[transformation numérique] Patron, on a oublié les équipes IT !


En aout 2019, je vous proposais un billet intitulé [transformation numérique] Patron, on a oublié les métiers ! dans lequel j’écrivais :.

Aujourd’hui, les métiers sont les principaux acteurs de la mise en œuvre des outils collaboratifs. Ces outils sont organisés autour de fonctionnalités de communication.
Et il est probable que la meilleure approche pour juger de l’intérêt de ces solutions est de confier leur appréciation aux métiers.

Ceci est toujours vrai, selon moi, et les évolutions des outils et des pratiques autour de la nouvelle « workplace », confirment jour après jour que la valeur ajoutée des métiers (le « business ») est essentielle dans cette évolution des organisations.

Parmi les pôles de la transformation numérique, l’expérience client et l’expérience employé ont occupé le devant de la scène côté projets et donc l’agenda des équipes côté métiers et techniques.

Si certaines catégories de collaborateurs ont été et continuent à être bien accompagnées au quotidien (les équipes business et certains services transverses comme les RH), d’autres sont très impliquées, mais paradoxalement ne bénéficient pas ou peu de la même qualité d’attention. Ce sont les services informatiques – administration, développement, production, support, sécurité et formation – à qui il est beaucoup demandé.
Pour autant, les collaborateurs de ces équipes qui oeuvrent à la transformation numérique sont parfois les oubliés des stratégies d’accompagnement au changement.

En effet, seuls ou accompagnés par des experts externes, les collaborateurs de ces équipe sont avant tout considérés comme ceux qui doivent faire que cela fonctionne bien pour leurs collègues et les clients.
Beaucoup d’entre eux vivent cette expérience au milieu de consultants externes spécialisés dans la mise en oeuvre des solutions choisies, dont la majeure partie s’exécute dans le Cloud. Ces expertises sont nécessaires pour que les projets soient délivrés en temps, en heure bien sur mais aussi conformément aux budgets alloués.
Ces équipes mixtes vivent généralement le temps d’un projet, après quoi chacun retourne à ses tâches habituelles ?

A QUOI ?

Pour certains collaborateurs des équipes techniques, les tâches « habituelles » ont parfois disparues !

Une infrastructure de services dans le cloud n’a pas besoin des mêmes compétences que des applications mise en production sur une infrastructure maison et nombreux sont ceux que cela inquiète (à juste titre souvent) !

La production de services informatiques dans le cloud a débuté à la fin des années 2010 (pour les plus audacieux ou innovants) et elle gagne aujourd’hui tous les acteurs y compris les plus résistants (ceux qui souvent ont une piètre évaluation de l’offre de services de sécurité des données).

Dans ce contexte, il n’est pas rare de rencontrer des équipes informatiques qui ne perçoivent pas bien le changement auquel elles participent et l’impact qu’il aura sur leur organisation, leurs responsabilités et les nouvelles compétences qu’elles devront intégrées.

C’est pourquoi l’accompagnement au changement est une stratégie qui doit intégrer ces réflexions au même titre que les autres préoccupations liées à l’expérience employé et l’expérience client (qui souvent se résument à des questions d’adoption et/ou de perception de valeur ajoutée par ces publics).

low code/no code
© hengki12 / 123RF

Low Code, Citizen Dev, DevOps, services hébergés, réseaux de communication, disponibilité des services, mobilité, gestion des identités, protection des données, pour ne citer que quelques thèmes qui doivent faire l’objet d’une mise en perpective au regard de la stratégie informatique de l’entreprise et des qualités nécessaires dans ses équipes.

Au delà des ingénieurs, développeurs, codeurs, testeurs, administrateurs, analystes, et autres rôles essentiels, il y a également les fonctions de support (N1 à N3) et de formation interne qui gagneraient à recevoir une communication pertinente et un accompagnement dédié afin de les préparer à leur mission de demain!

L’accompagnent au changement s’attache à préparer TOUTE l’entreprise dans son évolution, en ne laissant personne de côté quand bien même il/elle est supposé(e) avoir un meilleur niveau de compréhension des enjeux (car il/elle “est dans l’informatique!”).

