Digital fiction (n°3) : ça ronronne (pas mal) à la COM


A la « com », la pression on connaît et avec le temps on a appris à gérer presque toutes les situations y compris les crises à force de stages et autres formations.

Le numérique, c’est le nouvel alibi pour dénicher les agences tendances et tester des médias encore largement inconnus.
Par contre, inutile de se forcer à changer de pratiques (site web, relations presse, etc.), le « inbound », ses techniques et outils, c’est bon pour le département marketing tandis que le département communication gère la réputation de l’entreprise et celle des managers dans leur communication interne, du classique en somme.

Le numérique est depuis longtemps intégré dans les processus de communication externe et malgré l’arrivée quotidienne de nouveaux médias, on est en plein zone de confort.

Les sites web, les comptes Twitter ainsi que les pages Facebook sont en place depuis longtemps et le nombre de followers croît lentement, presque mécaniquement, tandis que les objectifs de « modernisation » de l’image de l’entreprise occupent les réunions et nombreuses séances internes et externes.
La numérique, côté communication, c’est presque uniquement utiliser des nouveaux outils pour populariser les mêmes messages (parfois en plus court) : on proclame, on annonce, on déclare, mais on n’écoute toujours pas ou si peu !

Instagram, YouTube, Pinterest, LinkedIn (non c’est réservé aux RH), Snapchat et encore timidement Periscope ou Merkatt sont plus ou moins largement et régulièrement utilisés, parfois selon le profil du ou de la stagiaire !

Relooker l’entreprise à la façon des émissions racoleuses de la télé réalité et imaginer un logo qui parle à la génération Y sont autant de sujets à l’agenda des chantiers du département alors que le dialogue avec les clients et l’écosystème de l’entreprise est « abandonné » aux équipes marketing et ventes.

L’objectif des personnes ou des équipes en charge de la com externe est de respecter l’orthodoxie du discours de l’entreprise dans le fond et dans la forme, ce qui dans le monde des médias sociaux tient parfois de l’équilibrisme et/ou du voeu pieu.
Puis, il y a les tendances (les modes) et on est encore dans celle du « durable » en attendant la prochaine vague de fond des discours qui pourraient s’accaparer la thématique de la transparence !
A la com, on ne fait pas du « storytelling » pour soutenir « une profession de foi » réelle, on est le plus souvent dans l’invention, l’adaptation, d’une histoire pour coller aux mots (valeurs) qui plaisent à l’opinion.
On est créatif ! Reste à trouver des talents pour créer les contenus qui iront bien!

Côté communication interne, la pression est plus sensible du fait d’un public d’employés plus ou moins exigeants et d’un niveau d’attente élevé notamment chez les managers de la C suite.
Il est vrai que la palette d’outils n’est pas aussi importante que dans la communication dite institutionnelle et qu’une partie du travail est déléguée aux managers intermédiaires qui transmettent à leurs équipes les messages.

La frustration est grande face à un intranet qui n’a jamais ou presque rencontré son public et dont le seul succès d’audience tient généralement aux pages trombinoscope et menu(s) de la cantine ou météo.
Ce n’est pas faute d’y déverser du contenu en grande quantité, mais rien ou presque n’y fait, les employés ne lisent pas ou très peu les messages émis au nom des directions et de leurs représentants.
Mais depuis trois ou quatre ans, il y a du nouveau sur le front de la communication interne avec l’arrivée des plateformes de réseaux sociaux d’entreprise et avec plus d’ambition, celle de la digital workplace !

Pourtant, ils ne sont pas vraiment enthousiasmants ces projets pour la com interne qui doit, soit partager, soit abandonner, le leadership avec les métiers, l’informatique ou d’autres directions plus impliquées dans les affaire au quotidien !

