La semaine dernière, le SAWI présentait son projet de réseau social d’entreprise basé sur la mise en production de blueKiwi.
Au delà de l’intérêt des présentations et des échanges entre les nombreux participants, les équipes du SAWI et Damien Douani, il est apparu que, pour beaucoup d’entre-nous, les frontières du réseau social n’étaient pas explicites dans le monde de l’entreprise, et si l’entreprise 2.0 continue sur la voie de l’entreprise étendue, jusqu’où peut-elle ou doit-elle aller ?
Récemment Anthony Poncier publiait sur son blog une note dans laquelle il « remettait les pendules à l’heure » en rappelant que Curator, social business : le temps des experts n’est pas celui des entreprises.
Au delà de la pertinence de l’analyse, il convient de reconnaître que la réalité est souvent différente et que les projets avancent moins vite que les publications sur le sujet.
J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer sur ce blog quelques difficultés intrinséques au modèle 2.0 : questions de ownership, de leadership, de technologies, d’organisation en silo, de stratégie, etc.
Les limites « naturelles » du réseau social d’entreprise
Pour être efficace, tout réseau doit servir une stratégie claire dans un périmètre précis.
Le réseau social d’entreprise n’est pas qu’une une solution, c’est également un outil qu’il convient de mettre en oeuvre avec professionnalisme.
Au coeur de l’écosystème (collaborateurs et partenaires) de l’entreprise, le réseau social d’entreprise peut faciliter et fluidifier une communication pertinente et efficace.
Alliés, voir unis, derrière la bannière de l’entreprise, les collaborateurs (du moins ceux qui sont prêts à s’engager [voir le dernier bulletin de Bertrand Duperrin sur ce sujet], les distributeurs, voire dans certains cas les fournisseurs, partagerons ainsi en confiance et plus rapidement les informations dont ils ont besoin pour faire avancer les projets sur lesquels ils travaillent en commun.
Et les clients ?
La frontière interne/externe est de plus en plus mouvante …… dans le discours.
Dans la réalité, il me semble que cette frontière n’a pas beaucoup bougé et que si les (certains types) clients participent de l’écosystème de l’entreprise, leur rôle et les motivations de cette appartenance sont fondamentalement différents que pour les autres acteurs déjà mentionnés.
L’engagement du client est motivé par son envie de « faire pression » sur l’entreprise pour qu’elle délivre les produits et les services dont il a besoin/envie.
Il s’agit souvent, en dehors des groupes de pression ou lobbys, d’une démarche individuelle et insconstante.
Le client ne s’inscrit que rarement dans une démarche constructive du point de vue de l’entreprise mais pour autant cette dernière ne peut nier son avis, son implication, ses messages.
C’est pourquoi, il me semble que le réseau social d’entreprise ne doit pas s’ouvrir aux clients.
Il y a de nombreux espaces ouverts pour le grand public et l’entreprise doit aller à leur rencontre dans ces espaces : YouTube, Facebook, etc.
Le réseau social d’entreprise est un outil « fragile » qui a besoin d’une gestion souple, d’un déploiement mesuré et accompagné et d’une animation permanente.
Il doit être réservé dans un premier temps à la création de nouveaux espaces « internes » profitables à l’entreprise.
Rappelons nous que « qui trop embrasse mal étreint » et qu’il pourrait en être de même pour des solutions de réseaux sociaux d’entreprises dont la mise en oeuvre en « réponse universelle » ne peut que créer confusion et finalement conduire à l’échec !