Intégration « content management » et entreprise 2.0


L’entreprise 2.0 est un modèle qui va permettre à nos organisations de continuer d’évoluer, mais cela n’est pas sans difficultés tant l’existant est important, voire stratégique, surtout quand on aborde la question des processus métiers.

Dans ce contexte, la gestion des contenus (ECM) fait partie des préoccupations des responsables métiers et des équipes informatiques et le chemin peut être semé d’embûches, alors autant suivre quelques balises utiles !

Evaluation
Tous les contenus produits, reçus et utilisés dans votre organisation n’ont pas la même valeur d’usage et, de ce seul point de vue, il est urgent de procéder à leur évaluation tant le volume grossit rapidement.
Pour évaluer le contenu, il y a quelques moyens qu’il faut  mettre en oeuvre en « standard ». Il peut s’agir de règles basées sur les métadonnées liées au contenu (type, auteur, mots clefs), mais cela risque de ne pas être suffisant.
D’autres moyens sont à envisager, tels le suivi de l’usage des contenus et documents (tracking), mais comme nous l’avons déjà mentionné au travers de nombreuses notes sur ce blog, la valeur d’usage ne représente pas la valeur « légale », ni la valeur patrimoniale, et le premier écueil de l’intégration d’une solution efficace d’ECM dans le modèle de l’entreprise 2.0 réside dans la capacité et les méthodes d’évaluation des actifs informationnels.

Utilisation
Les documents et contenus utilisés dans un processus, par une application, sont-ils susceptibles de servir également d’autres services de l’organisation (CRM, ERP, etc.) et si oui, à court, moyen ou long terme ?
L’utilisation des informations par plusieurs processus associés, ou non, ne doit pas signifier duplication ou copie des contenus et des documents, mais mutualisation, ce qui implique la création de référentiels communs.

Conservation
La conservation des documents et des contenus est souvent faite à l’image de l’organisation des organisations : dans des référentiels verticaux.
La migration de ces dizaines (voire plus) de solutions en production est illusoire (en tout cas très difficile et risquée).
Des processus métiers adaptés et automatisés (BPM) et la fédération des solutions d’archivage peuvent apporter à l’utilisateur le contenu dont il a besoin, indépendamment des architectures d’archivage en production dans l’organisation.

Restitution
Un contenu inaccessible est un contenu inutile !
L’existence d’un contenu n’est dû qu’à la possibilité d’y accéder, de le réutiliser, de l’échanger, etc.
C’est bien pourquoi sa restitution doit être TOUJOURS possible (en respect des règles de confidentialité et des droits d’utilisation) à partir de solutions centralisées ou au moins communes aux utilisateurs, processus et applications qui en ont besoin.

Protection
Comment protéger un document quant il est sauvegardé sur un disque local ou sur un appareil mobile ?
Des solutions de DLP (Data Loss Prevention) permettent de « monitorer » dans le périmètre de votre organisation, mais il faut également se prémunir conte les risques inhérents aux contenus qui « sortent » de ce périmètre et protéger les actifs informationnels.

Dématérialisation
Permettre un accès plus rapide, plus facile aux documents, en toute sécurité ET être « green », ce sont le plus de la dématérialisation et de la fin de l’ère Gutenberg !
C’est une réalité pour beaucoup d’organisations qui dématérialisent tous les contenus qu’elles peuvent en proposant à leurs clients (factures, contrats, etc.), partenaires (bons de commande, relevés, etc.) et employés (fiche de salaire, etc.) l’utilisation de documents électroniques.

Contextualisation
La pertinence est une priorité absolue pour l’utilisateur et l’efficacité des systèmes.
Seule la contextualisation des contenus et des documents permet la mise en oeuvre de cet environnement favorable au développement et à la croissance des organisations.

Collision
L’arrivée des réseaux sociaux d’entreprise, l’exposition des organisations sur Facebook, LinkedIn, Viadeo ou encore Twitter, le développement des applications mobiles sont à l’origine de beaucoup de questions (encore ouvertes) qui ont fait l’objet de nombreuses notes sur ce blog (contrôles, mesures, politiques, etc).

Qu’en est-il des possibilités d’e-Discovery pour ces documents et contenus ?
Les risques de collision entre Entreprise 2.0 et impératifs d’e-Discovery sont bien réels !


Santé : Dossier médical du patient et gouvernance de l’information (1)


S’il est bien un secteur dans lequel la dématérialisation représente une avancée significative dans la gestion des données et des contenus, c’est celui de la santé.

Mais c’est également, un des secteurs qui gèrent, véhiculent et utilisent des données très sensibles parce que personnelles.

La présentation de Philippe Eveillard vous permettra d’avoir un premier aperçu de la réalité du Dossier Médical du Patient.

