[E20]Working Out Loud : une méthode pour un objectif !


« Working out loud », [travailler à voix haute] une expression que vous avez peut-être entendue ou repérée dans le discours des « gourous » du social business, made in America!

Derrière ce buzzword, qui pourrait passer aux yeux de certains comme un énième tentative pour mieux vendre de la mise en oeuvre de collaboratif sous forme de solutions et/ou de services, se cache une méthode, des pratiques, au service d’un objectif !

Si on regarde un peu plus près la « littérature » consacrée à cette méthode et notamment les propositions faites par John Stepper qui enrichit la définition initiale proposée par Bryce William, à savoir :

Working Out Loud = Observable Work + Narrating Your Work

qui décrit une approche pragmatique, concrète, au service d’objectifs précis.

L’approche ou la méthode a été ainsi présentée par John Stepper :

“Working Out Loud starts with making your work visible in such a way that it might help others. When you do that – when you work in a more open, connected way – you can build a purposeful network that makes you more effective and provides access to more opportunities.”

  1. Donner de la visibilité à ce que vous faîtes (projets, tâches, rôles), c’est le point de départ, l’essence de la méthode !
  2. Chercher à améliorer votre travail en partageant avec vos collègues, votre écosystème-
  3. Gagner en légitimité par le partage.
    La générosité est « la monnaie » des réseaux qui fonctionnent bien (pour paraphraser Keith Farrazzi).
  4. Développer en taille, en richesse et en valeur votre réseau, votre écosystème.
  5. Servir un objectif précis : il y a beaucoup de cercles et de communautés pour la sérenpidité, le plaisir, le hasard, mais ce n’est pas le cas ici ! la méthode est rigoureuse et demande des objectifs.
    La résolution des problèmes complexes est évidemment une excellente illustration des bénéfices de « working out loud », il en est de même pour l’innovation (incrémentale mais également de rupture) qui se nourrit ou trouve un terreau plus favorable dans un cadre moins « formel » !

Tout le mode y gagne : l’organisation, les équipes et bien évidemment les employés.

Si certains cherchent encore des objectifs quant aux outils collaboratifs et autres communautés qu’ils souhaitent mettre en place, la pratique de « working out loud » constitue un des meilleurs cas d’usage car elle est exigeante et privilégie le résultat et non le chemin (surtout pas les outils) !

workoutloud

Mais, cette pratique est encore au stade confidentiel des billets sur les blogs et autres déclarations d’intention.

Récemment Bryce Williams a lancé une initiative pour constituer une bibliothèque de cas d’usage, vous y serez les bienvenus !

A suivre ….

Pour aller plus loin et en plus des blogs et articles liés ci-dessus, vous pouvez jeter un oeil au blog de Harold Jarche et son dernier billet « A roadmap for transition« .

[E20]Coopération, collaboration : besoin urgent de pédagogie !


Les débats continuent et s’éloignent parfois d’une réalité quotidienne dans laquelle la culture, les usages, les besoins, mais aussi les personnes ou encore les contraintes sont au coeur des succès et des échecs et c’est à ce sujet qu’il convient de regarder ces pratiques avec pragmatisme.

Une technologie de collaboration n’a ni valeur, ni sens, ni conséquences par elle-même : c’est la pratique ou l’usage qui décide de tout cela.

(Wanda J. Orlikowski, 2003)

Harold Jarche reprenant Stephen Downes précisait :

collaboration means ‘working together’. That’s why you see it in market economies. markets are based on quantity and mass.

cooperation means ’sharing’. That’s why you see it in networks. In networks, the nature of the connection is important; it is not simply about quantity and mass …

You and I are in a network – but we do not collaborate (we do not align ourselves to the same goal, subscribe to the same vision statement, etc), we *cooperate*

Et puis il y a l’économie collaborative qui parfois revêt les habits de l’économie solidaire (pourquoi pas!) et dans lequel la France (ou du moins certains acteurs et porteurs de projets) prétend « faire la course en tête« .

