Intranet et stratégie numérique : état des lieux 2014


Comme chaque année, l’Observatoire de l’Intranet et de la stratégie numérique – une initiative du cabinet Arctus – publie la synthèse d’une enquête réalisée en ligne de janvier à mars 2014 et pour laquelle 474 participants ont été retenus.

Tout d’abord, rien de très surprenant dans les résultats présentés qui viennent conforter ceux présentés en décembre dernier par le Lab des Usages (initiative du cabinet Voirin).

Je vous propose quelques extraits intéressants et je vous invite à télécharger le document ainsi qu’à suivre sur le blog de Claude Malaison une analyse précise et pertinente – en plusieurs billets – de ces résultats.

A propos des informations disponibles dans les intranets :

contenu des intranets

Les fonctionnalités collaboratives disponibles

 

fonctionnalités  collaboratives

Les espaces collaboratifs ont le vent en poupe :

espaces collaboratifs

 

Une pratique sociale « à la traine » sauf quand la valeur ajoutée est explicite !

Pratiques sociales en entreprise

et globalement uns stratégie numérique « très conservatrice » (manque de maturité ?)

Projets numériques

Et enfin, une évolution douce marquée par l’importance grandissante du socio-type des « bâtisseurs » rami les entreprises qui ont participé à cette enquête.

socio types des entreprises

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[SharePoint 2013] Elle n’est pas riche ma communauté ?


Au fur et à mesure de l’avancement des projets basés sur SharePoint 2013 auxquels je contribue, il me plaît de constater à quel point cette plateforme offre un panel d’outils ou d’applications riches et pertinentes pour les utilisateurs.

On est beaucoup à regretter le manque d’ergonomie de SP (y compris de cette version) et sans participer aux débats qui agitent les « pros » et les « antis » sur le web, je me permets de relever un certain nombre d’atouts, notamment en ce qui concerne le volet social, que cette plateforme peut mettre à disposition des organisations.

Le volet « social » de SharePoint doit être organisé à partir du profil de l’utilisateur et en cela rien d’original par rapport aux autres plateformes que vous pourriez utiliser.

La « révolution » SP 13 tient à la mise en oeuvre du moteur de recherche au coeur de la solution et donc à l’optimisation de l’usage des métadonnées (propriétés des contenus) et autres « tags » (folksonomie et  taxonomie) et de mon point de vue c’est un énorme progrès dans la mesure où la valorisation des contenus, des personnes et des communautés se fait dynamiquement selon mes centres d’intérêt au travers de mes recherches (contenu, personnes, communautés) !

Au delà de la plateforme structurante (gestion de documents, records management) et donc rassurante, SharePoint 2013 est également – si on le souhaite – un outil favorable à l’épanouissement des relations, des discussions et des échanges dans l’entreprise.

En effet, le « socle social » disponible dans la solution va beaucoup plus loin que beaucoup de « concurrents » ou de partenaires que ce soient des réseaux sociaux d’entreprises ou des solutions de mise en oeuvre d’espaces collaboratifs.

Sans faire état du détail des outils disponibles, il est objectif de reconnaître que les applications mises à disposition des animateurs de communautés est presque exceptionnel quand il s’agit de SharePoint 2013.

Cette richesse fonctionnelle peut permettre aux utilisateurs « avertis » de créer des espaces communautaires et sociaux d’une qualité, d’une pertinence et donc d’une valeur indéniable pour l’entreprise.

Mais, en l’état et comme c’est souvent le cas avec les logiciels produits par Microsoft mais également d’autres éditeurs, rien ou presque n’est explicite pour le « commun des employés ».

On regrettera ce côté presque « happy few » ou « club privé IT » dont on sait par ailleurs qu’il peut contribuer à renforcer certains silos opérationnels, ce qui dans certains cas devient carrément contreproductif puisque hors stratégie !
Pourtant, il existe des moyens de s’approprier, voir de domestiquer, cette richesse fonctionnelle mais cela demande de l’accompagnement plutôt que de la formation à proprement parler.

En effet, au delà des gestes techniques et des modalités de paramétrages des communautés, des habilitations, des applications, des menus, des messages, de la popularité, etc. – et j’en passe – il est très important (plus?) que l’initiateur d’une communauté (vous, moi, lui, tout à chacun) comprenne l’intérêt éditorial d’utiliser telle ou telle application (un sondage, un wiki, un blog, une ou plusieurs bibliothèque de documents).
Cette compréhension est clef pour que SharePoint 2013 devienne également, dans sa dimension réseau social, l’outil qui permettra à l’entreprise d’avancer dans la réalisation de ses objectifs de performance économique et sociale.

