humain, le réseau social d’entreprise est un ensemble de solutions imaginées pour supporter et faire avancer des projets ouverts, loin des cloisonnements traditionnels.
L’ouverture de l’entreprise à son ecoystème se fait au gré de ses intérêts et de ses besoins et à un rythme maîtrisé.
Avec le RSE, l’ouverture ne signifie pas perte de contrôle !
Bien au contraire, le réseau social d’entreprise permet de « garder la main » tout en valorisant les échanges, les apports externes et l’implication, selon les espaces et les projets, des employés et cadres de l’entreprise aux côtés des partenaires et de certains clients.
La mise en oeuvre d’un réseau social d’entreprise est facile !
Et ce n’est pas le moindre des avantages !
Si les projets n’ont généralement pas une dimension technique, il n’en demeure pas moins qu’ils s’appuient sur des outils développés sur des plateformes technologiques et les équipes techniques doivent, pour le moins, en assurer la mise en oeuvre !
Disponible en SaaS ou dans le Cloud, le RSE s’inscrit parfaitement dans les nouvelles réalités des entreprises et des nouvelles applications qu’elles mettent en production en complément et en interaction avec les outils traditionnels que ce sont les ERP, CRM, ECM et autres solutions métiers.
Sortir de « l’informatique de gestion » pour se projeter dans une « informatique de contribution« , c’est aussi pour cela que le réseau social d’entreprise, ça marche !
Bien d’accord ! à suivre, un extrait d’article de recherche que je présente cette semaine au colloque MTO à Nîmes (http://www.conseil-lr.com/site/CPCLanguedocRoussillon/MTO).
« Depuis les années 60 jusqu’à aujourd’hui, c’est surtout l’entreprise qui a formé les utilisateurs aux outils informatiques, les bases étant progressivement intégrées au cours de la formation initiale, universitaire puis scolaire. La dernière décennie, notamment avec le développement des objets communicationnels dans la sphère privée, a vu apparaître de nouvelles formes d’apprentissage sur les outils numériques, remarquables en particulier chez les jeunes. L’étude de ces apprentissages s’avère indispensable si l’on souhaite fluidifier et mettre à profit les circulations de savoirs et de connaissances. En effet, ce ne sont plus seulement les produits ou services qui sont aujourd’hui constitués ou véhiculés par des supports numérisés (information, divertissement, échanges économiques, services…), mais également les relations humaines et leur structuration au sein des entreprises productrices de ces services, ainsi que les outils pour les concevoir, les produire et les diffuser.
Il est donc essentiel, pour les acteurs concernés, de s’intéresser aux manières dont les personnes peuvent s’approprier ces différents outils.
Parmi les enjeux de pouvoir à l’intérieur des organisations, ceux concernant la « propriété » de l’information sont les plus anciens. Savoir et pouvoir se confondent, Foucault l’a bien analysé. Or l’information, en tant que matière première des processus de décision et d’innovation, est aujourd’hui est de moins en moins confinée à l’intérieur d’un périmètre hypothétiquement étanche de l’organisation. Présente et disponible de plus en plus souvent et largement à l’extérieur, on la trouve dans les médias traditionnels (presse, télévision, radio), dans les tracts syndicaux, dans la rue, dans les rencontres professionnelles (salons, ex-positions, foires…) et bien entendu sur le Web. La part de ce dernier dans le foisonnement d’informations à propos de l’entreprise, de ses produits et services, de sa politique commerciale, marketing, sociale et de ses succès et difficultés, est croissante de manière exponentielle. Elle est présente en particulier dans les réseaux dits sociaux : Facebook, Twitter, LinkedIn, Viadéo… mais également, quand ils existent, dans les espaces conversationnels privés, que ce soit des blogs d’entreprise, des RSE, des forums ou des « chats » internes. Le tissu relationnel trouve toujours sa matière dans l’entreprise, mais à l’évidence, il s’en pro-duit de plus en plus à l’extérieur.
Il semble, et les entretiens que j’ai menés en témoignent, que la perception des composantes de ces repères se construit aujourd’hui à partir de comparaisons et de capture d’informations établies au-dehors du strict cadre de l’entreprise. C’est la survenue de rencontres, autrefois improbables ou difficiles à concrétiser, entre des salariés, et d’autres individus, qui ne se reconnaissent plus uniquement dans la trame de leur propre contexte professionnel, car ils peuvent désormais y incorporer des éléments issus de l’expérience des personnes différentes, en divers lieux physiques ou virtuels. Il ressort des entretiens conduits avec les plus jeunes des salariés que ceux-ci procèdent assez fréquemment et régulièrement à ces échanges d’informations et à un partage d’expérience. Ceux-ci se produisent avec d’anciens camarades de promotion, des partenaires ou des fournisseurs, parfois d’anciens ou futurs concurrents, sans que la frontière entre leur entreprise et l’extérieur ne leur apparaisse comme une barrière imperméable et infranchissable.
