Réseaux sociaux d’entreprise : le libre-échange au service des idées


Nul n’est besoin de revenir sur ce qu’est le libre-échange, mais bien plus de mettre en exergue un des nombreux avantages qu’offrent les réseaux sociaux d’entreprise.

Si le développement des échanges des biens et des marchandises a, sans aucun doute, largement contribué à la richesse des pays occidentaux (donc des entreprises et des populations), plusieurs théories continuent à enrichir la réflexion tandis que la tentation du protectionnisme reste toujours bien réelle !

Un concept libéral

Quelle que soit l’appellation que l’on donne à l’entreprise de demain (voir l’article de Richard Collin) et à son (ses) modèle(s), elle continuera à s’inscrire dans un concept libéral !
La question qui nous concerne est de comprendre en quoi des nouveaux outils ainsi que des nouveaux comportements peuvent créer à l’intérieur de l’entreprise les conditions favorables (et bénéfiques) de la mise en oeuvre d’un système de libre échange au niveau des idées.

Jusqu’alors tant la division du travail (chère tant à Adam Smith qu’à Ricardo) que la théorie de Grubel à propos du commerce de similitude (et tant d’autres) ont contribué à créer un espace global et structuré d’échanges de biens à notre bénéfice, mais qu’en sera-t’il dans une économie où l’information gagne quotidiennement en valeur tant en interne qu’avec la globalité de l’écosystème de l’entreprise ?

S’affranchir de l’accaparation : de l’ownership au stewardship

Les réseaux sociaux d’entreprise sont des plateformes faciles à mettre en oeuvre au service de projets souvent bien plus complexes et innovants que les solutions techniques.

La réflexion la plus commune et la plus commentée est probablement celle qui concerne les contenus partagés dans ces espaces.
Les questions de confiance sont omniprésentes et Bertrand Duperrin s’en fait l’écho dans sa dernière note tandis que nous abordions récemment le sujet sous un autre angle.

Des éléments de réponse résident dans le fait que le réseau social d’entreprise met d’emblée les contenus publiés en perspective en terme de pertinence, d’acuité, j’oserais même dire d’intelligence et qu’une stratégie de gouvernance de l’information est indispensable !
Il nous faut donc savoir TOUS être patients dans notre apprentissage et mettre en oeuvre des stratégies de « stewardship » de l’information et des contenus afin de les « libérer » dans un processus ouvert au service des projets !

Une exigence de maturité

Le libre échange au niveau des idées et au service des projets dans et par delà l’entreprise x.0 requiert de la maturité.

Cette maturité que devinons de plus en plus dans les plateformes proposées par les éditeurs n’est pas sans poser de nouvelles questions et je vous renvoie à l’excellente note publiée par Thierry de Baillon sur le sujet !

J’espère qu’il ne m’en voudra pas de reprendre à mon compte, le conseil qu’il délivre aux éditeurs « Je sais bien qu’une lutte pour le pouvoir et le profit est en train de se jouer, mais par pitié, jouez le jeu expliqué de long en large dans vos livres blancs: la collaboration, ou si vous préférez la coopétition, est le futur du business. Et ce, y compris pour les éditeurs de plateformes collaboratives« .

J’y ajouterai simplement que ce conseil vaut également pour les responsables et décideurs et je leur demanderai d’accepter d’avoir la cohérence de favoriser en interne et au service de l’entreprise, ce libre-échange des idées, libre échange par ailleurs qu’ils adorent pour ce qui est des biens et marchandises.

Une simple question de maturité ?, pas si sur !

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La gouvernance de l’information : une approche holistique de l’optimisation et de la gestion de l’information


Découvrez les enseignements de cette étude réalisée à la demande d’IBM

Entreprise 2.0 et output management ?


Il n’y a plus un jour, une conférence, une note, qui ne se réfère à l’entreprise 2.0 et aux formidables changements que vont apporter les applications de partage et de collaboration, la maîtrise de la réalité augmentée, le cloud, etc..