La tentation est grande de continuer à « ronronner » dans son coin en servant une communication « top down » inutile pour des équipes de com qui ont souvent bien compris qu’elles pouvaient être les premières victimes de la transformation numérique.
Au quotidien, la com telle que pensée, organisée et faite aujourd’hui par la plupart des entreprises est « hors sujet » dans un monde numérique.
survey_labusagesLe numérique (ou digital si vous préférez) fait de nous tous des communicateurs et ce rôle que nous endossons plus ou moins bien selon les circonstances va tuer, à petit feu, la fonction de responsable de la communication.
La légitimité des « chargé(e)s de com » tiendra à celle de leurs discours et de leurs actions et l’entreprise a tout intérêt à multiplier les acteurs au même titre que les canaux qu’elle souhaite exploiter.

La stratégie de communication des entreprises passera par tous les employés sans pour autant qu’il soient responsables de com et le « ronron » actuel n’engage rien de bon pour les collaborateurs en place, sauf à ce qu’ils réussissent à se profiler en tant qu’ambassadeurs indiscutables de l’entreprise ou plutôt en chefs d’orchestre et animateurs de communautés et de réseaux de communicants.
Les responsables de com ne seront plus seuls porteurs d’un message dont ils n’auront plus le contrôle !

A bon entendeur !

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Digital fiction (n° 2) : Répit (un peu) pour la DSI


Depuis plusieurs années, la DSI est sur tous les fronts de l’amélioration de la qualité et de l’efficacité de l’offre technique !
Rien d’étonnant pour une direction qui pendant des décennies a été l’une des plus gourmandes en budgets pour – il est vrai – des chantiers importants et structurants de l’entreprise.
Mais si on lui doit une grande partie de l’amélioration de la productivité des collaborateurs, nombreux sont également ceux qui se souviennent de son attitude « hautaine » et d’un sens du service aux « abonnés absents » !

Depuis l’arrivée du web 2.0 et des solutions « miracles » qu’il a contribué à générer, la tendance s’est rapidement et dramatiquement inversée pour la popularité de la DSI.
Attaquée de toute part – interne et externe – et trahie par ses meilleurs alliés (les éditeurs), la DSI a appris à faire le dos rond pour se consacrer à l’essentiel, selon ses « donneurs d’ordres », à savoir gérer les applications courantes.

En effet, de référence suprême en ce qui concerne le support technique aux opérations actuelles mais aussi futures, la DSI s’est vite retrouvée dans la position du bouc émissaire à l’origine des « plantages » qui coûtent très cher, des retards technologiques qui pénalisent, voire des résultats commerciaux qui stagnent face à une concurrence plus agile et plus habile d’un point de vue technique.

solitaire_gameIl est vrai que certaines équipes ont déjà vécu plusieurs phases du cycle de transformation des services techniques et que de la centralisation absolue (mainframes) à la valorisation des réseaux de postes individuels, du support local des éditeurs à leur « trahison » par leur offre « cloud », il leur est parfois difficile de garder leur calme !

Aujourd’hui et après une phase de discrétion face à une pression très lourde exercée notamment par le marketing d’analyse (big data), les initiatives de collaboration (métiers) et les besoins en mobilité (relations clients), la DSI s’est installée provisoirement dans une zone de répit, à gérer les projets lancés, qui par les métiers, qui par certains architectes audacieux, et à se préserver en prévisions des prochaines tempêtes qui ne vont pas manquer d’arriver.

La DSI – toujours représentée dans la C suite – peu dorénavant prendre le temps de réfléchir à sa propre évolution tant il est maintenant acquis qu’elle est là pour durer et qu’il lui faut re préciser son ou ses rôles au côté des missions « régaliennes » de gestion, pilotage et gouvernance du système d’information et ce n’est pas rien.
L’arrivée – souvent très médiatisée – du CDO est une opportunité pour la DSI car elle diminue la pression exercée sur ses services en lui permettant une attitude conciliante et ouverte en attente des propositions qui seront faites en support à la transformation digitale de l’organisation.
Elle continue à améliorer ses méthodes, optimiser la production informatique et à développer son offre d’expertise pour se recentrer sur un rôle d’expert en savoir-faire technique et de support à la mise en oeuvre des initiatives quand elles seront décidées tout en restant à l’écart des responsabilités (sauf opérationnelles)  quant aux choix et décisions prises !