Il est clair que la crise et la montée en puissance de l’économie numérique ont permis d’imaginer des nouvelles manières de travailler, consommer, agir et finalement faire du business, et c’est tant mieux.

collaborationLes start ups – digital natives companies – investissent à corps perdu ces espaces et réinventent (ou presque) l’offre de produits et de services au travers d’une expérience utilisateur « magnifiée ».

visionLes autres entreprises tentent avec plus ou moins d’envie, de moyens et de résultats de faire évoluer les pratiques et les méthodes pour gagner en agilité, en efficacité et elle l’espère en pérennité.

Mais, digital natives ou digital immigrants, ils sont tous confortés à une réalité que Bertrand Duperrin, dans un billet intitulé : Les limites de la collaboration sociale : une affaire de «pull», présentait ainsi :

Nul besoin de chercher midi à 14h : c’est la proximité du client qui « tire » l’impératif de transformation dans la mesure où il est source de revenu et vecteur de réputation alors que le salarié est coût et vecteur d’ennuis. …… désormais outillé pour peser dans une relation dans laquelle il a son mot à dire (il paie…), le client impose à l’entreprise de revoir ses modes opératoires.
On est ainsi passé en quelques années de stratégies purement média  à des stratégies relationnelles, productives, voire à de la co-construction lorsque c’était possible.
Le client est rentré dans l’entreprise et elle s’organise en fonction sachant qu’au delà des « likes », « RT » et autres « +1″ il vote au quotidien avec son carnet de chèques.

Réaliste, ce constat est l’occasion de plusieurs réflexions quant à la réussite de ces projets.

La mise en scène (ou l’illustration) de la valeur de la collaboration est une première étape dont on aurait tort de s’affranchir !
Tout le monde pense que la collaboration apporte beaucoup et que « cela va sans le dire », hors pour ma part, il apparaît que cela va encore mieux en le disant  et que la PEDAGOGIE est la grande absente des discours et des analyses produites et publiées ci et là.
Il en est de même pour la coopération (que j’assimile volontiers au partage) qui ne peut que souffrir de cette  absence d’accompagnement et d’apprentissage.

Le succès et la vitalité de l’usage des médias et des réseaux sociaux grand-publics ont presque réussi à convaincre que tout ceci était facile, j’allais écrire naturel.

Je ne sais pas s’il y a un gène collaboratif ou coopératif, mais il est probable qu’on est ici plus proche de l’acquis que de l’inné et qu’à ce titre, les entreprises ont beaucoup à faire pour faire évoluer les pratiques au bénéfice de leurs clients et ainsi au leur et à celui de leurs employés.

Si on en croit les analystes, les sondages et l’observation des usages, on constate vite que rares sont les réseaux et médias sociaux qui ont un réel succès.

communauté
On constate également que le partage est souvent le fait des mêmes personnes et que les communautés qui fonctionnent bien – en terme de pertinence – sont celles dont les objectifs sont clairs et dans lesquelles la bienveillance, l’empathie et la gouvernance (animation) sont au service de la valeur !

Pour beaucoup, il est plus simple d’accepter que c’est facile, qu’il suffit de s’y mettre et qu’une « petite formation » doit suffire !
Pas si sur !
Un des écueils est bien celui de l’apprentissage qui sera bien insuffisant s’il se résume à une formation aux outils et aux solutions.

La logique de rentabilité (ROI) des entreprises les pousse à imaginer la formation comme le moyen d’une rentabilité plus rapide, hors en matière de coopération et de collaboration, la mesure de l’efficacité est plus difficile et la question du ROI toujours pendante ce qui ne simplifie pas les discussions lors qu’il s’agit de dégager des budgets.

La valorisation de la relation sociale en entreprise a besoin d’un apport en terme de pédagogie.

il ne s’agit plus de faire de l’évangélisation pour convaincre les membre de la C-suite et autres sponsors, mais d’être au quotidien à côté des acteurs en leur faisant comprendre les atouts de ces pratiques tant au point de vue individuel que collectif.

