Si on parlait plus gouvernance informationnelle et moins de données !


Si on en juge par les nombreux papiers qui sont mis en ligne, le big data doit être rentré dans une « période de désillusion » si bien décrite par Gartner dans son « hype cycle » et expliqué sur son blog en mars 2013.

Gartner-Hype-Cycle-ExplainedComme souvent depuis quelques années, les éditeurs, par le biais de leur équipe marketing, ont tenté de s’approprier une tendance pour en faire un marché, une opportunité de revenus, un argument pour leur conseil d’administration et leurs actionnaires.

Depuis 4 ans, on eu la gouvernance de l’information, le social business, le big data avec plus ou moins de conviction, mais toujours beaucoup de bruit dans les médias traditionnels, sociaux et les blogs.

Une des frustrations ce l’approche de ces éditeurs est l’absence de mise en perspective d’une quelconque proposition de valeur : on parle beaucoup outil, processus et « boutique » mais rarement vision et évolution dictée par la transformation numérique !

Récemment, je faisais état d’une publication conjointe Deloitte/Cap Gemini au sujet de cette transformation numérique et on voit bien que si du côté des organisations l’anticipation voire l’identification ce qui s’y passe n’est pas clair, je crains que ce soit également vrai du côté des fournisseurs des solutions techniques.
La mise en oeuvre d’une économie numérique, c’est à dire dématérialisée et « virtuelle » doit être accompagnée d’une réflexion approfondie sur les objectifs et les pratiques (comportements et valeurs) pour pouvoir évaluer les processus et les outils.
Or, on n’arrête pas de mettre en avant des outils, des processus, sans – trop souvent – prendre le temps de la réflexion préalable : c’est ainsi que les annonces se succèdent, que les rôles se redistribuent (cf. CEO, CMO, CIO, CXO, CDO [D pour Digital] ….), que les « gourous » s’adaptent, que les plus enthousiastes se fatiguent, et qu’en fin de compte, rien ou presque ne se passe !

A trop focaliser la communication sur l’abondance des informations et la nécessité d’exploiter avec finesse les données, les vendeurs ont réintégré ces dernières années une de leurs zones de confort : le traitement de la « data » !

On comprend bien ce réflexe à revenir sur un domaine pour lequel ils sont légitimes depuis longtemps et très rassurants dans le cadre d’une approche traditionnelle avec des acteurs conservateurs.

Mais, et ils n’y sont pour rien, l’entreprise ne peut pas se satisfaire de ce conservatisme opérationnel : elle doit innover dans son approche et sa pratique de gestion de l’information !

Cette innovation ne peut pas se faire sans, notamment, une réflexion approfondie à propos de la gouvernance informationnelle en tant que support de la vision et de la performance économique et sociale de l’entreprise.

Les organisations doivent évoluer d’un modèle basé sur la quasi sacralisation de l’écrit (le document) vers l’exploitation des échanges d’information (le réseau et la collaboration) et de ce point de vue les questions de gouvernance et plus globalement de gestion de la distribution et d’exploitation de l’information ne peuvent se réduire, loin s’en faut, à des options techniques!

Tout le monde, ou presque, en parle et pourtant peu de témoignages ou de retours d’expérience quant à des initiatives pertinentes en la matière.

  • Les thèmes associés à la gouvernance informationnelle sont souvent adressés d’une manière ponctuelle, au sein de silos opérationnels.
  • Les « nouvelles pratiques » et notamment les nombreuses questions liées à la « consommation de contenus » à partir d’outils mobiles ne sont souvent pas instruites en dehors des questions techniques et de sécurité (habilitations et contrôles).
  • Les questions d’évaluation des actifs informationnels sont ignorées au profit de réponses du type « records management » et « règles de gestion ».
  • La valorisation des profils porteurs des contenus n’est pas prise en compte et leur « apport » en tant que données constitutives de la valeur d’une information est loin d’être monnaie courante.