Le besoin tel que nous le ressentons au travers de notre expérience est bien de :

  • Comprendre les enjeux de la transformation d’un point de vue technique​
  • Anticiper des besoins en compétences au regard de la transformation​
  • Mettre en perspective les services techniques internes​ et les compétences existantes
  • Créer un réel leadership technique

L’approche que nous pensons pertinente à propos de la mise en perspective des services techniques​ dans le cadre de la transformation numérique consiste à travailler sur ces quatre thèmes :

  • Le périmètre cible​ d’un point de vue technique :
    • Orientation stratégique de l’organisation​
    • Planning de réalisation​
  • Les compétences nécessaires :
    • Exploitation et support​
    • Projets et développement​
  • Les équipes existantes​ :
    • Organisation ​
    • Qualifications​
  • Le support requis​ :
    • Formation​
    • Partage des connaissances

Et selon vous et votre expérience ?

ROBOT/IA/FUTURE OF WORK
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Etat de la collaboration en entreprise début 2015


En cadence, les études et autres sondages sont publiés en cadence et début janvier c’est au tour de Constellation Research de partager son analyse de l’état de la collaboration en entreprise.

Comme vous pourrez le découvrir plus en détail dans la vidéo d’Alan Lepofsky ci-dessous, les tendances mises en avant sont :

  1. Les entreprises n’ont pas besoin de plus d’outils, mais d’outils plus efficients !
    Une remarque déjà faite sur ce blog quant à l’inflation de nouvelles propositions peu ou pas en phase avec la réalité des besoins business.
  2. Une nécessaire mise en oeuvre de processus d’analyse qui permettent de produire les données utiles à l’utilisateur dans le cadre de son quotidien (prise de décision, actions, …) avec pertinence.
    Une aide à la productivité
  3. Une utilisation de plus en plus fréquentes des outils collaboratifs et de messagerie plus simples, directs et légers (Slack par exemple) que les premiers réseaux sociaux d’entreprise.
  4. L’email reste l’outil qui prédomine dans les échanges bien que les éditeurs travaillent à des améliorations des solutions existantes et l’intégration de tous types de messages : email, discussions ou textes.
  5. L’émergence de solutions de niche, taillées pour un secteur économique ou une catégorie d’utilisateurs et mieux intégrées à leur environnement applicatif spécifique afin de limiter, notamment, les effets indésirables de l’infobésité.
  6. La mobilité est devenue une pratique au service du business et cela implique une organisation et des processus adaptés à un usage généralisé de toutes les technologies et matériels qui supportent ce nomadisme.
  7. Les outils de gestion des tâches prennent de plus en plus d’importance tant les collaborateurs ont besoin d’aide pour hiérarchiser et suivre le cadre de leur cahier des charges.
    Intégrées dans les applications en production ou indépendantes, ces solutions sont des facteurs de productivité dans un environnement caractérisé par un très (trop) grand nombre de sollicitations.
  8. Cloud et gestion de fichiers sont entrés dans une période de forte concurrence (prix, accessibilité, outils, etc.) entre les acteurs les plus anciens et les nouveaux.
    Les fichiers sont toujours clefs pour le business et les « share » peuvent représenter un facteur d’accélération de la collaboration !
  9. Les offres « packagées » font, avec leur disponibilité dans le cloud, leur grand retour après une tendance à chercher les meilleures solutions (best of breed) ces dernières années : un énième mouvement de balancier dans le monde de l’IT.

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Le détail de la présentation de Alan Lepofky :

Nouvelles fonctionnalités, nouveaux outils : n’en jetez plus la cour est pleine !


On n’en peut plus, on n’en veut plus !

La course à la nouvelle fonctionnalité, au « Wow Effect », à l’ergonomie qui « déchire », les employés n’en peuvent plus !

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La solution technologique comme unique réponse à toutes les questions posées par et dans l’entreprise, personne ne peut plus suivre !

Ces dernières années, nous  (vous, moi, les autres, les entreprises) aurions dû migrer nos applications professionnelles dans le cloud, y accéder avec des appareils mobiles, sans oublier de mettre en oeuvre une stratégie « big data » !

La réalité des entreprises est bien loin des présentations et discours des nombreux « évangélistes » supportés par les éditeurs de logiciels.
Prenez par exemple le « big data » :
Quelle est la valeur des analyses produites par ces outils pour votre business ?
De quelles données s’agit-il ?
Quelle en est la qualité ?

Le big data est au software business ce que l’alicament est pour l’industrie agro alimentaire : un relais de croissance sans pour autant que les effets escomptés (et vantés par les éditeurs) aient été réellement prouvés.
Il est en probablement tout autant pour bon nombre de « solutions », outils et fonctionnalités parmi lesquelles l’entreprise doit apprendre à faire le tri pour ne retenir que celles qui lui sont vraiment utiles dans une perspective organisationnelle et business.

