Gouvernance de l’information : l’essentiel est dans la valeur !


EIM, documents, référentiels, ECM, MDM, actifs informationnels, sont tout autant de termes que l’on retrouve tant dans les notes des analystes que des fournisseurs de solutions de « gouvernance de l’information« .

Récemment, quelques « experts français » ont pensé pertinent de mettre en avant la notion de  gouvernance documentaire alors que nous entendions déjà parler de gouvernance IT et bien sur de gouvernance du système d’information mais plus rarement de gouvernance des données !

Alors quoi de neuf ?

Côté éditeurs de solutions de gestion documentaire et de collaboration, pas grand chose.

Les solutions Open Source (Nuxeo, Alfresco, etc.) et SharePoint ou encore Documentum, Open Text et IBM ont largement contribué à ce que toutes (ou presque) les solutions disposent aujourd’hui des fonctionnalités de « records management » et de certifications (du type DOD).

Pour autant ni l’approche collaborative, ni l’intégration des « briques » de records management dans les plateformes de gestion documentaire ne sont suffisantes pour remplir les exigences d’une stratégie de gouvernance de l’information.
Côté données, solutions de business intelligence et master data management, pas de révolution annoncée pour les prochaines semaines mais plutôt une consolidation autour des solutions et des fonctionnalités disponibles.

Besoin d’une nouvelle perspective !

Bien évidemment que sans « records management », sans contrôle de la qualité des données, sans fonctionnalités de eDiscovery, il n’y a pas de bonne gouvernance de l’information.

Mais bien que nécessaires, ces applications et ces outils ne sont pas suffisants !

Jusqu’alors les projets touchant à la gouvernance de l’information ont été des projets IT, donc techniques et organisés à partir d’intégration de solutions ou de développements adhoc et ce le plus souvent dans une approche « risk management » ou encore « peur du gendarme« .

Il est temps de penser la gouvernance de l’information différemment et principalement au regard du non alignement (conformité) sur les besoins et exigences des métiers !

Le plus souvent, il est difficile, voire impossible, de MESURER les conséquences réelles de la non conformité, donc de mettre en oeuvre des mesures correctives avec finesse et granularité.

La collaboration au service de la gouvernance des données

Dans ce domaine, comme dans toute l’entreprise, l’heure est à la collaboration.
En effet, comment aligner les métiers, l’IT ainsi que les responsables des données atour d’un projet et d’un objectif commun, si ce n’est par une pratique collaborative plus forte ?

Il faut remédier à un état bien trop souvent existant et pouvoir clairement répondre à quelques questions essentielles :

  • Quelle est la valeur (du point de vue métier) d’une information et/ou d’une donnée et comment en mesure-t-on l’impact (quels indicateurs) ?
  • Qui est responsable de la conformité des données au regard des obligations et des politiques de l’organisation ?
  • Qui de l’IT, des métiers, des responsables des données, participe de ce programme et dans quel rôle ?

La mise en oeuvre d’une stratégie de gouvernance de l’information, donc des données, impose de remettre la valeur de l’information au centre des considérations, mais également de gérer la mise en oeuvre des projets autour des rôles de chacun et non plus de seules responsabilités fonctionnelles ou organisationnelles : stewarship versus ownership.

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Information, désinformation, medias sociaux, réseaux : les outils au service de la confiance ?


La profusion d’information est un phénomène que nous découvrons, mais pour ce qui est de la désinformation et du mensonge, il y a longtemps qu’ils existent et que les manipulations d’images et de contenus ont été utilisées pour « modifier » notre perception de la réalité.

Ainsi, dans les images ci-dessous Lénine réécrivait l’histoire en « supprimant » Trotsky de la photo

retrouvez d’autres illustrations « produites » à la demande de la censure en ex Union Soviétique !

tandis que Katie Couric, présentatrice de CBS perdait quelques kilos !

Qui manipule quoi ?