Pourtant, aujourd’hui, il est possible au travers de pratiques simples d’optimiser les solutions en production pour une meilleure gouvernance opérationnelle.

Ce travail, que certains appellent parfois « change management » est au coeur d’une transition réussie vers une économie numérique !
Ce qui le complique est son caractère singulier, le fait qu’il n’y pas de recette magique, pas de méthode standard et sa dimension inachevée, résultat d’un contexte « mouvant » et d’une composante humaine !
Selon vous ?

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Ils sont en train de passer à côté de la révolution 2.0 ! suite et …..


Dernièrement, je partageais avec vous quelques réflexions quant à ceux qui sont en train de « rater le train » de la révolution 2.0 !

Aujourd’hui, j’ai plaisir à partager quelques informations extraites d’un document publié par MITSloan Management Review sous le titre « Embracing Digital Technology – 2013« .

On y apprend que :

  • Selon 78% des répondants, la réalisation de la transformation numérique deviendra critique pour leurs organisations au cours des deux prochaines années.
  • Cependant, 63% estiment que le rythme du changement technologique dans leur organisation est trop lent.
  • L’obstacle le plus souvent cité à la transformation numérique est  «la non urgence ».
  • Seulement 38% des répondants ont dit que la transformation numérique était un élément permanent inscrit à l’ordre du jour de leur CEO.
  • Dans les cas où le CEO a partagé sa vision de la transformation numérique, 93% des employés estiment que c’est la bonne chose pour l’organisation.
    Mais, ce sont à peine 36% des dirigeants qui ont partagé une telle vision !

Quelques extraits avant de vous plonger dans le détail de cette analyse !

TypologiesSpeed

KPIS

REWARDS

voir également l’article publié par Xavier Biseul sur 01NET sur le sujet.

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[#e20s]Gestion et animation de communautés : comment faire efficace ?


Créer un centre d’excellence !

Dachis Group propose et décrit dans une présentation mise en ligne il y a quelques jours les avantages et les conditions de mise en oeuvre de ce CoE.

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Et les 8 étapes « constitutives » d’un CoE efficace :

  1. La vision
  2. Les KPi (comment mesurer le succès)
  3. Les rôles (Qui, pourquoi, pour quoi?)
  4. Les compétences
  5. Les acteurs
  6. Les coûts
  7. Le projet pilote
  8. La communication

Découvrez pourquoi dans la présentation ci-après :

Le social en entreprise : un peu, beaucoup, passionnément, ….., pas du tout !


margueriteLes initiatives progressent et je me réjouis de suivre les retours d’expérience qui seront présentés à l’occasion de l’E20 European Summit à Paris.

Aujourd’hui, parmi tous ceux qui s’intéressent aux conditions et aux outils de la mise en oeuvre d’une stratégie de social business dans l’entreprise, on constate qu’au delà de motivations différentes, ils ne partagent pas, loin s’en faut, le même enthousiasme !

Il y a tout d’abord les « passionnés« :
Ce sont les plus actifs, à défaut d’être les plus nombreux !
On y trouve en premier les bloggers, consultants, communicants, stratèges, bref tous ceux qui ont la collaboration dans leur ADN et qui animent avec plaisir et passion les débats en et hors ligne sur le sujet de l’entreprise de demain et du digital business.

couteau_suisseViennent ensuite les éditeurs et fournisseurs de solutions sans qui, il faut bien l’avouer, les conférences et autres rencontres sur le sujet auraient beaucoup de mal à être organisées.

Parmi eux, il est difficile de faire la part entre la passion et la raison (les affaires) et dans leur engagement, souvent réel, la vision est trop souvent absente ou atténuée par un discours technico fonctionnel qui se veut rassurant.

Puis il y a ceux qui aiment beaucoup, ils adorent !