Il reste le problème des budgets qui lui ont – la plupart du temps – échappé pour ce qui est des projets et des initiatives structurantes, mais en fin de compte, sa pertinence technique et sa maîtrise du « legacy » et de tout ce que l’entreprise (via sa DSI) a mis en oeuvre ces dernières années ou décennies lui offrent un strapontin ou mieux un poste d‘observateur « bienveillant » de ce que les autres (CEO, CDO, CMO et COO) pourront tenter pour mieux faire.

In fine, contre toute attente, ce répit est le bienvenu car il permet de relâcher un peu de pression en la renvoyant à des métiers toujours impatients, mais aux besoins peu (ou mal) structurés d’un point de vue fonctionnel et à des fournisseurs qui promettent « la lune » dans le nuage, mais dont souvent les offres au quotidien sont tout aussi sensibles aux pannes, dysfonctionnements, dénis de service que pour les applications « on premise ».

La transformation digitale – on le sait bien – n’est pas, avant tout, une question technique, mais si la dimension stratégique est clef pour que cette transformation se fasse dans des conditions optimales au regard des attentes en termes de résultats, il est acquis qu’elle se fera avec des outils dont les responsabilités du choix, de la mise en oeuvre et de la maintenance sera un peu ou totalement, selon les cas, déléguées à la DSI.

Digital fiction : Panique à la C Suite !


Depuis quelques jours, les couloirs se font l’écho de rumeurs persistantes quant au caractère houleux du prochain COMEX.
Non seulement, les chiffres sont légèrement en dessous des prévisions annoncées, mais surtout les assistantes des membres de la C Suite s’agitent dans tous les sens jusqu’à en perdre, pour certaines, leur traditionnel sans froid.

Il n’est que le réseau social d’entreprise qui ne se soit pas encore fait l’écho de cette tempête annoncée mais il faut reconnaître que dans l’entreprise on sait rester discret, à sa place, et que l’auto modération est essentielle à l’équilibre des conversations à l’exception de celles qui se tiennent autour de la machine à café (interne ou externe) ou des méga cendriers harmonieusement disposés autour des accès aux bureaux.

Certains, plus curieux, plus malins ou les deux à la fois, ont réussi à percer le mystère de cette agitation et il est vrai que la situation est tendue !
Non, l’avenir immédiat de l’entreprise n’est pas menacé, aucun « rapace » de la finance ne se pointe à l’horizon et en ce qui concerne l’érosion des chiffres et de la marge à périmètre constant, la C suite, CEO et CFO en tête, a une longue expérience des messages sibyllins, des écritures convaincantes et de l’écoute « religieuse » des membres du conseil d’administration.
Par ailleurs, il y a rien eu récemment les questions quant à « l’ubérisation« , questions malvenues de la part d’un « père de geek en mal de reconnaissance » qui ont été vite balayées d’un revers de la main : notre secteur n’est pas concerné et nous sommes sereins face à ce type de perturbations si tant est qu’elles existent !

Non, ce qui se passe est bien plus important car stratégique !

A l’occasion de récents déjeuners (pardon « lunch »!) avec des membres du Conseil d’Administration, les membres de la C suite dont le CEO ont remarqué l’insistance et la fréquence avec laquelle la question de la nomination prochaine d’un CDO revenait au coeur des discussions !

chief-digital-officerUn Chief Digital Officer !
Mais pour que faire ?
Et depuis que la question est devenue officiellement un sujet à l’ordre du jour du prochain COMEX, c’est l’effervescence à tous les étages : PANIQUE A LA C SUITE !

