Réseaux sociaux d’entreprise : contribution, confiance et loyauté


Les derniers retours d’expérience montrent bien que la contribution reste LE point d’interrogation quant à la mise en oeuvre et au succès d’un réseau social d’entreprise !

Aujourd’hui, un taux de 20 à 25% de contributeurs actifs est considéré comme un succès et il est très probablement utopique d’espérer une croissance « naturelle » rapide de la participation.

Le réseau social d’entreprise fait la part belle à l’écrit et nous sommes peu nombreux à accepter de prendre le temps de nous exprimer publiquement sur ces plateformes.

Comment faire pour atteindre un seuil et une qualité de contribution qui atteste du succès de ce type d’initiative ?

Faut-il institutionnaliser le bavardage ?

Le réseau social d’entreprise ou la « machine à café », tel pourrait être le thème d’un débat et les nombreux épisodes de la série télévisée sont autant d’illustrations sympathiques, drôles et souvent pertinentes de notre quotidien en entreprise.

Ces bavardages (dont nous nous régalons tous) sont importants car ils contribuent à la vie sociale dans l’entreprise.
Pourtant, il sont souvent stériles car les leaders d’opinion de « l’espresso serré » ne sont pas forcément ceux qui contribuent le plus dans les projets officiels, mais par leur attitude, ils « tuent dans l’oeuf » l’expression d’opinions différentes et intéressantes.

Le réseau social d’entreprise doit valoriser le bavardage (pas les ragots) en mettant simplement les sujets et les thèmes à disposition sans sacralisation des échanges.
L’échange dans un réseau social d’entreprise n’a rien de comparable avec une conférence une présentation officielle : la charge émotionnelle et la valorisation personnelle n’y ont pas de place.
En refusant que la « cafett » soit le seul espace d’échange entre collaborateurs et en valorisant le débat et le bavardage dans les espaces sociaux, l’entreprise valorise son capital humain et l’intelligence des ressources humaines.

Mais le bavardage et la contribution desinhibée (reste le savoir-vivre) ne peuvent être réellement « productifs » que si l’entreprise est loyale vis à vis des collaborateurs, loyauté dont elle sera également le récipiendaire !

Le retour du modèle d’apprentissage

Il est probable que les différences culturelles entre pays latins et anglo-saxons influent sur les comportements dans les réseaux sociaux d’entreprise. Il semble que la culture anglo-saxonne privilégie plus la créativité, le partage que le savoir.

Delphine Manceau est revenue rapidement sur le sujet et je vous propose d’en lire plus à ce sujet dans la note publiée sur TheHyperTetxtual cette semaine.

Il est un modèle de formation qui va bien au-delà de la transmission du savoir : l’apprentissage.

Il est vrai que ce modèle est souvent considéré, notamment en France et contrairement à la Suisse ou l’Allemagne, avec condescendance par les milieux dits « intellectuels » .

Il est dans l’apprentissage beaucoup plus que de la technique, ce sont avant tout des échanges, des relations humaines, de l’humilité, des réussites, des difficultés, mais jamais, ni de la solitude, ni du repli sur soi.

L’apprentissage ne fonctionne bien que dans des relations de confiance et d’envie (de découvrir et de donner) et il permet de transmettre « naturellement » ce que Thierry de Baillon nomme le savoir renégat !

Mais l’apprentissage, c’est un peu de bavardage et beaucoup de mises en situation concrètes (gestes, méthodes, stratégies, etc.), et c’est également, accepter de ne pas savoir ou réussir du premier coup et savoir aller chercher conseil et aide.
Quand les participants des réseaux sociaux d’entreprises auront l’humilité de contribuer, non pas pour flatter leur ego, mais tout simplement émettre, transmettre, partager et recevoir, comme dans le modèle de l’apprentissage, alors les projets de RSE auront atteint un stade de de maturité justifiant leur déploiement dans les organisations.

Mais faut-il encore, comme dans l’apprentissage, donner la responsabilité de ces espaces à ceux qui sont les plus aptes (expérience, connaissance, talent, envie, etc.) à les faire vivre et à donner aux participants les « outils » les mieux adaptés et vraiment utiles et utilisables. (appel aux éditeurs pour un peu plus d’innovation !)

Difficile sans un esprit d’équipe

Un réseau social d’entreprise peut être caractérisé par l’interaction et  l’engagement.

L’engagement n’est pas une notion vaine dans le monde de l’entreprise, tout comme la confiance sans quoi il est impossible.

Il permet, au delà des plateformes transversales de connaître, reconnaître, découvrir les autres mais également de donner envie, de s’affirmer pour contribuer à la réussite d’une équipe.

Sylvaine Pascual a publié récemment une note et quelques avis (autorisés!) à ce sujet sur son blog en mettant en avant cette valeur essentielle dans les sports collectifs et notamment le rugby (Aupa BO, mais là je m’égare !).