Ce sont dans les entreprises certaines directions telle la communication interne, ou certains métiers, qui voient, à juste titre, dans ces projets un moyen de valoriser leurs actions, leurs messages, leurs compétences, leur capacité à être  « branchée », leurs résultats, etc., au travers de toute l’organisation.

cerisier-bourgeonCe sont aussi tous ceux qui ont une vision « étendue », agile, ouverte des affaires et qui pensent qu’au delà du reporting, des approches « top down » et de processus figés, il y a des potentiels de valeur ajoutée dans l’interaction sociale.

Ce sont également tous ceux qui pour des raisons personnelles et/ou professionnelles sont en recherche de reconnaissance et de valorisation par leurs pairs ou encore des acteurs rompus aux « technologies » et qui verraient d’un bon oeil l’entreprise adopter les usages similaires à ceux qui sont les leurs dans leur vie quotidienne.

Aujourd’hui, cette catégorie constitue un socle suffisant pour assurer la réussite des projets et initiatives sociales dans les organisations.
Contrairement aux passionnés, il ne « répandent » et ne s’exposent au travers de tribunes sauf à pouvoir témoigner d’un vrai succès opérationnel.

Ils peuvent être issus de la catégorie de ceux qui aiment un peu comme ils peuvent rejoindre la cohorte des « neutres » très rapidement.

Entreprise 2.0Le neutre aime un peu, mais pas trop !
Le neutre applique la principe de précaution par réflexe !

On trouve le neutre partout, chez les éditeurs (équipes MOE dont la valeur ajoutée est souvent « réduite » sur les thèmes « sociaux »), chez les product managers qui avancent à pas comptés dans leur réflexion, chez beaucoup de consultants ayant peu de pertinence pour mettre en perspective cette dimension (qu’ils exploitent eux-mêmes souvent assez mal) et naturellement à tous les niveaux de l’entreprise (du C level à l’employé en passant par le management intermédiaire).

Le neutre a besoin de beaucoup d’accompagnement pour estimer le rapport risques/avantages d’un « investissement » dans une pratique sociale plus intense et mieux structurée en entreprise.

Le neutre est à lui seul le socle de population qui fera le succès réel (non d’estime) d’une initiative collaborative et sociale dans l’entreprise et il convient (avec pragmatisme) de l’inviter d’abord à participer (pour contribuer ensuite) à des espaces dans lesquels les objectifs sont claires et  dont les thèmes sont porteurs de valeur ajoutée facile à comprendre, ce sont notamment les communautés de projets et d’expertise !

A défaut d’être convaincu, le neutre pourrait rejoindre ceux qui n’aiment pas du tout !

C’est une catégorie qu’il ne faut pas sous estimer tant son pouvoir de nuisance est important.
Le réfractaire se cache partout et s’exprime parfois avec force.
projet_pirateParmi les réfractaires, les plus « dangereux » pour les projets sont les « réfractaires militants » qui utilisent l’interaction sociale pour mieux combattre les projets.

Leur terrain de prédilection : la machine à café ou le « fumoir » à l’extérieur.
L’essentiel est de les identifier afin d’essayer de les convaincre d’utiliser leurs capacités de mobilisation et d’engagement au service et non contre les initiatives sociales, mais c’est très souvent loin d’être gagné !

Le social en entreprise est un parcours d’obstacles qui, à la différence des projets structurants du type ERP par exemple, additionne aux contraintes techniques (Must Have vs Nice to Have) une dimension humaine dont on souhaiterait vivement que les  managers et tous les porteurs d’initiatives aient pleinement conscience (quand les DRH seront-elles parties actives de ces initiatives?).

La clef de l’engagement est dans la capacité à « rassembler » un maximum de contributions, de personnes, de pertinence au travers de l’exploitation d’outils qui doivent être des facilitateurs, parlons-en à l’occasion de la session Social Engagement Facilitation le 2 mars à Paris.

PS : A l’attention de Matthias Viry : je n’ai pas trouvé de place pour les « hybrides déformatés » LoL