Discussions téléphoniques, réunions, rencontres spontanées au détour d’un couloir ou à l’occasion d’une course d’ascenseur, tous les moments sont propices à imaginer la meilleure stratégie pour accueillir ce nouveau partenaire dont beaucoup ne comprennent pas l’intérêt du rôle, donc de la présence et du pouvoir associé.

Il n’y a que le CEO qui affiche un semblant de sérénité tant il est vrai qu’il garde encore la main et qu’après avoir remis à sa place un CFO qui commençait à lui faire de l’ombre, l’arrivée d’un nouvel élément ne peut être qu’une perturbation intéressante de son point de vue sauf à ce que ce nouveau rôle ne vienne remettre en cause sa propre légitimité !

Grosse panique du côté du marketing avec un CMO proche de la crise de nerfs !
Il est vrai que très récemment encore, on lui promettait un avenir aussi radieux que possible mais sa bonne étoile serait-elle de courte durée ?
Il avait mis l’accent sur un marketing plus opérationnel, tout en se gardant les prérogatives de l’analyse, en allant de voir d’un peu plus près du côté des réseaux sociaux et quand bien même les résultats n’étaient pas encore au rendez-vous, pouvait-on lui reprocher de se « débrouiller » avec une absence de vision de l’entreprise dans l’économie numérique ?
Comment faire mieux avec un CEO qui n’y connait rien et qui, en dehors de lire ses messages sur son Ipad et de faire du Wha’s App avec ses enfants, ne s’intéresse pas vraiment au monde numérique, ni aux autres et qui, maintenant, introduit le « loup dans la bergerie » avec ce CDO !

Il n’est pas le seul à stresser et du côté des services techniques et informatiques, l’heure n’est pas au calme non plus !
Bien sur, cette arrivée me peut que faire plaisir car elle va « rabattre son caquet » au CMO, cet opportuniste qui depuis quelques mois mettait la pression pour avoir des outils similaires à ceux qu’il utilise sur son Iphone 6 et qui ne comprend pas que le Big Data c’est d’abord une stratégie et qu’un projet technique est plus « sensible » que l’installation d’une application sur un Ipad mini !
Pour autant, côté CIO, la crainte est grande de se trouver « ringardisé » et relégué à la maintenance des « legacy applications » tandis que SaaS et Cloud prendront le relais pour des services dessinés et commandés par les métiers.
Mais, l’entreprise a besoin de rigueur et de sécurité – sans parler de schéma directeur – et nul doute que les « rois du gadget » applicatif connaîtront des réelles difficultés à l’occasion des projets et des mises en production de ce qu’ils auront promis sur les superbes slides power point dont ils ont le secret de la qualité ! L’espoir est pour le CIO dans cet avenir pavé d’embûches techniques.

Les deux seuls acteurs qui semblent garder leur calme sont le CFO et le COO.
Pour ces deux là experts en navigation au quotidien, qui dans la manipulation des chiffres et des données, qui dans l’exploitation sur le terrain et du business, cette idée tient plus du « baratin », de la communication interne que d’une volonté réelle (on ne parle pas de projet) de remettre en cause le fonctionnement de l’entreprise du moins à son « top level ».
En fait, le CDO pourrait être une opportunité de renforcer leur position en mettant en exergue les aspects irréalistes de la vision du CEO, la difficulté du marketing de terrain rencontrée par le CMO et l’absence de propositions techniques innovantes du CIO !
Une perspective intéressante pour les plus vicieux, mais qui n’est pas sans risque : le CDO pourrait se révéler une force de perturbation au niveau des opérations, voire un « dévoreur » de budgets, ou les deux à la fois et pour CFO et COO il s’agit de préciser d’emblée les limites de l’exercice !

A chacun sa stratégie et les jeux d’alliance – comme d’habitude – ne vont pas manquer tandis que du côté de l’assistante du CEO, on frise la crise de nerfs tant les inconnues sont nombreuses et qu’il faut à tout prix préparer un support Power Point pour cette séance.