Pour le reste, votre communauté peut vite être très riche en fonctionnalités, reste à vous de la rendre pertinente et séduisante pour ceux dont vous souhaitez qu’il la rejoigne pour la renforcer et en valoriser l’apport aux métiers, aux autres membres et à l’entreprise toute entière.

Pour en reparler ,-)

E20, réseaux sociaux d’entreprise, et après ? (7 clefs de succès)


En matière d’espaces collaboratifs et d’initiatives de valorisation de la relation sociale en entreprise, les projets ne posent généralement pas beaucoup de problèmes techniques.

Par contre, une fois la plateforme dûment développée, paramètre et déployée, tout ou presque reste à faire !

succesEn période de déploiement, les équipes projets (MOA et MOE) qui se sont souvent énormément investies dans la réussite de leur mission repartent sur d’autres horizons.
Il ne faut pas sous estimer la phase de transition qui s’ouvre et contrairement à d’autres projets métiers, les plus grands risques ne sont pas du côté de l’exploitation.

Pour s’assurer (tant que faire se peut) d’un succès réel d’une plateforme collaborative et sociale, il est primordial de focaliser son attention et son énergie sur 7 points que vous ne pouvez rater sous aucun prétexte :

L’identification des responsables et des référents du RSE

En phase de déploiement, les responsables éditoriaux ainsi que les contributeurs sont à la fois force de proposition et d’amélioration de l’outil et principaux acteurs de sa montée en puissance.
Pour renforcer leur confiance, il est important qu’ils puissent partager avec des « référents » ou les responsables fonctionnels de la plate-forme. Ces référents – collaborateurs clairement identifiés – ont pour principale mission de recevoir les suggestions d’amélioration ou de modification de fonctions, ainsi que les demandes de création de nouveaux espaces ou d’accès complémentaires.
Ils représentent l’interface entre les « porteurs de contenus » et l’exploitation : un rôle clef dans le succès d’un outil en tant que média et support de contenu et de relations sociale.
C’est un rôle tenu par un collaborateur dans les départements, les métiers, les sites,  qui s’inscrit également dans une logique d’organisation notamment en terme de reporting et d’action.

L’existence d’un contenu suffisant et pertinent

Un réseau social d’entreprise apporte un nombre d’évolution dans la manière de servir l’information aux collaborateurs de l’entreprise.
La pertinence est clef dans le succès des espaces éditoriaux et des communautés, c’est pourquoi la stratégie de publication de contenu est très importante.
Certains préfèrent travaillent à une réelle refonte de leurs contenus pour publication dans les nouveaux espaces mis à leur disposition  tandis que d’autres peuvent être tentés par une « simple » reprise de l’existant, voire une copie de contenus déjà publiés sur d’autres plateformes.
Un des critères de succès des plateformes sociales se trouve dans l’originalité des contenus qui y sont publiés, ceci d’autant plus que ces publications sont faites à destination de « cibles » qui bénéficient d’un accès « profilé ».
Sans être dans le sur-mesure, il faut reconnaître que la segmentation des publics (membres des communautés) implique un effort de la part des porteurs de contenus : sortir d’une logique « content centric » pour évoluer vers une pratique  beaucoup plus « user centric ».

Un cadre de gouvernance précis

Un réseau social d’entreprise : ce sont des nouveaux rôles qui apparaissent tandis que d’autres évoluent et il est important que ces rôles soient précis dans leurs contours fonctionnels et opérationnels.
Ainsi les webmestres, les responsables de communautés, les personnes responsables du moteur de recherche et/ou de la taxonomie, les « fournisseurs » de statistiques et autres éléments chiffrés, etc., doivent travailler dans un contexte et une organisation précise, ne serait-ce que pour tirer le meilleur parti de la nouvelle plate-forme (indexation des contenus, tagging, outils sociaux, valorisation des communautés, etc.)
Les règles ainsi que le périmètre des responsabilités tout autant que le management de ces rôles dans l’entreprise, les métiers et, le cas échéant, les filiales et les sites sont à suivre de près pour ajustement si besoin dans les premiers mois d’exploitation.

Le suivi de l’adoption

Le suivi de l’activité (d’un point de vue quantitatif et qualitatif) est primordial en phase de déploiement : il permet de juger de l’adoption de l’outil et doit être reconnu comme une rôle opérationnel important dans le dispositif de support fonctionnel et humain à la plateforme.
Ainsi, tant la lecture, la contribution au travers des fonctions sociales, mais également l’engagement des contributeurs aux espaces éditoriaux et des responsables de communautés doivent faire l’objet d’une observation statistique et qualitative organisée.
Ce travail d’observation et d’analyse permet d’anticiper d’éventuelles difficultés d’adoption selon les services, les métiers et, le cas échéant, les filiales, les pays et sites (culture et langue).