A lire également (quoique moins récent) Médecine 2.0 du même auteur.

Entreprise 2.0 et applications mobiles : nouvelle frontière de la gestion de contenus ?


Le modèle 2.0 et l’incroyable rapidité du développement des applications mobiles constituent une nouvelle frontière pour les applications de gestion de contenus.

Jusqu’alors, les fournisseurs de solutions de gestion de contenus travaillaient à partir du postulat suivant : verrouiller les contenus et organiser les échanges en fonction de processus (flux) métiers très structurés – en parfaite harmonie avec une organisation client-serveur, et la sécurisation des informations dans une zone protégée (firewall).

Mais les besoins des organisations d’aujourd’hui sont différents, notamment depuis que le lieu de travail peut être hors des murs de l’organisation et que les collaborateurs ont de plus en plus souvent besoin d’être en mesure d’accéder et partager du contenu à partir de n’importe où et avec n’importe quel appareil.

Tout sur Mobile

La demande pour l’accès mobile à des applications métiers et à l’information émane de partout.

Cell Phone Features
Via: Cell Phones

C’est un phénomène bottom-up (les utilisateurs ainsi que les services informatiques recherchent des solutions qui permettent d’ «étendre le bureau» en toute sécurité), et top-down (chacun s’attend naturellement à ce que les appareils utilisés quotidiennement – iPhone, Android, Blackberry – servent également pour faciliter la vie professionelle).

Forrester estime que d’ici la fin de 2010, 30% des employés auront téléchargé au moins une application métier qu’ils utilisent pour leur travail sur un smartphone.

Du  côté des services informatiques, on s’active également pour trouver les solutions permettant une main-d’œuvre plus mobile: environ la moitié des entreprises en Amérique du Nord et en Europe sont engagées dans des stratégies mobiles et tandis que Blackberry reste dominant, on constate que d’autres plates-formes comme IOS, Android et Windows Mobile gagnent rapidement en légitimité.

Quelles conséquences pour la gestion de contenus ?

Tout d’abord, les éditeurs qui n’ont pas compris l’importance des technologies mobiles sont en complet décalage avec la transformation massive qui se déroule dans les entreprises, tandis que les autres gardent un avantage concurrentiel significatif.

Au delà de ce constat, il faut comprendre que les solutions doivent être «agnostiques» au regard des questions de plate forme et qu’elles devront assurer les services quelque soit l’hétérogénéité des dispositifs dans les organisations d’aujourd’hui et de demain.

Les solutions de gestion de contenus, à l’instar des applications du type  Yammer, GoToMeeting, Salesforce, etc.,  qui sont disponibles sur mobiles, doivent franchir le pas pour «servir» sur mobiles les contenus et documents qui sont au centre des processus métiers.

Un réel défi

Traditionnellement, les systèmes d’ECM ont été pensés et construits pour contrôler les contenus, non pas pour les diffuser.
De plus, de nombreuses fonctionnalités ont été développées en fonction des plates-formes et de l’infrastructure serveur (OS), mais la mobilité nécessite des procédures probablement plus simple et une présentation de l’information adaptée au support et à la capacité des réseaux (notamment en terme de volume et de bande passante).

Au delà des questions techniques, il s’agit d’une opportunité incroyable pour repenser et refondre la façon dont le contenu est présenté et consommé.
En effet, la forme du téléphone mobile et les limites inhérentes (taille, etc.) sont autant de facteurs qui font que les différentes solutions doivent «muter» de systèmes parfois lourds vers des organisations (architectures) plus agiles et rationnelles et à de interfaces beaucoup plus conviviales et faciles d’utilisation.

Lors de la conception d’un environnement mobile, les fournisseurs doivent décider quelles fonctionnalités sont les plus importantes pour l’utilisateur mobile afin de faciliter l’accès, le partage et la collaboration autour des contenus.
Ils doivent également penser à l’affichage et à la présentation des contenus (par exemple : «file plan» et noms de fichiers, fil (liens) de contenus ou de discussions en temps réel, etc.).

Le tout dans le Cloud

Les périphériques mobiles sont devenus également un facteur essentiel pour le développement de technologies dans le «cloud», parce qu’ils représentent la catégorie de supports qui nécessite absolument le «cloud».

La réalité d’une main-d’œuvre mobile est à portée de main du fait d’un accès à Internet facile partout et d’un large éventail d’appareils mobiles sophistiqués à disposition, mais également de l’existence des solutions logicielles qui utilisent le «cloud» pour le stockage et l’archivage et dont le contenu peut être à disposition des mobiles également.

Les solutions de gestion de contenus disponibles sur le cloud en soutien aux plates-formes mobiles vont définitivement renvoyer aux «oubliettes» les questions de stockage local tout en permettant des intégrations fortes avec des suites mobiles du type QuickOffice (Quickoffice » Home), ou des solutions CRM comme Salesforce mobile (Mobile Lite – salesforce.com).