On voit ainsi se dessiner de nouvelles possibilités d’échange d’informations et de relations sociales autour de dispositifs numériques inconnus auparavant. Aujourd’hui largement dé-ployés dans les entreprises, ces outils sont encore plus présents dans la vie privée de nombreux individus. Ces objets communicationnels sont autant de lieux qui transcendent les générations et où se jouent des partages d’expériences et des habiletés autant sociales que techniques. L’usage que les individus font de ces objets et leurs pratiques personnelles leur permettent d’acquérir des compétences propres qu’ils peuvent mettre à profit dans leurs tâches professionnelles.
Or, comme autrefois pour le courrier électronique, instrument de communication aujourd’hui très largement répandu, les réseaux sociaux numériques restent encore souvent « media non grata » dans les entreprises, qui n’en perçoivent pas suffisamment l’utilité (quel ROI ?). Pourtant, les réseaux sociaux d’entreprise peuvent favoriser de nouveaux apprentissages ou l’amélioration de compétences acquises. Comme lieu d’observation, de partage, d’échanges, de libre parole, ils sont susceptibles d’encourager la découverte et l’appropriation de savoir-faire, de stimuler et consolider la progression, de créer l’émulation et d’accélérer la rotation et l’imprégnation des savoirs.
Cette capacité multiple peut bénéficier directement à l’entreprise et à ses salariés. Bénéfice pour l’entreprise car ses forces vives en s’informant entre elles se forment entre elles, élevant le niveau de compétences global et la « performance » collective. Bénéfice pour les employés car ils améliorent leur employabilité et leur motivation en accroissant leur niveau de compétences propre. Une meilleure connaissance des « do’s and don’ts » est une façon d’apprivoiser ces nouveaux espaces et de les investir avec sérénité. Rien n’est encore figé, les investissements restent à venir et l’acculturation est un processus lent. Mais l’entreprise du vingt-et-unième siècle peut trouver dans ses salariés, en leur faisant confiance, les forces qui accompagneront sa nécessaire évolution. »
Sur le thème de la facilité de mise en œuvre des Réseaux Sociaux d’Entreprise, un point important : l’offre Open-Source (libre et gratuite) commence à se développer en parallèle du mode SaaS ou éditeur « classique ». Gros avantage : plus modulaires, ces produits sont immédiatement disponible pour un coût de licence nul et peuvent facilement être adaptés pour des besoins particuliers.
Exact, mais ils ont l’énorme inconvénient de ne pas avoir de maintenance réellement organisée et en cas de souci, il faut soit « débugger » soi-même, soit attendre le « bon vouloir/bon savoir » d’un membre de la communauté.
Aujourd’hui, les nouveaux modèles de souscription de services permettent réellement d’avoir à disposition et en production des outils professionnels : évolutifs, maintenus et à des coûts abordables.
Mais, c’est à chacun de voir en fonction de ses usages, compétences et moyens.
Merci
Pas forcément, il y a souvent un éditeur derrière le projet. Une majorité de projets Open-Source sont supportés par des éditeurs qui ont la volonté de rester réactifs ! En France, Nuxeo et Twistranet sont deux exemples de produits à vocation de RSE supportés par un éditeur (et qui ont même une offre SaaS).
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Très bon article Claude.
Si cette thématique vous intéresse, je vous invite à nous retrouver mardi 05 avril à Genève prochain pour notre événement sur Réseaux Sociaux d’Entreprise.
Infos et inscription gratuite :
http://www.cross-agency.ch/fr/inscription/stimulez-la-communication-et-la-collaboration-au-sein-de-votre-entreprise/
Bonjour Jérôme,
Merci.
Vous pouvez compter sur moi.
Cordialement,
Claude
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Bonjour,
Effectivement, la mise en œuvre d’un réseau social d’entreprise peut être facile. C’est pas pour autant qu’il sera utilisé !
L’entreprise doit passer par une phase d’expérimentation, puis de déploiement progressif avant de rentrer au stade de généralisation :
– L’expérimentation : L’objectif est de valider une proposition d’usage.
– Le déploiement : La progressivité est de mise pour l’efficacité (l’adoption de nouvelles pratiques nécessite un soutien continu durable) et pour bénéficier de l’effet viral.
– La généralisation : Cette étape nécessite une intégration des concepts de l’entreprise 2.0 dans la stratégie de l’entreprise et à toutes les strates du management.
Avec un réseau social d’entreprise, l’entreprise change de paradigme.
Cordialement,
Frédéric
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