La proposition d’accompagnement

L’accompagnement est clef, il est contre productif de laisser les contributeurs et animateurs de communautés « se débrouiller » seuls.
Au delà de la formation à l’utilisation des fonctions de mise en ligne de contenus, de création de communautés ou de mise à jour d’un profil, il s’agit d’être aux côtés des porteurs de contenus et des animateurs de communautés pour accroître leur confiance dans l’outil.
En dehors de premiers efforts de formation mis en oeuvre, une stratégie est à bâtir avec et pour tous les secteurs de l’entreprise sans oublier de couvrir les besoins locaux (culturels et linguistiques).
De même, le rôle « d’accompagnateur » et l’organisation (communautés dédiées) sont à préciser au fil de l’eau et des besoins exprimés mais il est un facteur clef de l’appropriation du réseau social par les porteurs de projets, de savoir et l’ensemble des collaborateurs.

L’adaptation aux usages et aux pratiques

Au delà des informations fournies par l’exploitation des rapports statistiques, le niveau de satisfaction des utilisateurs doit pouvoir être apprécié. Ainsi l’importance de l’utilisation des fonctionnalités sociales permet de juger de la qualité de la réponse du RSE aux besoins exprimés par les utilisateurs clefs en phase de projet.
Si certaines fonctions peuvent paraître peu pertinentes, car peu utilisées, le travail (atelier et discussions) avec des groupes d’utilisateurs est un bon moyen de s’en assurer.
La mise en oeuvre d’enquêtes de satisfaction est également un élément de mesure utile notamment au niveau de la segmentation entre les différents types d’utilisateurs (contributeurs, responsables de communautés) et d’anticiper (selon les questions) la non réponse ou la non pertinence de la mise en oeuvre de réponses à certains besoins fonctionnels.

L’anticipation des évolutions nécessaires

Un réseau social d’entreprise est une plateforme qui s’appuie sur une évolution des outils (web 2.0) et des usages (réseaux sociaux).
Dans la mesure où les offres continuent leur développement du simple point de vue technique et en particulier en réponse aux besoins de mobilité, mais également dans la mesure où nos comportements en matière de « consommation » de l’information évoluent eux-aussi, il est primordial de s’attacher à imaginer le futur du RSE en perspective avec ces réalités.
Un travail (une organisation) de veille est à déployer pour anticiper ces besoins et ces opportunités d’innovation.

Et toujours de l’empathie, du leadership et savoir donner envie 😉

enthousiaste

e20 : gouvernance, tout le monde en parle, mais qui en veut vraiment ?


La gouvernance, c’est devenu le mot-clef, le sésame du fourre-tout dans lequel on se débarrasse de tous les sujets à propos desquels on n’a pas encore de réponse.

Tout au long du déroulement de la mise en oeuvre de projets sociaux et collaboratifs dans les organisations, il est courant de s’entendre dire à propos de ceci ou de celà : « c’est une question de gouvernance », ce qui, a priori, n’est pas forcément faux mais qui permet de « passer » rapidement sur le sujet et de le reléguer à … à qui ?

La difficulté avec ces termes dont l’usage est tellement galvaudé est qu’on ne sait plus très bien les notions qu’ils représentent.

Selon Wikipedia :

La gouvernance est une notion parfois controversée, car définie et entendue de manière diverse et parfois contradictoire. Cependant, malgré la multiplicité des usages du mot, il semble recouvrir des thèmes proches du « bien gouverner.

« Bien gouverner », c’est simple et compréhensible par tous, non ?
mais ce n’est peut-être pas suffisant.

A l’heure du déploiement des plateformes collaboratives et sociales en entreprises, la gouvernance va de soi, …., mais souvent pour les autres !

En effet, le bien gouverner a été traduit par beaucoup par « mettre en oeuvre des règles », ce qui est effectivement un moyen mais à dose « homéopathique ».
Le risque avec des règles trop précises, trop détaillées, trop contraignantes, est qu’elles ne servent pas la gouvernance et qu’elle soient contre productive.
Quand il s’agit de définir des règles pour les autres, le réflexe est souvent d’imaginer un cadre (une assurance) avec lequel on est presque certain qu’aucun dérapage n’est possible.
On se complaît dans les cas marginaux, improbables, pour mettre en place un système qui ne laisse aucune (ou si peu) de place au libre arbitre et cela ne correspond pas à ma compréhension du « bien gouverner » !

Cette vision de la gouvernance n’est pas mieux adaptée pour la valorisation et le partage des savoirs et elle ne permet pas une évaluation objective de la valeur des contenus ou des informations échangées.