Avec la dématérialisation et les outils (logiciels) disponibles, la manipulation est devenu un jeu d’enfant et avec elle,  la tentation wikileaks !
Que ce soit sur un profil en ligne, un CV ou au niveau de prévisions financières, il semblerait que les « arrangements » avec la vérité ne soient pas si tabous qu’on voudrait nous le faire croire !

Il suffit de « suivre » l’actualité et notamment l’inquiétante attitude de TEPCO au Japon, ou encore, plus proche de nous, de lire (avec un peu de sens critique) les communiqués de presse de certaines entreprises !

Instaurer la confiance

Le pré requis à la réussite des nouveaux modèles, c’est bien la confiance  !

Rien de nouveau tant il est vrai que le modèle économique que nous connaissons en Occident est déjà largement basé sur la confiance, confiance dans le modèle, mais également dans les acteurs.
Aujourd’hui, il faut instaurer la confiance dans les modèles 2.0 dont on commence à percevoir la vulnérabilité, notamment du fait de l’infobésité qu’ils contribuent à générer et de notre manque de préparation (éducation) et de temps pour « faire le tri » !

Un programme de gouvernance de l’information 

Pour les entreprises, les enjeux sont multiples : actionnaires, collaborateurs, partenaires, clients autant d’acteurs pour une relation basée sur une  confiance indiscutable !

Qu’il s’agisse de médias sociaux, de protection de la sphère privée ou encore d’exploitation des informations qu’elles produisent et reçoivent, Les entreprises doivent travailler à la mise en oeuvre de leur programme de gouvernance de l’information !

Des outils adaptés : faciles  et pertinents

Il y pléthore d’outils au service d’une démarche et nous en avons déjà présenté un certain nombre dans ces pages (voir les liens en fin d’article).

Il y en un auquel on ne pense pas d’emblée mais qui est très certainement d’une grande utilité en ce domaine : le réseau social d’entreprise !

En effet, pour lutter efficacement contre la manipulation des informations et instaurer la confiance, on n’a pas trouvé mieux que l’espace public ou a minima des espaces ouverts en terme de participants mais également de liberté de paroles.
En déployant des systèmes de « notation » ou d’appréciation des membres ainsi que des contenus publiés (voir des sources),  les réseaux sociaux d’entreprise participent aux fondations d’un système de confiance dans et autour des entreprises !

A lire en complément:

Médias sociaux, espaces publics et gouvernance : état de l’art des outils et méthodes d’archivage

Master Data Management, socle de la gouvernance de l’information

Charte, usages, information : Quelle gouvernance pour les médias sociaux ?

La gouvernance documentaire en France (Etude serdaLAB – mars 2011)

eDiscovery, records management, gouvernance de l’information : ce qu’il faut savoir !

Que d’information (suite), y a-t-il un pilote ???

Méthodes et usages pour une politique de gouvernance de l’information

Réseaux sociaux d’entreprise, gestion de contenu, gouvernance et records management

Gouvernance de l’information : la vision d’IBM

Master Data Management, socle de la gouvernance de l’information


Quand on parle de MDM ou de gestion des données référentielles en français, généralement on veut apporter une réponse aux besoins de :

  • Différenciation des informations stratégiques des informations « métier »,
  • Vision globale des informations stratégiques.
  • Qualification et fiabilité de l’information.
  • Diffusion optimale de l’information (quelle information, à qui, quand, où).
  • Gouvernance ou tout au moins continuité historique de l’information : (source unique de référence, unicité d’identifiant pour l’ensemble de l’entreprise, traçabilité tant réglementaire que pour des besoins de reporting).

Le point de vue d’IBM :

Les Maîtres de l’information – côté éditeurs –


La lutte sur le marché des solutions de gestion de l’information n’est pas nouvelle, mais il semble que du côté éditeur les grandes manoeuvres aient débuté depuis quelques mois et gagnent rapidement en intensité.