Découvrir

Le temps des analyses, des thèses et des justifications est passé et les organisations doivent maintenant considérer leur offre d’accompagnement de leurs employés, non plus comme un catalogue de formation, mais bien plus comme une palette pédagogique (outils, ressources et méthodes) au service de leur vision !

Tout reste à faire en de domaine, faisons-le ensemble !!!!

Pour aller plus loin :

Successful individuals in a network society will see that their connections change over time, and that openly sharing will make them more valued nodes in the long run. In networks, cooperation is simultaneously altruistic and selfish

Harold Jarche

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Entreprise et culture numérique : vous en êtes où ?


La question est on ne peut plus d’actualité !

Il y a peu, je publiais ici un billet dans lequel je ne manquais pas de soupçonner les entreprises de surévaluer leur maturité numérique.

Aujourd’hui, le CIGREF leur propose de faire le point au travers du premier cadre de référence de la culture numérique, initiative à saluer sur le principe, mais également sur la qualité du support proposé.

Le CIGREF définit la culture numérique ainsi :

CULTURENUMERIQUE

et précise le contexte et les limites de ce « référentiel » et de la pratique d’évaluation :

Ce cadre de référence repose sur l’identification de 7 dimensions interconnectées. Chaque dimension se révèle dans la réalité de l’entreprise à travers des valeurs, des comportements, des styles de leadership… exprimant des enjeux et des besoins. Les sept dimensions se déclinent en quelques pratiques significatives et en un nuage de caractéristiques culturelles.

CULTURENUMERIQUE2

Il constitue un support de dialogue entre les acteurs technologiques de l’entreprise : DSI, Direction de la transformation numérique, Direction de l’innovation, … et avec les métiers et la direction générale.

Il permet d’établir une représentation partagée de la culture numérique au sein de l’entreprise fixée comme « une photographie à un moment donné, de ce qu’est la culture numérique de l’entreprise ».

Identifier enjeux, freins et leviers pour la transformation numérique de l’entreprise

Une fois cette représentation partagée par tous les acteurs de l’entreprise établie, le cadre de référence permet de définir les enjeux prioritaires, d’identifier les freins et leviers indispensables à la mise en œuvre d’une stratégie de transformation numérique.

Le Cadre de référence CIGREF est complété par les témoignages vidéos de quatre DSI sur l’expérimentation de cet outil. Ils en évoquent le déroulement et les éléments-clés qui sont mis en lumière ainsi que ses principaux apports.

Michel Delattre, DSI Groupe La Poste
Régis Delayat, DSI SCOR
Bernard Duverneuil, DSI Essilor International
Pascal Viginier, DSI Groupe Orange

A lire, télécharger et mettre en oeuvre !

Les réseaux sociaux d’entreprise sont efficaces mais ne s’improvisent pas !


letemps_1701_rseTous les managers, et donc les collaborateurs, sont concernés par la question de l’«engagement» personnel au travail. Plus fort il est, meilleures sont la solidité et la performance de l’entreprise. Le sujet n’est pas nouveau, mais il a pris un tour inédit avec la montée en force des réseaux sociaux.

Certes, l’obligation de réserve et une légitime discrétion vont toujours de pair avec la fidélité ou la loyauté vis-à-vis de l’entreprise. Mais les managers sont soucieux d’améliorer la qualité de services et de ménager des gains de temps. Ils souhaitent donc des collaborateurs toujours plus concernés et engagés dans les projets et des dossiers dont ils ont la responsabilité.