La gouvernance est au delà du bien gouverner, un ensemble de règles et d’attitudes favorables au développement de l’organisation et des hommes qui y travaillent.

GouvernanceLa gouvernance doit permettre de

  • libérer des énergies
  • partager des savoirs.
  • travailler ensemble
  • s’exprimer publiquement

en toute confiance.

Bien gouverner, c’est mener à bien une entreprise, une organisation, au vu d’objectifs économiques, financiers mais également humains.
Et de ce point de vue, il est plus efficace, performant, de dessiner des cadres simples, clairs et intelligibles et où chacun trouve rapidement et j’allais dire, naturellement, sa place et son rôle.

Cette manière d’aborder la question de la gouvernance tient à la considérer d’abord comme un atout, un support à une stratégie de croissance économique.
La gouvernance, c’est aussi un travail de délégation de responsabilité, une valorisation des « ressources humaines », une ré interprétation des « relations humaines » dans et autour de l’organisation.

Et tout le monde est demandeur,
reste à organiser ce chantier en délimitant les premiers périmètres, les premiers objectifs, les premiers « milestones »
et à communiquer avec les intéressés.

Pour bien gouverner, il nous faut bien penser, bien agir, bien respecter, bien écouter,…., bref bien anticiper les effets des (r)évolutions auxquelles nous participons au quotidien.

Et selon vous ?

« La gouvernance devrait être un aiguillon de haute performance, un souffle d’énergie ; elle doit contribuer à la création de valeur durable pour l’organisation. »

Yvan Allaire et Mihaela Firsirotu, Modifier la nature de la gouverne pour créer de la valeur, C.D. Howe Institute. Commentaire, No. 189, 2003, Novembre

E20, RSE, stratégie numérique : le « pour quoi » du comment ?


L’observatoire de l’intranet vient de publier son étude annuelle à propos de la stratégie numérique et des outils de communication et de collaboration en usage dans les organisations (entreprises et administrations) en France.

Ce travail d’analyse des réponses de près de 430 répondants (19 entreprises du CAC40) dont 86% sont français et 14% en provenance de pays francophones d’Europe, d’Amérique et d’Afrique, aux 47 questions proposées autour de 4 thématiques, est particulièrement riche en enseignement.

Ainsi, sans entrer dans le détail des nombreux tableaux et synthèses proposés dans ce rapport que je vous conseille de télécharger, je vous propose de revenir sur quelques données qui me paraissent particulièrement intéressantes.

 En matière de stratégie : vive la collaboration !

Bonne nouvelle, la collaboration est non seulement entrée dans les sujets dont on parle, mais également dans les projets mis en oeuvre !

Effectivement, sauf que derrière cette appellation qui recueille le plus de « suffrages » se cachent très certainement des expériences très différentes.

Si 61% des entreprises déclarent des espaces collaboratifs projets (+4%), et que les communautés de pratique gagnent 8% à 44%, tandis que les communautés d’intérêt 9%, il est important de noter que 27% des organisations font un usage régulier à étendu de ces espaces, (et les analystes précisent que la création des espaces collaboratifs à l’initiative des opérationnels est en augmentation, avec toujours une gouvernance bien présente).

L’édition 2013 est riche en ce qui concerne le COMMENT : SharePoint est la plateforme la plus utilisée !

projets_numeriques_2013

Et au niveau de la communication interne (intranets) ?

Rien de très nouveau, mais un espace « efficace » de diffusion de l’information et de support à la dématérialisation des procédures administratives internes.

infos_intranet2013et du côté collaboration ……..

les fonctionnalités sont encore très peu « sociales » (mur, microblogging) et beaucoup plus du type applicatif dans une mise en oeuvre très « conventionnelle ».

fonctions_collab_2013
Mais quand on s’attarde au WHY, le « pour quoi » s’affiche « timidement » selon les organisations :

  • L’apprentissage et le partage des bonnes pratiques pour les petites moyennes organisations
  • la « vie sociale » et une approche des ressources et des relations humaines pour les plus grandes entreprises

espaces_collaboratifs_1_2013

On est donc bien au niveau des analyses et de celle-ci en particulier dans une approche « fournisseur de solution » ou « metteur en scène de fonctionnalités« .

On avait eu il y a quelques mois, des retours d’expériences plus qualitatifs très orientés vers les objectifs métiers donnés à ces initiatives, ici, mais surtout sur Collaboratif-info et il est dommage que la communication à propos de outils prenne à nouveau le pas sur « le travail à faire » : Getting work done !

Raisons économiques à l’instar de ce qui se passe parfois au niveau des conférences ?

A quand un observatoire des initiatives d’un point de vue métier et non outil ?