Rachel Happe, co fondatrice de The Community Roundtable publiait récemment :

The biggest problem for me is that we haven’t even learned to effectively use the technology we already have. In fact, we haven’t even learned – at the organizational level – to use technology that is three decades old.

Les entreprises ont des objectifs précis et les outils qu’elles choisissent de mettre en production le sont pour servir la réalisation de ceux-ci et la performance.

new-technology-protestingLes entreprises ont beaucoup de contraintes en dehors des ressources humains et financières, elles doivent composer avec leur histoire (applications), leur mémoire (données) et leur environnement (besoins) et les équipes IT ne gèrent pas une infrastructure de services informatiques comme on gère son smartphone ou sa tablette.
Avant de décommissioner une application, il faut avoir instruit et décider du choix de ce qui va la remplacer, effectuer les tests nécessaires et travailler à l’infrastructure nécessaire pour que cela fonctionne correctement, tout autant de choses inutiles sur votre Iphone !

Parce que les enjeux sont différents, les organisations ont besoin de plus de temps pour analyser les impacts d’une technologie et faire les choix les plus pertinents.

On saurait gré aux éditeurs et en particulier aux « product managers » de mettre un peu plus d’énergie à travailler sur les aspects « utilisation » et « proposition de valeur » des nouvelles versions qu’ils proposent plutôt que se limiter à « sur vendre » des fonctionnalités dont les utilisateurs ne voient pas toujours la pertinence dans leur quotidien au bureau ou à l’atelier.

L’évolution numérique des entreprises ne se fera pas uniquement par la mise en oeuvre de technologies et fonctionnalités nouvelles mais également (et surtout) par la mise en oeuvre de stratégies d’écoute et d’accompagnement qui permettront « d’embarquer » les employés sans qui tout cela n’est que chimère et le restera !

Un bon conseil : investissez temps et moyens dans l’accompagnement des employés, les questions de management et de leadership et oubliez les « nouveautés technologiques » pendant un certain temps.
Il est grand temps de faire – à nouveau confiance – aux équipes IT qui ont su, jusque là, mettre en oeuvre les bonnes solutions et les bonnes pratiques au service du business !

[Etude]Du web 2.0 à l’Entreprise 2.0


La fondation CIGREF vient de publier un document de synthèse (Les Essentiels)  issu des travaux concernant un nouveau projet de recherche de la « Vague A » du programme ISD : « comment le Web 2.0 modifie les organisations qui deviennent des « entreprises 2.0… ». 

Les auteurs du projet de recherche précisent notamment que « en observant l’évolution du Web, la tendance générale est l’essor des technologies collaboratives, dans lesquelles l’utilisateur est à la fois consommateur et concepteur des contenus diffusés sur le Web.
Les auteurs ont choisi d’examiner comment ces technologies, en tant que supports d’interactions, font évoluer la chaîne de création de valeur dans les organisations
 »

La synthèse en ligne :

Réseaux sociaux d’entreprise : 10 conseils pour réussir les projets


Ne pas partir la « fleur au fusil »

A l’instar de tout projet, la mise en oeuvre d’un  réseau social d’entreprise est à gérer avec réalisme, précision et dynamisme.
Définition des objectifs, précision du planning, évaluation des outils et obtention des ressources sont, entre autres, « les milestones » de l’avancement de la mise en oeuvre du RSE.
Le mieux pour éviter des désillusions quant aux fonctionnalités et aux « orientations » des solutions proposées sur le marché est de se référer aux analyses disponibles.

Ne pas lancer des « projets pirates »

Les projets faisant appel à des solutions de réseau social d’entreprise doivent s’inscrire d’emblée dans une démarche officielle.
Il ne s’agit pas d’installer sur un serveur une solution et de mettre en oeuvre une « communauté » de geeks ou de collègues sympas, car cela ne sert qu’à dévaloriser le RSE.
Le passage des entreprises au modèle 2.0 ne peut pas se faire pas dans les « recoins » des services informatiques ou marketing et le « projet pirate » est clairement contre productif !

Ne pas contourner le middle management

Les réseaux sociaux d’entreprise font partie des projets qui, pour réussir, doivent bénéficier d’une large support du top management. Pour autant, il est dangereux de se satisfaire de l’investissent du C-Level dans la démarche et de ne pas y faire participer le « middle management ».
Ces acteurs de l’entreprise peuvent devenir les meilleurs sponsors des projets dans le temps et les associer aux projets concrets dans les dicastères qui les concernent est un gage de réussite.