Au delà de l’enthousiasme, il faut « savoir raison garder » et nous méfier de notre capacité à nous émerveiller facilement et de notre candeur.

Les promesses et la réalité

Le modèle 2.0 est porteur de beaucoup de promesses, mais la réalité est qu’aujourd’hui peu d’entreprises l’ont mis en oeuvre et que beaucoup de questions restent ouvertes ou sont découvertes à l’occasion des phases de test en cours dans les organisations.

Désolé de jouer le rabat-joie, mais personne ne souhaite vivre dans le « meilleur des mondes », et on est encore loin d’avoir à disposition et surtout en production les outils qui avec les retours d’expérience permettront d’avancer plus vite.

Notre réalité est plus simple à décrire bien que incroyablement plus compliquée à affronter : nous avons à gérer, à ingérer et à digérer trop d’information !

Etude ECM - Markess - 2010

Etude ECM - Markess - 2010 - Contenus non structurés

La conservation et la gestion des contenus non structurés est avant tout un projet d’entreprise, mais individuellement nous avons également à « composer » avec ce flux d’information quotidien et ininterrompu si on ne « débranche » pas !

Il y a bien sur ceux d’entre-nous qui ont plus de méthode, ceux qui maîtrisent mieux le maniement des outils et des applications, ceux qui s’en moquent, ceux qui papillonnent, ceux ….., etc.
Il y a surtout les dysfonctionnements dans le traitement de l’information et la communication tant interne qu’externe à l’organisation (SAV, relations clients, gestion des réclamations, services RH. etc.,) qui ne suivent plus et dont les délais et la qualité de réponse et de traitement s’allongent malgré tout (processus et tentatives d’automatisme)!

Définir les priorités et trouver des solutions pratiques

Nous recevons trop d’emails (et je ne compte pas ceux qui confondent email et messagerie instantanée) dont nous ne percevons pas toujours la valeur ajoutée tant certains usages sont devenus insupportables (je parle du spamming interne = arrosage automatique pour montrer 1) qu’on existe, 2) qu’on travaille [tard et le week-end], 3) qu’on est indispensable à l’organisation, 4) ….).

La mise en oeuvre de systèmes de notification est probablement une des solutions, mais si elle facilite les échanges en interne et dans l’écosystème de l’organisation, elle est plus difficile à mettre en oeuvre dans le cadre de certaines relations (clients par exemple).

L’entreprise 2.0 joue avec « l‘instantanéité et la facilité d’accés à l’information » en y ajoutant la possibilité de participer activement à des processus jusqu’alors réservé aux ayants-droits !

Pour autant, il est des domaines (je pense notamment à la relation client mais également aux communications internes avec les membres d’un conseil d’administration ou le niveau exécutif) qui nécessitent plus qu’un espace collaboratif et des notifications.

Le retour de l’output management ?

L’output management n’a jamais cessé d’exister !
C’est un domaine essentiel au service des organisations qui leur permet tout simplement de mettre en oeuvre une communication pertinente et de qualité avec les récipiendaires des contenus échangés.

C’est ainsi qu’en réponse aux besoins de communication  sur support « papier », l’output management a contribué à la valorisation du contenu mais également de la forme. Aujourd’hui, les solutions supportent tous les canaux de distribution (portail web, courrier, courriel, smartphone, tablettes, espaces collaboratifs privés et publics) et font que le mode « push » reste également particulièrement performant quand il s’agit de communiquer des informations qui ne sont pas que du domaine de l’instantané.

Avec les technologies d’output management et une évaluation sérieuse de ses actifs en terme de contenus, l‘entreprise 2.0 valorise et pérennise (pour une période plus ou moins longue) son capital informationnel (données et métadonnées notamment) au travers de supports dématérialisés (quelquefois également imprimés).

Elle permet également aux récipiendaires de « prendre le temps » de l’analyse et de la réflexion autour de considérations et d’informations figées.

L’output management permet la synthèse et la respiration dans l’exploitation et la compréhension des données (business intelligence) en étant au coeur de la stratégie de gouvernance de l’information.