Notre écosystème social étant devenu global, les entreprises tentent de «capturer» les avis favorables et de multiplier leur propagation sur les réseaux. Chacun d’entre nous devient potentiellement l’ambassadeur de sa marque. Mais il faut aussi essayer tant bien que mal de circonvenir les déçus et les mécontents: clients ou fournisseurs.
Du point de vue l’entreprise, les collaborateurs sont une source de pertinence, de savoir-faire, d’intelligence. Leur engagement est nécessaire comme support à l’innovation, pour aider à l’accueil des nouveaux collaborateurs ou encore pour faciliter la transmission des savoirs.
Les réseaux sociaux d’entreprises (RSE) peuvent servir de catalyseurs. Ils permettent d’identifier les compétences dont l’entreprise a besoin pour faire avancer un projet, partager des documents de façon collaborative, ou encore, promouvoir des bonnes pratiques pour un métier ou une fonction. Lieu d’échange, le RSE permet idéalement aux employés de discuter librement d’idées et de propositions. L’entreprise peut n’en retenir que les meilleures et ainsi favoriser l’excellence.
La mise à disposition de plateformes techniques permet d’aller dans ce sens, mais elle ne suffit pas. En effet, s’engager est un acte volontaire qui requiert un accompagnement. La créativité et la pertinence ne peuvent éclore que dans un système où règne la confiance.
La valorisation du «social», c’est-à-dire des discussions et des échanges dans et au service de l’entreprise, doit absolument se faire suivant des objectifs clairs et précis. Exemple: cette entreprise suisse de distribution qui a lancé un réseau pour engager un dialogue direct avec le personnel des magasins. Le premier bilan est très positif et montre un bon niveau de participation, des propos modérés et des propositions intéressantes, méritant une étude.
Autre exemple: une entreprise internationale de taille moyenne où le RSE est devenu un espace de dialogue et de gestion, simple et convivial au travers de communautés dédiées. Là, partenaires et revendeurs du monde entier communiquent.
Il apparaît cependant que le soutien des dirigeants aux réseaux sociaux n’est pas suffisant. Un RSE nécessite une véritable gouvernance. Celle-ci permet d’établir la confiance, ingrédient sans laquelle les réseaux auront du mal à trouver une légitimité aux yeux de ceux dont on attend le plus en termes de pertinence et de richesse: les employés contributeurs.
Le RSE ira bien avec un guide de pratiques et des conseils simples et transparents. Les communautés seront alors vivantes et les participants y trouveront de la valeur.

Enfin, le RSE doit se fonder sur une stratégie éditoriale, c’est-à-dire un ton et un cadre pour les communautés et les contenus, quand bien même tout un chacun peut y contribuer à son niveau et selon son envie. Il va aussi sans dire que les questions relatives à la protection et l’utilisation des données doivent faire l’objet de toutes les garanties nécessaires. L’existence de récompenses peut être un moyen d’émulation.
Cela dit, une enquête réalisée en novembre 2013 auprès de 138 entreprises par le Lab des Usages – un observatoire privé français – montre que la plupart des initiatives en matière de réseaux sociaux d’entreprises restent encore dans un périmètre très conservateur: la collaboration autour de projets techniques, le «go to market» pour un nouveau produit ou encore la préparation d’une opération de communication.

Billet original publié dans l’édition du journal Le Temps en date du 17 janvier 2014 (page 23)

Le social business en 2013 : état des lieux et perspectives


Altimeter vient de publier son rapport « The State of Social Business 2013: The Maturing of Social Media into Social Business » et je vous propose de découvrir certains enseignements clefs contenus dans ces slides.

Avant d’aller plus loin, je tiens à préciser que la base de répondants est « restreinte » et on peut légitimement se poser la question de la représentativité de cet « échantillon » !
Je vous propose de lire ce billet et la présentation comme une mise en avant de tendances dont, par ailleurs, rien, ni personne ne dit, aujourd’hui, qu’elles ne sont pas réelles.
Merci

Ou en sont les entreprises ?

maturity_socbiz2013Quelle est leur approche ?

Pas holistique !

approche_socbiz13un C-level à la traîne !

C-level-socbiz2013

Une variété de modèle : le social business est un projet singulier !

singularite-socbiz2013

Des stratégies centrées sur le contenu, l’engagement et le support

focus_strategie_socbiz2013

Un accompagnement insuffisant !

training_socbiz2013

Et encore plus dans le document ci-dessous