Ne pas snober les équipes informatiques

Toutes les ressources ainsi que tous les secteurs de l’entreprise sont concernés par les espaces collaboratifs au service de leurs projets. Il en va de même pour les équipes techniques et notamment l’informatique.
Les projets du type RSE sont des projets métiers et fonctionnels avant d’être techniques, mais l’implication de l’IT dans les phases d’évaluation, d’intégration, voire de support interne, est essentielle et dans ce cas, il faut également éviter de « gaspiller » inutilement ses atouts !

Ne pas annoncer votre RSE comme le « Facebook » de l’entreprise

Il est des équipes ou des services, en dehors du middle-management et de l’IT, qui peuvent vous aider à réussir la mise en oeuvre de vos projets s’appuyant sur un RSE, il s’agit des équipes marketing, RH et communication (corporate, mais également interne).

En valorisant les projets par une communication claire et pertinente, vous les positionnerez d’emblée comme indispensables à la bonne marche et à la croissance de l’organisation.
Un réseau social d’entreprise se « vend » en interne d’abord comme une réalisation innovante, pertinente et porteuse de valeur ajoutée et il est important de communiquer sur ces thèmes en identifiant, puis en associant les ressources de l’entreprise (leaders d’opinion, managers, etc.)  qui peuvent vous aider dans cette tâche de promotion.

Ne pas ouvrir une « auberge espagnole »

Chacun le sait, une auberge espagnole représente un endroit où chacun arrive avec ses provisions, ce qu’il aime, ce qu’il a prévu. On ne partage pas tous la même nourriture : il n’y a pas un menu, mais chacun mange ce qu’il a pris avec lui.

C’est donc un lieu convivial où on ne partage rien si ce n’est l’espace.

Le réseau social d’entreprise, c’est un espace partagé mais surtout des contributions valorisées autour d’un thème, d’un projet, d’une stratégie, etc.
A l’inverse de l’auberge espagnole, dans le RSE on apporte pour le partager avec les autres. Il faut donc préciser les périmètres des espaces les contours des communautés et s’attacher à l’animation (le community management?!) du tout.

Ne pas oublier que le RSE s’inscrit dans une stratégie d’entreprise

Le RSE doit être porteur de valeur ajoutée.
Il faut intégrer d’emblée la question des critères d’évaluation des projets mis en oeuvre.
La mesure du succès des espaces n’est pas simple mais il faut s’attacher à trouver un consensus autour des éléments quantitatifs et qualitatifs que l’on accepte de considérer comme données significatives et exploitables en interne (conseil d’administration, direction financière, pôle RH, etc.). Les contenus échangés et produits dans les RSE sont également éligibles aux programmes de gouvernance de l’information mis en place dans l’organisation.

Ne pas considérer le RSE comme un « club privé » réservé aux moins de 30 ans

Il est difficile de réussir des projets sans l’aide et l’appui des ses  collègues et force est de constater que dans l’entreprise la génération Y n’est pas représentative de l’ensemble des ressources humaines.
La contribution de tous est souhaitée et le réseau d’entreprise, même s’il est quelquefois géré autour de communautés, de groupes et de contenus protégés, reste un espace ouvert !
Trouvez les bons « sponsors » et les relais d’opinion qui contribueront au succès des projets dans lesquels les « baby boomers » et autres générations trouveront place pour transmettre leur expérience et leur savoir!

Ne pas oublier de regarder ce que font les autres

Les retours d’expérience sont de plus en plus nombreux, diversifiés et publics, alors n’hésitez pas à les lire pour en tirer les meilleurs bénéfices dans la gestion de vos projets.

Vous trouverez dans ces pages, les présentations des projets Plazza d’Orange en France, les témoignages de SO’xpert et d’autres utilisateurs de BlueKiwi mais également de L’Oréal, de La Lyonnaise des Eaux et de Renault autour du 2.0

Ne pas se prendre trop au sérieux

Bien sur, il faut rester professionnels et continuer à participer à l’effort collectif de mutation des organisations vers le 2.0.
Le réseau social d’entreprise, ce n’est que l’intégration de solutions techniques qui vont vous permettre de renouer avec le dialogue, de vous ouvrir à vos collègues, vos partenaires, vos clients avec plus de facilité et de sécurité, ce n’est pas non plus la REVOLUTION !

Aurélien Fouillet rappelait récemment  » la puissance affective d’un nouveau pacte social : le fatriarcat » et il est important d’en tenir compte, mais pour autant sachons rester simples et pragmatiques, surtout dans les projets !