Impossible de solliciter la « com interne » sans prendre le risque de confirmer les « fuites » et de se voir assaillir par des sollicitations, des demandes, ou encore des CV et autres propositions de compétences.
Impossible également de trouver un appui au niveau des Ressources Humaines qui n’ont pas été consultées et chez qui ce profil de poste n’existe pas tandis que les « gestionnaires de carrière » stressent déjà à l’idée d’identifier – si telle est la demande – les profils qui en internes pourraient faire l’affaire et à intégrer ce nouveau rôle dans les organigrammes et procédures d’évaluation !

Une semaine avant la date du COMEX, le panique est perceptible du côté de tous les acteurs du COMEX tandis que notre cher CEO se plait à imaginer le scénario idéal : créer un alibi (nomination du CDO) à propos du numérique pour se maintenir et continuer à donner le rythme en divisant le COMEX pour mieux asseoir son pouvoir et augmenter la perturbation en choisissant une femme pour déranger ces « chiefs » si conservateurs et redorer ainsi son blason d’un soupçon de modernité !

Pas de panique pour toute la C suite pour le moment, mais à suivre …..

bientôt un autre épisode sur ce même canal 🙂

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L’immaturité numérique, trop grave ?


Ce n’est pas encore la panique, mais cela pourrait vite y ressembler !

Il ne suffit pas d’appartenir à la très fameuse génération Y, ni d’utiliser le langage SMS à tort et à travers, ni de tenter de tout faire côté boulot à partir de sa tablette et d’un « share » gratuit pour avoir une maturité numérique suffisante !

Il en est de même pour les entreprises dont certaines pourraient rapidement en pâtir. Comme le souligne McKinsey dans un billet au titre non équivoque « Raising your Digital Quotient » il s’agit pour les entreprises de bâtir l’organisation et la culture qui saura mettre en oeuvre avec succès la meilleure stratégie pour elle et ne pas se contenter de « copier » les autres !

Basé sur l’exploitation des données liées au DQ (un indice composé de 18 critères) récoltées auprès de 150 entreprises dans le monde, Mc Kinsey constate :

Assessing Digital Quotient

Les résultats de cette étude ont permis aux auteurs de l’article de dégager quatre leçons essentielles pour les entreprises existantes.

  • Tout d’abord, la stratégie est clef !
    Les entreprises qui peuvent fonctionner comme des perturbateurs à l’échelle mondiale, telles que Spotify, Square et Uber-sont peu nombreuses. Plus rares encore sont les « façonneurs » d’écosystème qui fixent des normes de facto et dirigent des points de contrôle universels créés par des plateformes numériques sans cesse grandissantes.
    95 à 99 % des entreprises existantes doivent choisir un chemin différent, non pas en se contentant de « numériser » à la marge leur business traditionnel mais en s’engageant de tout coeur dans une stratégie claire.
  • En second lieu, le succès dépendra de la capacité à investir dans les outils numériques pertinents qui sont bien alignés avec la stratégie et à le faire à grande échelle.
    Les bons outils sont ceux qui vous aideront à garder la relation avec vos clients que la numérisation transforme dans la façon dont ils considèrent la recherche et les produits et services, dont ils interagissent et  dont ils prennent les décisions d’achats en tant que consommateur numérique.
  • Les capacités techniques tels que l’analyse de données (big data), la gestion de contenu numérique et l’optimisation des moteurs de recherche sont cruciales pour réussir mais ils ne suffiront pas. Une culture forte ouverte et « adaptable » doit permettre de combler les manques de ces techniques.
  • Enfin, l’entreprise doit aligner sa structure organisationnelle, sa gestion des ressources humaines et le développement des talents, ses mécanismes de financement, ainsi que les indicateurs clés de performance (KPI) avec la stratégie numérique qu’elle a choisi.