La réussite d’un réseau social d’entreprise passe indéniablement par la valorisation des individus, des savoirs et des expériences et un réel « team spirit » et des vrais leaders !

Réseaux sociaux d’entreprise : quelle information pour quelle gestion ?


Ci-après la présentation partagée à l’occasion de l’Atelier RSE et Gouvernance de l’information – IBM Forum de l’Intégration et de la Gouvernance de l’information.

Merci à tous : auditeurs, contributeurs et organisateurs et en attendant la publication des toutes les présentations (vidéos et podcasts), retrouvez le le flux Twitter de la journée et lisez le compte-rendu de Jean-Christophe Dichant (@JCDichant).

A votre disposition !

Social Business, entreprise 2.0 : qui parle encore de ROI ?


Pas Fred Cavazza qui nous explique dans son dernier article que c’est une perte de temps !

Ni Brand-Utility dont la présentation est reprise ci-dessous et dont je retiendrai une slide, s’il en est (à partir de la slide 60), le ROI est un indicateur financier pas un indicateur de performance !

L’entreprise 2.0 (le réseau, l’engagement, la transversalité, la collaboration, le partage, etc.) est un nouveau paradigme qui ne « rentre » pas dans les templates MS-Excel mais qui sert les vrais leaders en favorisant le développement et la performance des organisations qu’ils animent et dirigent !

En complément et au gré du web sur le même sujet

Le réseau social d’entreprise au coeur des espaces d’innovation


J’ai eu l’occasion la semaine dernière de suivre un webinar organisé par blueKiwi sur le thème de l’innovation et les réseaux sociaux avec notamment le témoignage de La Poste (France).

Récemment, nous abordions ici le thème de la maturité et de la « professionnalisation » des plateformes supportant les réseaux sociaux.
Avec la publication des retours d’expérience d’entreprises européennes, nous commençons à disposer d’illustrations qui nous permettent de mieux comprendre les atouts de la mise en oeuvre de telles plateformes.

L’engagement (investissement personnel) est essentiel

Faire le choix de déployer un réseau social d’entreprise est une décision aisée et valorisante, reste encore à y mettre de la valeur !

Au delà de nos précédentes publications concernant le réseau social d’entreprise, il est important de souligner à quel point l’engagement est clef dans la pertinence, donc le succès de ces initiatives.

Chacun le sait, l’engagement ne se décrète pas et il faut créer les conditions qui lui permette de « s’épanouir », à savoir, confiance,  cohérencetolérance,   endurance et  pertinence

Ainsi, il a été intéressant d’entendre Leticia Celaci, responsable de l’animation de la plate forme BlueNove (en production au service de l’innovation à La Poste [DIDES]) expliquer que les 3 principaux freins à l’expression (environ 23% de « publicateurs » et 77 % de « lecteurs »), selon les membres des espaces ou des communautés :

  • le manque de temps,
  • la crainte de s’exposer (qualité rédactionnelle, orthographe, idées, etc.)
  • un moindre intérêt pour le sujet ou la conversation

Démarche et méthode

L’innovation n’a probablement jamais été le fait d’individus solitaires, isolés tout aussi géniaux puissent-ils avoir été.
Depuis les débuts de la chasse aux grands mammifères, il semble que l’espèce humaine a su mettre en oeuvre  des stratégies de collaboration pour subsister et se développer.

Le réseau social d’entreprise en tant que plateforme d’échange et de collaboration apporte beaucoup aux équipes en charge de l’innovation.

Au delà de la publication de documents, d’informations et du partage d’idées, le RSE expose, par sa dimension transversale, le désir et le pouvoir d’innovation aux appréciations critiques de tous les contributeurs qui souhaitent y participer.

L’expérience, et le bon sens, attestent de l’incroyable créativité et capacité d’innovation du groupe au regard de ce que l’individu peut faire seul.

Il faut donc renforcer ce « team spirit » sans céder aux « sirènes » et aux facilités des organisations en silos dont on sait qu’elles sont souvent beaucoup moins « prolifiques » en terme d’innovation parce qu’elles n’exposent pas leurs réflexions au regard de toute l’entreprise.

Il est impératif de mettre en place les conditions favorables à l’épanouissement de la volonté d’innovation par une animation soutenue et efficace des espaces, ce qui signifie d’avoir su créer ou adapter une démarche pertinente, basée sur une méthode « hybride » faite d’intuition, d’empathie et de beaucoup de persévérance.

Le réseau social d’entreprise est une formidable plateforme pour beaucoup de projets et/ou de services.

Nul doute que l’innovation peut y trouver un épanouissement, mais la technique, bien que nécessaire, ne suffit pas et à l’instar de ce qui se passe actuellement dans le domaine du social business, les initiatives ont besoin du soutien, ou au moins d’une certaine participation, de toute l’entreprise et de son ecosystème.

Bref, le social, même ou surtout en « interne », ce n’est surtout pas qu’une affaire de com !!!