Source : Zenoss.com

Le support de la mobilité est la prochaine frontière pour les acteurs de l’ECM, et les éditeurs devront y faire face en  créant des outils plus rationnels et des interfaces plus simples, plus faciles et plus conviviales.

L’ECM devient la plate-forme de service des contenus au delà des appareils et des plateformes et, pour ce faire, elle doit également être disponible dans le cloud, qu’il soit public, hybride ou privé.

Données, documents, où est la valeur ?


On a déjà évoqué la question contenu – contexte dans le cadre de notre réflexion quant à l’évaluation des actifs informationnels.

Si l’on se réfère à l’infographie ci-dessous, il est clair qu’il devient urgent de statuer sur la valeur de chaque information et de savoir où réside cette valeur.

Explosion de l'information

Illustration extraite du livre 24-hour consumer

Sans revenir dans le détail sur le débat de l’évaluation de la valeur des informations, il n’est probablement pas inutile de rappeler notre « taxinomie » du concept de valeur de l’information.

  • Il y a d’abord la valeur métier qui représente la pertinence d’une information et sa valeur ajoutée dans un processus métier (marketing, ventes, finances, RH, etc..)
  • Il a également la valeur légale d’une information qui considère cette information comme un élément constitutif de protection de celui qui l’a produite et /ou émise.
  • Il y a enfin la valeur patrimoniale de l’information qui juge de l’intérêt de la conservation de cette information pour son apport à une organisation, un sujet, etc.

Données et documents, quelles différences ?

Dans le monde numérique, les données appartiennent au monde structuré tandis que les documents sont des données non structurées même s’ils apparaissent sous forme de rapports ou de listes formatées.

Bien évidemment, cette différence est essentielle du point de vue de la gestion technique mais également dans l’évaluation et l’utilisation d’une base d’information constituée à plus de 80% par des contenus non structurés !

Pour un certain nombre d’information, il existe une autre différence qui tient à la valeur apportée à la représentation et au contexte de la création et de l’utilisation de l’information.

En effet, au regard de la protection des consommateurs que nous sommes, il est indiscutable, pour nous, que le document « facture » tel que nous le recevons en ligne ou par la Poste est porteur de valeur alors que pour le fournisseur, il ne s’agit que d’une représentation graphique et couchée sur le papier des données gérées dans ses systèmes. Dans ce cas, quid de l’importance de la forme ?

Une réalité de plus en plus complexe

Il est probable que l’importance de la mise en forme et de la représentation des informations, principalement pour des raisons légales, est une réalité avec laquelle les utilisateurs des solutions d’ECM devront composer encore longtemps.

Mais, s’il est facile de stocker et de conserver un document produit par des chaines éditiques ou numérisés dans des contextes de dématérialisation, ceci n’est pas vrai pour tous les contenus dont les organisations veulent exploiter le capital.

En effet, si les formats standards (PDF/A) sont faciles à mettre en oeuvre pour les documents formattés, leur utilisation devient bien plus complexe pour les documents du type courrier électronique sans parler des contenus audio et vidéos, ni des contenus générés par les applications mobiles (cf. ci-après enquête CMSWire) !

IM

What do you think is the next big thing for Information Management?

Et si une partie de la réponse se trouvait dans les métadonnées ?

Comment faire entrer le non structuré dans le monde des données structurées pour le bénéfice de l’organisation ?

La disponibilité de toujours plus d’applications sur les mobiles, les nouveaux services d’agrégation d’information, le développement rapide des outils et des services de business intelligence, la mise en oeuvre de référentiels transversaux, sont autant de réalités qui avec l’explosion des volumes vont pousser à l’industrialisation et à la standardisation de processus de traitement de l’information principalement organisés sur l’exploitation des données structurées.

Au delà des réponses techniques, il s’agit surtout de mettre en oeuvre des processus d’évaluation de l’information (au regard de  la valeur métier, légale et/ou patrimoniale) au travers de jeux de métadonnées, mais également d’utilisation et d’échange de ces informations par le biais de canaux et de services adaptés.

La représentation graphique de l’information reste secondaire, dépendante du support (smartphone, Ipad, intanet, GUI applicatif, etc.) ou au mieux (ou pire) figée pour des raisons légales (protection contre certains risques).

Mais, l’ultime enjeu de la dématérialisation n’est-il pas de considérer la valeur de l’information indépendamment de sa représentation graphique (héritage Gutenberg!?) ?

La gouvernance de l’information (slides en anglais)


Pour ceux qui ne vont pas sur Slideshare ! ,-)

Merci et bonne lecture !

————————-