Depuis quelques années déjà, la tendance « open » n’est plus une option tant elle semble largement liée à l’évolution numérique et aux besoins d’analyse et de transparence qu’elle impose dans tous les domaines de notre quotidien professionnel et personnel.
Pourtant, il est un domaine dans lequel la remise en cause de « l’open » est récurrente notamment aux US, c’est celui de l’espace de travail partagé à plusieurs, des centaines voir parfois des milliers de collaborateurs.
En Europe, la remise en cause est moins virulente probablement parce que cette organisation du lieu de travail est moins répandue (dans ses excès) qu’aux USA.
A priori, l’idée de « l’open space » largement inspirée des espaces de production industrielle est sympathique car elle paraît répondre à un besoin de valorisation des échanges et favoriser ainsi la productivité.
Apparemment et pour la plupart d’entre-nous, il n’en est rien et j’ai été surpris de constater à quel point la question de l’organisation de espaces de travail continuait à nourrir les débats !
Le billet publié dans le Washington Post est révélateur de la vivacité des critiques de ce modèle d’organisation.
A l’heure où « gourous », consultants et autres « coachs » n’ont pas d’autres mots dans la bouche que partage, collaboration et valorisation des relations sociales, il semble que le bureau IRL tel qu’imaginé par les entreprises – pour des raisons de coûts et de contrôle des employés – provoque l’inverse et nuise largement à la productivité.
Début 2013, j’avais publié un rapide billet reprenant le document produit par PSFK sur le futur du travail, document qui inclue des scénarios quant à l’évolution de la place de travail.
En fait, la productivité n’est plus à aller chercher dans les « espaces ouverts » ou sont rassemblés les collaborateurs, mais dans les flux et les interactions que ces collaborateurs créent et exploitent au quotidien.
Les entreprises qui l’ont compris commencent à mettre en oeuvre – avec pragmatisme – une valorisation de la pratique du télé travail, mais également du « nomadisme » et du partage de lieu au regard des projets, des flux et des besoins plutôt que des seuls impératifs de présence sur le lieu de travail.
La collaboration et le partage sont bien mieux valorisés par les nombreux outils et solutions à disposition de tout à chacun et l’entreprise peut gagner en productivité – également en économie de loyer – en proposant à ses employés (ceux qui le souhaitent ou qui sont capables d’y trouver un cadre épanouissant) des solutions souples de travail à distance.
En fait, à l’heure où il est profitable tant d’un point de vue économique, politique et social de jouer la carte de la transparence et de l’ouverture, il est presque paradoxal de constater que l’espace de travail doit, probablement, être plus « privatisé » – géré différemment, avec finesse – pour accompagner cette évolution et contribuer à produire les résultats escomptés.
à rapprocher de l’excellent documentaire sur le bonheur au travail http://www.arte.tv/guide/fr/051637-000/le-bonheur-au-travail
au fil des clients rencontrés, il me semble que l’évolution des pratiques RH reste lente, dans tout type d’entreprise.
les open space sont souvent non collaboratifs, car les gens s’isolent avec leurs écouteurs pour se protéger du bruit et de ce fait communiquent très peu entre eux, et encore moins avec le management qui prend soin de rester dans son bureau, on ne sait jamais…
L’openspace est selon moi un environnement intéressant pour produire sur une période limitée mais il entrave la communication et la créativité. D’expérience, il est plus intéressant d’avoir des espaces délimités mais ouverts (bureaux pour 3 ou 5 salariés avec ou sans porte) et des salles de travail adaptées pour les réunions commerciales, les brainstorming, les face à face. L’entreprise idéal selon mes expériences, est constituée de plusieurs espaces ouverts mais délimités physiquement, avec plusieurs salles de travail, repos, aux configurations ou rôles connus.
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