Le chemin est singulier et vous pouvez vous inspirer du détail des conseils prodigués par McKinsey pour dessiner le votre.

Et s’il suffisait d’une image pour se convaincre du retard accumulé dans la transformation numérique par les entreprises « souveraines » qui composent l’indice de la bourse de Paris, la voici !

Vous noterez au passage que c’est un sujet qui occupe visiblement moins les COMEX et autres organes de direction des entreprises que les sans parler des journaux et autres blogs sans parler des diners en viller en ville 🙂

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[Digital]Dessinons ensemble la Suisse de demain !


En Suisse, comme ailleurs, le futur se prépare maintenant !
Mais en Suisse, à la différence de certains ailleurs, le « digital » n’est pas inscrit officiellement dans « l’agenda » de l’évolution socio économique du pays, ce qui revient à constater que personne ne semblait s’en soucier jusque là !

Au niveau politique c’est Fathi Derder qui a pris les devants en interpellant le Conseil Fédéral :

La classe politique doit ainsi mieux comprendre la révolution en cours. On le voit, les questions numériques concernent tous les domaines. Elles sont transversales. Or, les outils existants ne permettent pas cette transversalité, notamment au niveau du Conseil fédéral. Il faut repenser l’organisation de l’appareil étatique, et doter le législateur d’une vision d’ensemble des enjeux, tant au niveau du développement économique, que du progrès social, ou de la protection des données.

Je salue, avec d’autres, cette initiative et je me réjouis que depuis et sous l’impulsion notamment de Jean Henry Morin la question de la création d’un Agenda Numérique pour la Suisse (Article paru dans Le Temps du 19 janvier 2015 réservé aux abonnés) soit mise sur le devant de la scène et que tout à chacun puisse y participer.

Le numérique bouscule tous les codes et les habitudes, la dématérialisation et la mobilité accentuent la pression de l’économie à la demande (Uber, AirBnB, …) et obligent les entreprises à conjuguer recherche de nouveaux relais de croissance et innovation managériale.

Du côté de l’économie et vu le pragmatisme qui caractérise les entreprises suisses, il est probable qu’elles sauront être à la hauteur des enjeux de leur propre survie.

Au niveau des cadres étatiques, je n’ai pas la compétence pour juger de ce qu’il conviendrait – ou pas – de faire, mais je suis persuadé qu’à l’instar de ce qui se passe ailleurs, nos « élites politico administratives » ont – à de rares exceptions près – une incompétence numérique grave !

Par contre, certains secteurs dont celui de l’éducation m’intéressent tant ils sont clés dans le processus de transformation.

La suffisance affichée par certains représentants du secteur académique n’a d’égale que leur incapacité à imaginer un futur proche dans le temps, mais très éloigné de leurs certitudes et de l’orthodoxie managériale enseignée depuis 50 ans !

Que la compétence soit fédérale ou cantonale, que les établissements soient privés ou publics n’y changent pas grand chose, l’univers académique doit réfléchir à son organisation et aux moyens qu’ils utilisera pour :

  • préparer les formateurs et accompagnants nécessaires
  • redessiner le contour pédagogique et les enseignements nécessaires

A l’image de ce qui parfois se fait ailleurs (Exemple le SSAT, un cas intéressant outre Manche), la Suisse doit inscrire dans son agenda numérique la question de la formation et se donner les moyens d’une population active, pertinente et contributive dans l’économie de demain.

Les enjeux sont clairs et dépassent les habituels sujets traités au TJ qui de la montre connectée (pour le secteur horloger), du big data (pour le secteur financier) et que sais-je encore.

Il s’agit de bâtir une société efficace dans laquelle chacun trouve une place et son bonheur.
il s’agit de réfléchir à la bonne manière d’accompagner la perturbation que le numérique génère dans tous les espaces et les moments de la vie des confédérés.
Il s’agit de dessiner ensemble la Suisse de demain !

Rejoignez l’initiative pour un agenda numérique suisse  !