Il y a eu les nombreuses déclarations autour la gouvernance de l’information, les premières déclarations d’intention mais également les premières communications de statégies, pour mémoire EMC qui rachète Kazeon (RM), Iron Moutain qui absorbe Misoma Systems (email and eDiscovery), Autonomy et CA à propos de l’Entreprise Information Management, etc.
On a également assisté aux premières communications ainsi qu’à l’émergence de l’Entreprise Information Management dans le discours des analystes et à de nombreuses mises en perspectives de la gestion de l’information, données structurées et non structurées, publiées ici et ailleurs.

La compétition devient plus claire car les règles du jeu sont connues et les acteurs déclarés, mais qui va gagner ?

Les 5 règles du jeu

  1. avoir une taille critique (a priori le jeu est réservé aux majors)
  2. avoir une offre cohérenteincluant :
    1. Master data management
    2. Business Intelligence
    3. Records Management
    4. eDiscovery
    5. Fédération de contenus (ECM) et support des applications traditionnelles mais également SharePoint, emails ainsi que tous les fichiers produits par les collaborateurs
    6. Web Content Management
    7. Architecture 2.0
  3. supporter les médias et réseaux sociaux
  4. disposer d’un écosystème performant
  5. supporter le cloud (privé et/ou public)

Les compétiteurs

Il y a d’abord IBM bien évidemment et on peut dire que du côté de Armonk , cette compétition est prise très aux sérieux !
Il y avait eu le show de Las Végas et le projet conjoint IBM-SNCF déjà évoqué dans une note (cf. Les impacts technologiques de la gouvernance de l’information) sur ce blog.
Il y avait eu, notamment, l’achat de Cognos et de Filenet, à savoir de la Business Intelligence et de la gestion électronique de document.
Ces dernières semaines, IBM a annoncé l’achat d’Open Pages puis de Netezza et concrétise encore un peu plus sa stratégie d’appropriation des solutions les plus pertinentes d’analyse de contenus et de données.

Les autres compétiteurs : Autonomy, Open Text, EMC ou encore Oracle sans oublier Microsoft qui avance également dans ce sens, côté ECM avec SharePoint 2010.

Les Maîtres ?

L’art de la divination est difficile et je n’ai pas les compétences 😉

Pourtant, les leaders de demain dans les technologies qui serviront l’Enterprise Information Management sont à chercher, à mon avis,  dans cette liste restreinte.
Si vous pensez à d’autres acteurs, merci de partager avec nous vos idées !

Pour lancer le débat et au vu des informations disponibles à ce jour, j’ai bâti une analyse basée sur les critères suivants :

  1. qualité de l’offre technologique (voir le détail de l’offre ci-dessus)
  2. capacité à exécuter (écosystème, taille et présence)
  3. reconnaissance et légitimité sur ce marché

Outre les capacités d’innovation et la réelle compréhension des besoins des entreprises (besoins métiers essentiellement), il est facilement compréhensible que les maîtres seront les sociétés qui auront prouvé leur capacité à innover, à produire des solutions performantes à moindre coût qu’elles auront d’ailleurs mis en oeuvre avec succès pour elles.

Cette valeur de l’exemple ou de la base de démo grandeur nature sera probablement clef car elle est le meilleur argument de la faisabilité et de la pertinence des solutions mises en avant sur le marché.

De plus et dans la mesure où ces innovations technologiques complexes doivent servir les métiers et contribuer à la croissance des organisations, il n’est pas clairvoyant de penser que ces projets puissent être confiés à des fournisseurs qui ne disposent pas d’une assise suffisante tant en terme financier que de références.

Côté technologique, il ne s’agit pas d’une marché de niche et la plupart des éditeurs de solutions que l’on peut qualifier de niche (dans la mesure où leur offre n’intègre la totalité des composants fonctionnels cités plus haut) sont condamnés à valoriser techniquement leur solution en espérant un rachat par l’un des Maîtres ou à persévérer en assurant leur pérennité sur son marché de niche.

Ceci étant dit, pour moi le tiercé gagnant est IBM (bien évidemment dirons les uns !), Oracle et Autonomy, viennent ensuite Open Text, Microsoft et EMC dont la stratégie n’est pas aussi facile à comprendre au vu des informations dont je dispose.

Et pour vous ?